Joyeux… Noël

Joyeux… Noël

par Panagiotis Grigoriou

Noël s’installe, avec son culte subsistant, ses pacotilles et tout leur ersatz. Pourtant, son temps d’arrêt aux nuits qui n’en finissent plus sous le solstice d’hiver demeure toujours un moment parlant, en ce pays historiquement chrétien orthodoxe ; certes, dans une moindre mesure que Pâques. Et en ce village du Péloponnèse côtier, la municipalité fait de son mieux pour rester en phase ; nous y sommes, les préparatifs, autant que les ornements sont plutôt dépouillés mais enfin, on y croit paraît-il encore.

Beau village… digne de la Grèce autrement. Péloponnèse, décembre 2022.

Et comme on y croit encore, l’esprit de Noël aidant, nous avons emmené en voiture Martha, très vieille dame de notre village, pour rendre visite à sa cousine, cette dernière est mariée depuis près de soixante ans à un éleveur dont le village est à une demi-heure de route d’ici, à près de 500 mètres d’altitude.

Beau village… digne de la Grèce autrement à l’école fermée depuis les années 1990, quand maintenant, quatre maisons sur cinq ne sont plus habitées. « Il faut attendre Pâques ou sinon le mois d’août pour que les descendants encore vaillants, enfants et petits-enfants des nôtres, finissent par rouvrir certaines des maisons », d’après la parole locale.

Ces derniers des… paysans, y préparent toutefois leur Noël. Question d’un certain maintient, d’abord moral. Comme partout ailleurs en cette Grèce des mutations, on y brûle son vieux bois pour se chauffer, bois d’olivier, tout comme l’on se raconte devant le feu, les histoires anciennes des lieux et des hommes. Quand si possible, l’omniprésence de la télévision n’a pas tout avalé, tout broyé.

Le Régime fait ensuite dans le toc et il le montre à travers ses médias, en ce moment il exhibe à souhait les décorations des villes, et notamment celles de la capitale, une propagande véhiculée à travers sa presse porno-politique comme d’ailleurs il l’a toujours fait. Cadavres ainsi décorés des villes, puant la souillure et la putréfaction, mais on s’y fait. Cependant il y a encore comme on dit, « la possibilité de prendre fuite ».

Beaux villages aux écoles fermées. Péloponnèse, décembre 2022.

Ainsi, parmi les habitants plutôt aisés en cette Grèce fantôme des villes moyennes, des côtes et des îles, nombreux sont ceux qui finalement ont choisi la capitale pour s’évader, ou sinon, la Grèce du nord des montagnes sous la neige. Et chaque matin à Athènes, les policiers municipaux délogent des places et des trottoirs les sans-abris, au demeurant tous Grecs, histoire de maintenir coûte que coûte à travers tant de néon, la vision du néant décorée avant la fin ultime des illusions.

Puis, le peuple grec comme alors chaque peuple, a besoin de fêter, si ce n’est que son oubli. C’est ainsi que ce même Régime, lequel désormais dans une quasi-indifférence, construit ses véritables villes nouvelles pour migrants illégaux « de plein droit », au même titre que l’invasion des éoliennes sous l’escroquerie de l’écologisme, et qui se prétend soudainement être secoué par le scandale d’Eva Kaili et ses euro-valises bourrées d’argent à l’ancienne, c’est-à-dire… liquide.

Car Eva, la muse des cadres historiques du P.S. grec, n’est qu’un cas prostituant en détail, parmi tant d’autres marionnettes engraissées les cas échéant par le Qatar, comme d’ailleurs autant, par d’innombrables autres initiés vendeurs ou pas du satanisme monétisé. Baphomet visiblement, aura toujours reconnu les siens.

Eva Kaili, muse des cadres du P.S. grec.
Athènes années 2000 (presse nationale).

Sauf que les scandales finissent par fatiguer. Et au village des hauteurs, en compagnie de Martha et de sa famille, devant le feu, il était encore question d’histoires anciennes des lieux et des hommes.

Puis, par un hasard du destin, je me dis que cette Grèce des temps de jadis, fut évidemment celle d’Ánna Lóndou, la fille de Maró de son premier mariage avec Lóndos, car par la suite, Maró a épousé le poète Yórgos Séféris en 1941. Ánna Lóndou, fille en quelque sorte adoptée par Séféris, a quitté notre bas monde ce jeudi 22 décembre 2022. « Remplie de ses jours » d’après l’expression appropriée en grec, car elle avait 91 ans.

C’est ainsi que la presse revient sur son témoignage, quand par exemple elle avait été interviewée par Yánnis Konstantinídis en février 2020.

« Maró, ma mère, a été élevée en France jusqu’à l’âge de huit ans, car ma grand-mère est décédée en couches et mon grand-père ne voulait pas voir le bébé, il le considérait comme la cause du décès de sa femme bien-aimée, qui était Française. Alors, il a envoyé ma mère chez ses grands-parents qui étaient Français ».

