L’OTAN cherche un prétexte pour attaquer la Serbie (à nouveau)

L’OTAN cherche un prétexte pour attaquer la Serbie (à nouveau)

Par The Saker – Le 13 décembre 2022 – Source The Saker’s Blog

Comme je l’ai mentionné récemment, la situation au Kosovo occupé par l’OTAN se détériore rapidement (voir ici et ici). L’humiliation de l’OTAN en Ukraine pousse ses dirigeants à essayer de prouver leur « valeur martiale » et leur « virilité » en, je cite, « de temps en temps, les États-Unis doivent ramasser un petit pays minable et le jeter contre un mur juste pour prouver qu’ils sont sérieux » (Michael Ledeen). Et, encore une fois, les anglo-sionistes veulent attaquer un pays orthodoxe pour « montrer à la Russie » ce qui pourrait lui arriver à elle (Strobe Talbott).

L’OTAN doit également avoir le sentiment que le temps (et même les stocks de munitions !) est compté : pour l’instant, la Russie ne peut pas aider la Serbie autrement qu’en lui exprimant son soutien politique. De plus, la géographie peut être un fléau et la Serbie se trouve au cœur du territoire de l’OTAN, entourée de tous côtés par des ennemis qui ont les moyens d’empêcher la Russie d’offrir d’autres formes de soutien que des paroles.

La Serbie elle-même pourrait facilement s’occuper des terroristes de l’UCK, mais cela déclencherait presque certainement une attaque de représailles de l’OTAN et, objectivement, la Serbie n’a pas les capacités nécessaires pour affronter l’OTAN. Les gens de Mons le savent, et donc ils provoquent autant qu’ils peuvent pendant qu’ils le peuvent encore.

[Aparté : une fois que la défaite de l’OTAN en Ukraine sera impossible à dissimuler ou à nier, l’OTAN sera obligée de fuir, comme elle l’a fait à Kaboul. Une fois que cela se produira, le Kosovo (et la République Serbe de Bosnie) sera libéré].

Il existe de nombreux parallèles entre la situation en Ukraine et la situation au Kosovo, le principal étant que, dans les deux cas, l’Occident essaye de gagner du temps pour préparer la guerre (ce qu’il a réussi à faire contre les « zones protégées » de l’ONU en Croatie). La récente révélation par Merkel que le seul but de l’accord de Minsk était de se donner du temps pour préparer l’Ukraine à la guerre (ils ont en quelque sorte réussi à oublier que la Russie utiliserait le même temps pour AUSSI se préparer à la guerre) a maintenant confirmé le plan conceptuel suivant :

  1. Commencer par faire semblant de vouloir négocier un accord semi-raisonnable qui, sans être parfait, préserverait la paix et donnerait du temps pour négocier (ils ont fait cela avec les Palestiniens, les Serbes, les Russes et bien d’autres !)
  2. Ensuite, rompez les termes de cet accord et mettez l’autre partie au défi de « faire quelque chose à ce sujet« .
  3. Si l’autre partie ne fait rien, continuez à provoquer jusqu’à ce que l’accord soit clairement mort, puis laissez votre force proxy attaquer en « représailles » contre une « violation » supposée de l’autre partie. Et si votre force proxy est faible et surtout apte à tuer des civils, donnez-lui le plein soutien de l’OTAN (qui, au Kosovo, est devenu l’ »armée de l’air de l’UCK« ).
  4. Si l’autre partie anticipe votre attaque, accusez-la de ne pas respecter les termes de l’accord et attaquez-la en « représailles« .
  5. Répétez tel un mantra que le « pays X » (Kosovo ou Israël, même différence) a le « droit » de se « défendre » contre les « attaques« , mais ne reconnaissez jamais ce même droit à l’autre partie.

Dans le cas de la Serbie, tout ceci est aggravé par les politiques « multi-vecteurs » du gouvernement Vucic qui, d’une part, cherche à obtenir l’adhésion et le soutien de l’UE et, d’autre part, doit faire face à une opinion publique indignée. À vrai dire, l’économie de la Serbie dépend entièrement de ses voisins, de sorte que tout « excès de patriotisme » (aussi minime et boiteux soit-il) pourrait entraîner des sanctions encore plus dévastatrices de la part d’un Occident uni et déterminé à briser tout pays souverain.

Pire encore, l’UE et l’OTAN sont à la fois parties au conflit et juges et jurés, et ont le droit d’imposer n’importe quoi ou d’ignorer toute plainte.

Nous assistons maintenant au spectacle étrange de Vucic demandant à la KFOR (la force de l’OTAN au Kosovo) la « permission d’exercer un droit » (?) qui lui est accordé par la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies et qui permet à la Serbie d’envoyer 1000 policiers/forces de sécurité au Kosovo. En demandant plutôt qu’en informant la KFOR, Vucic tente tant bien que mal d’inciter les autorités de la KFOR à agir avec un minimum de décence. Je doute fort que cela fonctionne.

