Il s’est passé quelque chose d’inquiétant au printemps 2020 de par le silence dans lequel il s’est produit. Il s’agit du changement de paradigme scientifique exercé dans l’espace public. Est-ce que ce changement de paradigme est justifié et est-ce que le discours dominant, politico-sanitaire et médiatique, est véritablement guidé par la science?
Pour comprendre la question, il est important de comprendre ce qu’est un paradigme. Ce dernier est décrit par Thomas Kuhn comme un ensemble de croyances et de connaissances qu’a un chercheur dans sa pratique. Bien sûr, Kuhn, à titre de sociologue, crée ce concept pour décrire les idées que partage un groupe de personnes. Le paradigme scientifique est donc l’ensemble d’axiomes et de connaissances faisant consensus au sein d’une communauté scientifique. La partie la plus intéressante du travail de l’américain est celle traitant des changements de paradigme car la science se veut évolutive. Sans ces changements il n’y a jamais de grandes évolutions. Mais quand se produisent-t-ils? Ce que Kuhn observe c’est que les scientifiques tiennent fortement à leurs paradigmes. Les croyances ne sont pas faciles à ébranler, et pour cause.
Lorsque des anomalies se présentent, les scientifiques, plutôt que d’assumer que leurs calculs sont faux, vont assumer qu’ils sont incomplets. Ils ne modifient pas leurs paradigmes mais ajoutent plutôt à ceux-ci afin de retrouver un paradigme répondant encore aux observations. Par exemple, sous le paradigme de la gravité de Newton, en 1855, l’astronome français Urbain Le Verrier découvre une anomalie dans les résultats des prédictions des équations de Newton ; Newton prédit une trajectoire elliptique stable pour Mercure et l’astronome remarque que son point au plus près du soleil se déplace d’une rotation à l’autre. En 1860, il crée donc la planète Vulcain qui avec son immense masse influencerait l’orbite de sa voisine. Cette solution comporte d’emblée quelques problèmes dont celui-ci : la planète devrait être immense et pourtant jamais personne ne l’a vue. Une multitude d’hypothèses est venu expliquer le fait qu’on ne puisse voir Vulcain et le paradoxe de Newton continua d’être utilisé sans même être remis en cause par l’immense majorité des scientifiques de l’époque. Jusqu’à ce qu’Einstein arrive avec une solution demandant de revoir les définitions de l’espace et du temps, mais décrivant bien la trajectoire de Mercure. Ces nouvelles définitions font apparaître dans les théories scientifiques, à l’intérieur des équations mêmes, les trous noirs, et poussent la science encore plus loin. Ce qui nous démontre que ce changement de paradigme était bien nécessaire pour l’avancée des connaissances humaines.
Observons maintenant le changement de paradigme annoncé au printemps 2020. Quelles auraient pu être les causes de ce changement à l’époque où il a été annoncé? Je vous le rappelle, au Québec nous étions en pleine crise politique avec des conférences de presse quotidiennes pour informer les gens sur l’évolution de la situation. Replaçons-nous dans le contexte. Alors que le paradigme de la médecine disait que ce virus devait pouvoir être traité à l’aide d’antipaludéens, d’antibiotiques et bien d’autres molécules, une croyance circulait comme quoi aucun traitement n’était efficace contre le virus de la Covid-19. C’est ainsi que nous entendons partout «Nous avons besoin d’un changement de paradigme».
Si AUCUN traitement de ce coronavirus n’avait existé, de toute évidence, un changement de paradigme aurait été nécessaire. Mais les paradigmes scientifiques sont solides et même s’ils doivent être changés, ils devraient toujours rester, pour le moins, utilisables dans le contexte de leur époque. C’est pourquoi les changements de paradigme sont lents. C’est aussi pourquoi les preuves de défaut d’un paradigme existant doivent être incontestables pour pousser la communauté scientifique à le changer. Si on regarde le cas qui nous intéresse, de nombreuses études avaient démontré que plusieurs traitements, comme ceux à base d’Ivermectine, d’Hydroxychloroquine et bien d’autres, étaient très efficaces pour lutter contre cette infection. Il n’y avait donc pas la nécessité de changer de paradigme selon le critère des traitements entourant les coronavirus. Ceux qui ont accepté la nécessité d’un changement de paradigme l’ont fait sous une démarche théologique. Cela s’explique du fait que les démarches théologiques et scientifiques sont extrêmement semblables. Leurs conclusions peuvent énormément diverger mais dans ce qui permet d’y accéder, elles sont sœurs.
Essentiellement, la démarche scientifique prescrit de créer notre conception du réel à partir de l’observation et de ne jamais la contredire. La démarche théologique englobe tout ce que la démarche scientifique prescrit mais avec un laxisme supplémentaire où l’argument d’autorité est accepté dans le débat. L’argument d’autorité consiste à invoquer une autorité lors d’une argumentation, en accordant de la valeur à un propos en fonction de son origine plutôt que de son contenu. Une particularité de l’argument d’autorité est que nous devons le croire sans se faire fournir les preuves expérimentales qui le sous-tendent. Nous le savons aujourd’hui, l’argument « aucun traitement n’existe » en était un d’autorité par sa façon d’être présenté mais aussi parce que cette affirmation s’est révélée fausse. Le paradigme médical en place voulant que des traitements existent n’a pu être mis en défaut. Toute personne respectant la démarche scientifique ne change pas si facilement de paradigme. Il est donc évident que ce changement annoncé au printemps 2020 par les politiciens et les hautes autorités sanitaires était non-seulement injustifié mais aussi né de fausses croyances. Le discours dominant actuel découlant de ce changement ne peut donc rien avoir de scientifique. En rappelant que la démarche scientifique demande des échanges d’idées ainsi que des débats acceptant tout argument sachant s’étayer. En rappelant aussi qu’il fallait qu’aucun traitement connu ne marche pour qu’une campagne de vaccination massive avec un produit expérimental puisse se mettre en branle.
En tant qu’État laïque et non théocratique, il est important que nous sachions pratiquer la méthode scientifique. Nous devons être prudents. Le principe de précaution «Primum non nocere»* qui constitue la base de la médecine doit être rappelé aux médecins et à ces institutions qui prétendent vouloir protéger le public. Nos médias et nos institutions ne doivent plus jamais tomber dans une telle dérive. Celle d’avoir adhéré à un changement de paradigme scientifique sans preuves irréfutables qui mettent en défaut le paradigme scientifique en place. Nous ne devons non plus jamais confier l’exercice de la médecine à des «maîtres-penseurs» étrangers à la seule alliance véritablement thérapeutique ; celle du soignant avec son patient. Cette dernière honore et respecte le libre arbitre, c’est-à-dire la capacité d’exercer un choix éclairé et libre de toutes contraintes. Espérons que les décisions prises suite à ce changement de paradigme, subi par le peuple mais souhaité et appliqué par de puissantes sociétés pharmaceutiques servies par de hautes institutions de santé n’auront pas causé un tort irréparable à notre société. En termes de santé mais aussi de cohésion sociale, et que les peuples soi-disant instruits résisteront à la destruction de leur culture scientifique, qui est mise à mal tant et aussi longtemps que ce paradigme circule dans la population.
Restons unis et forts pour reconstruire ensemble le monde de demain.
Rémi Bourdon, Étudiant en Physique, Université de Sherbrooke
Simon Ruelland, Médecin omnipraticien, Côte-Nord
Références:
https://journals.lww.com/americantherapeutics/fulltext/2021/08000/ivermectin_for_prevention_and_treatment_of.7.aspx
https://covid19criticalcare.com
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35768681/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7231123/
*Premièrement ne pas nuire
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