Ánna Lóndou chez elle, au milieu. Athènes, 2019 (presse nationale).

« Par conséquent, ma mère ne parlait pas grec. Mon grand-père de son côté, le père de ma mère, travaillait à Lávrion, au sein de la société minière française du coin – près du Cap Sounion, et il a épousé la fille du directeur, un Français. Ils avaient vingt ans d’écart. Elle a eu trois filles et quand elle a donné naissance à la quatrième, c’est-à-dire à ma mère, elle est morte. Si je vous montre à quoi ressemblait ma grand-mère, vous serez abasourdi. Elle était d’une grande beauté ! »

« Mon grand-père, cependant, était à cet égard un pur monstre ! À un moment donné, mon arrière-grand-mère de France lui écrivit que Marie, comme on appelait ma mère Maró là-bas, allait être placée dans un couvent. Tout ce que je vous raconte maintenant fait penser à un roman, mais c’était comme ça à l’époque, quand il y avait beaucoup d’enfants dans une famille, on en offrait un à un monastère ».

« Dès que mon grand-père, qui était un peu athée en a entendu parler, il a ordonné de la renvoyer en Grèce. Elle était sa fille, après tout. Et elle est arrivée à Athènes sans parler la langue et sans vraiment savoir qu’elle avait des frères et sœurs. Tout cela fut un choc pour l’enfant qu’elle était ».

Grèce de jadis. Athènes, film de 1935.

« De plus, ses cheveux étaient si longs qu’ils lui arrivaient jusqu’aux genoux. Elle les a gardés ainsi jusqu’à sa mort. Je dis cela avec certitude, car j’avais l’habitude de lui peigner les cheveux. Elle était très belle, elle les tissait et en faisait une couronne autour de sa tête. À la mort de Séféris, elle a fait venir un coiffeur, ici à domicile, puis elle a tressé ses cheveux en deux tresses et les a coupées à la racine. Et elle les a placées… aux côtés de Séféris, dans la tombe. Elle m’a dit que c’était comme ça que l’on faisait dans l’Antiquité. Je n’oublierai jamais cet instant ».

« Séféris quant à lui, il n’était pas du tout un bel homme. Mais il était d’une telle douceur dans sa manière. Bien sûr, s’il m’écoutait maintenant, il serait en colère. Il dirait : – Alors Anna, moi, d’une telle douceur ? Il avait de très beaux yeux. Il parlait alors si bien. Il avait une belle voix. Si je l’entendais soudainement maintenant, après toutes ces années, je le reconnaîtrais immédiatement. Il m’avait raconté tant de contes de fées quand je leur ai rendu visite à Beyrouth. Les Mille et Une Nuits, mais alors la version originale, qui est comme on dit… scandaleuse ».

Villes nouvelles pour migrants. Presse grecque, 2022.

« Zíssimos Lorentzátos – le critique et écrivain, ami de Séféris, était également un grand ami à moi. Il était même mon meilleur ami. Il savait tout. Je lui ai tout dit. Ma relation avec lui était très étrange. Tout le monde pensait – parce que tout le monde pense sournoisement – qu’il se passait quelque chose entre nous. Il était vraiment paresseux. Je ne dis pas cela comme un reproche, je ne le blâme pas pour cela, comme l’avait fait son père. Je l’ai dit simplement et de manière descriptive, pour souligner qu’il aimait souvent passer un bon moment ».

« Si, par exemple, une taverne servait du bon vin, du pain, de l’huile d’olives et de l’ail, il n’en demanderait guère plus. Il se réveillait tard dans la journée. Et il ne se réveillait pas pour alors commencer à courir. Séféris faisait de même, chaque fois qu’il le pouvait. J’ai ça aussi. Toute ma vie, en allant par exemple à l’école, j’ai dû me lever le matin tôt, coudre le col blanc sur mon tablier et ainsi sortir de chez moi en courant. Maintenant, je me laisse donc dormir un peu… Je veux dormir jusqu’à midi, maintenant arrivée vers la fin de ma vie. Est-ce grave ? Laissez-moi dormir ! Mais les gens ne me laissent pas ».

Zíssimos Lorentzátos, nous ne l’avons pas oublié, il fut l’un des plus grands esprits grecs du siècle passé, mais il reste un auteur pour ainsi dire inconnu en France qui, dans un de ses textes les plus captivants, « Le Centre perdu » qui vient enfin d’être traduit et publié en français, il revient à sa manière sur la critique de notre dite modernité, déjà poétique et artistique.

Grèce des fleurs. Péloponnèse, décembre 2022.

« Quand le vase de l’art poétique s’est brisé en Europe, le contenu, la poésie – dans son fonctionnement, non dans son essence – s’est vidé et dispersé aux quatre vents. C’est cela maintenant – cette chose beaucoup plus profonde que les brisures au flanc du vase ou à la surface de la prosodie – que nous entendons sans bien le comprendre, quand nous disons que la poésie se trouve en crise ».

