Ce Corse d’origine fit ses études à Marseille, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Titulaire d’une licence de lettres, il fut élève de l’École du Louvre et membre de l’École française de Rome.
Très jeune, il publia un premier recueil de vers, Les Familiers, couronné par l’Académie française en 1906. Suivront rapidement deux autres volumes de poésie, Les Royautés et Les Histoires, puis un roman, La Vie et l’Amour (1913).
Abel Bonnard collabora par ailleurs à différents journaux : Le Figaro, Le Journal, Comœdia, Paris-Midi. Grand voyageur, il parcourut la planète à plusieurs reprises au cours de l’entre-deux-guerres, et rapporta d’un long voyage en Orient deux volumes de Notes de voyage : en Chine, de nouveau couronnés par l’Académie française, en 1924.
Esprit curieux et cultivé, Abel Bonnard a enfin donné de nombreux essais sur les sujets les plus divers : La Vie amoureuse d’Henri Beyle, La Vie de saint François d’Assise, Au Maroc, Rome, L’Enfance, Éloge de l’ignorance, L’Argent, L’Amitié, etc.
Son œuvre de poète, de romancier et d’essayiste exprime un nationalisme d’essence maurrassienne et développe une pensée marquée par l’antiparlementarisme et l’antisémitisme, pensée qui devait le conduire à signer, en 1935, le Manifeste pour la défense de l’Occident et de la Paix en Europe, et à adhérer à la fin des années 1930 au Parti populaire français de Doriot.
Pendant l’Occupation, Abel Bonnard se rangea d’emblée dans le camp des partisans de la Collaboration, écrivant dans la presse collaborationniste (La Gerbe, Le Cri du peuple, Aujourd’hui). Ayant fait paraître, en 1940, une série d’articles anglophobes, il succéda à Jérôme Carcopino au ministère de l’Éducation nationale. En 1944, il devait suivre les débris du gouvernement en exil à Sigmaringen. C’est de là qu’il gagna l’Espagne qui acceptait de l’abriter. Condamné à mort par contumace, il devait rentrer en France en 1960 pour y être rejugé, mais c’est en Espagne qu’il acheva ses jours.
Après un premier échec l’année précédente au fauteuil Porto-Riche, Abel Bonnard avait été élu à l’Académie française le 16 juin 1932, au fauteuil de Le Goffic, au troisième tour, par 20 voix, contre 8 à Francis de Croisset et 6 à Jérôme Tharaud. C’est Mgr Baudrillart qui l’avait reçu, le 16 mars 1933.
Reconnu coupable de collaboration, Abel Bonnard allait être exclu de l’Académie en 1944. Son fauteuil, déclaré vacant, devait être pourvu du vivant de son titulaire, à la différence de ceux de Charles Maurras et du maréchal Pétain, qui ne furent de nouveau attribués qu’après la mort de ces derniers.
Mort le 31 mai 1968.
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Berlin, Hitler et moi d’Abel Bonnard
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