« Personne ne croit plus un mot de ce que dit le poète en notre siècle. À la source de cette crise, notre oubli des principes supérieurs qui guidaient l’art. Cette perte n’a abouti qu’à de vaines querelles d’artistes, à l’apparition­ incessante de nouveaux mouvements comme autant d’impasses ».

Pour… sauver l’art, il faut le… perdre tel qu’il se fait, ou tel qu’il fonctionne aujourd’hui. À cette fin, Zíssimos Lorentzátos indique la Grèce, et sa position singulière en Europe, chaînon manquant, voire marquant entre l’Orient et l’Occident. À ses yeux, seuls Rimbaud, Lautréamont et Artaud ont éprouvé le gouffre béant laissé par cette tradition perdue, pourtant invisible­ aux yeux de leurs contemporains désorientés. Ils ont montré la destruction en cours, celle de la poésie et, à travers elle, de l’art européen.

La Grèce avant Noël. Péloponnèse, décembre 2022.

« À bien considérer certains de ces signes, on peut comprendre que l’homme occidental, ou l’homme moderne, recherche une vision, ou un centre perdu, au-delà et en dehors des liens du rationalisme dans lesquels il s’est entravé lui-même. Or ce centre, dont la perte a déterminé toute la période de la Renaissance à nos jours, l’homme moderne le recherche de mille manières, c’est l’évidence, mais l’unique nécessaire qui se trouve devant lui, il ne le voit pas, tant le sel, semble-t-il, s’est affadi sur la terre ».

Lorentzátos, ayant quitté ce monde décentré en 2004 à l’âge de 89 ans, il a été épargné comme on dit des suites. C’est d’ailleurs vers 2004 que Kaili, la muse sans art, montrait ses jambes aux mentors du P.S. grec, quand le pays se croyait « gagnant » de la Coupe du football en Europe, autant que de l’organisation des J.O. d’été à Athènes. En 2022, Eva a 44 ans, elle dort en prison en Belgique et le Qatar vient d’organiser sa Coupe du monde de football, pays visiblement quelque peu malmené par l’Amérique du NSA et des Khazars incrustés en son administration.

De retour du village de la cousine de Martha, nous nous sommes arrêtés dans une bourgade située sur la côte pour acheter quelques fleurs à planter. Nous y avons rencontré à l’occasion Lisa la chienne, victime d’un accident de la circulation, récupérée par le pépiniériste et soignée chez le vétérinaire, non loin d’Épidaure.

Lisa la chienne. Péloponnèse, décembre 2022.

Il n’a pas encore compris que « Le Forum économique mondial » du sataniste néonazi Klaus Schwab, « appelle maintenant à l’abattage de millions de chats et de chiens dans le monde dans le but de réduire… l’empreinte carbone qu’ils produisent en raison de la consommation de viande ».

Noël pourtant s’installe visiblement, et avec lui, ses pacotilles et ses ersatz. Mais on y croit paraît-il encore, et alors on se bat. Pour ce qui est du côté politique de la Résistance cette semaine, le vieux journaliste Spýros Hadjáras et son ami l’ancien médecin militaire Zóis Béglis du mouvement K21, ont donné leur première conférence de presse, depuis la salle de l’Union des journalistes à Athènes. Ils ont dénoncé le crime de la plandémie et des dits « vaccins » de Bourla, le tout sous la planification du Régime totalitaire globaliste.

Sauf que le Régime insiste et il insistera jusqu’au bout dans sa politique génocidaire, si personne ne l’arrête. Son « ministère de la Santé », vient d’annoncer que les médecins et les autres hospitaliers suspendus pour avoir refusé les vaccins… du raccourci vital, vont intégrer leurs postes à partir du 1er janvier 2023, étant donné que la Haute Cour de Justice vient de… découvrir que « cette exclusion fut bonne en son temps, sauf qu’elle ne doit plus être reconduite ».

Spýros Hadjáras et Zóis Béglis du mouvement K21.
Athènes, le 20 décembre 2022 (presse Internet).

Les suspendus en réalité politiques, seront certes réintégrés, sauf au sein des services de cancérologie, des soins intensifs et alors, suivant certaines « mesures de précaution » qui ne s’appliquent guère à leurs confrères vaccinés. Autrement-dit, en acceptant les mensonges du Régime dans tout son scientisme sataniste en vogue, au sujet de la maladie et de la contamination.

Les derniers des… paysans préparent toutefois leur Noël, sans avoir pris connaissance de la conférence du mouvement K21, car ils restent encore largement tributaires de la téléphagie cadavérique… elle qui se voudra inapaisable visiblement jusqu’au dernier Grec, si son but se réalise.

Beaux villages aux écoles fermées depuis les années 1990. La Grèce autrement… et ses matous qui comme nous, ils attendent déjà le Printemps.

Mais en ce moment, Joyeux Noël, également aux amis, lectrices et lecteurs du blog greekcrisis.fr – surtout si possible, en dépit du centre perdu.

La Grèce autrement… et ses matous. Péloponnèse, décembre 2022.

source : Greek Crisis
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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