Et même le fait que Vucic ait fait cette demande après que les Albanais aient envoyé 1000 de leurs propres forces dans l’enclave serbe du Kosovo n’aidera en rien Vucic : l’Occident a montré sa capacité vraiment étonnante à être sélectivement aveugle, non seulement pendant la guerre US/OTAN/UE contre la nation serbe dans les années 1990, mais aussi les « moniteurs » et autres « observateurs » « sélectivement aveugles » des droits de l’homme dans la LDNR ou les inspecteurs « sélectivement aveugles » de l’Agence Internationale à la ZNPP.

[Les parallèles entre le Banderastan et le « Kosovë » sont nombreux et frappants, y compris le fait que, dans les deux cas, ces régimes sont dirigés par des terroristes et des voyous qui gagnent des millions grâce à diverses combines financières et même au trafic d’organes. Les deux entités sont dirigées par « nos fils de pute » et, par conséquent, obtiennent un laissez-passer pour tout, des droits de l’homme les plus élémentaires aux provocations militaires majeures, le tout, bien sûr, au nom de la démocratie, du pluralisme et de tout ce qui est bon sous le soleil. Je suggère que la règle suivante pourrait être intéressante : « montrez-moi vos forces proxy et je vous dirai qui vous êtes ». Un Hégémon qui a fédéré, financé, entraîné et engagé Al-Qaïda/ISIS n’aura aucun problème à traiter avec les voyous au pouvoir à Kiev ou à Pristina, quoi que ces derniers fassent].

On pourrait penser que les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ne peuvent être ignorées, mais en réalité, elles peuvent très bien l’être (demandez aux Israéliens !). Si un membre du CSNU se plaint d’une violation, vous pouvez toujours compter sur le veto du CSNU par les représentants des États-Unis, de l’Union européenne et de l’OTAN.

Malheureusement, à l’heure actuelle, la Serbie ne peut tout simplement pas aider la minorité serbe du Kosovo. Même si Vucic décidait de rejeter les exigences et les décrets de l’Empire, la Serbie ne peut guère faire plus que protester verbalement.

Compte tenu de la capacité vraiment étonnante des Européens à faire preuve d’une cécité sélective, nous pouvons être assurés que toute protestation serbe tombera dans l’oreille d’un sourd. Les mêmes Européens qui ont versé des océans de larmes de crocodile sur le « bombardement de Sarajevo » ou, mieux, sur le « génocide de Srebrenica » n’ont absolument rien remarqué pendant les huit années au cours desquelles les Ukrainiens ont utilisé leurs propres forces armées (en violation directe de la Constitution ukrainienne) pour assassiner, mutiler, kidnapper, torturer et même frapper avec des missiles balistiques les civils du Donbass.

[Aparté : Je ne peux pas le prouver, mais je crois fermement que la principale raison pour laquelle les Européens détestent autant les Russes et les Serbes est que, contrairement aux Européens, les Russes et les Serbes n’ont jamais accepté de devenir les esclaves d’un empire. À un certain niveau, peut-être subconscient, les Européens doivent sentir que, comparés aux Russes et aux Serbes, ils ressemblent à des esclaves pathétiques, brisés, sans aucun sentiment de fierté ou même d’identité.  En d’autres termes, les Russes et les Serbes font passer le reste des Européens pour de « grandes gelées invertébrées protoplasmiques couchées » (pour reprendre la description très précise de BoJo) qu’ils sont tous tellement].

Il serait absolument naïf d’attendre des Européens qu’ils fassent preuve d’un minimum de décence.  Ils sont trop occupés à haïr et à geler…

Mais le temps presse pour l’Hégémon.

Une fois que la défaite de l’OTAN en Ukraine sera indéniable, l’organisation deviendra rapidement sans objet et incapable de se mettre d’accord sur une énième opération militaire. Quant aux États-Unis, ayant perdu la « feuille de vigne » fournie par l’OTAN, il est peu probable qu’ils aient ce qu’il faut pour attaquer la Serbie, pas après avoir été complètement vaincus en Ukraine (l’effondrement de l’OTAN déclenchera également une crise majeure au sein des États-Unis).

Le problème pour la Serbie est qu’il faudra du temps (de nombreux mois, probablement quelques années) pour défaire complètement l’OTAN sans déclencher une guerre continentale à grande échelle en Europe. Et, soyons honnêtes, si les Russes peuvent maintenant prendre leur temps pour « démilitariser » le Banderastan, la minorité serbe du Kosovo ne le peut pas.

Que peuvent donc faire les Serbes dans cette situation ?

Ne rien faire ne ferait que donner du pouvoir aux terroristes de l’UCK et à leurs patrons occidentaux et laisserait la minorité serbe du Kosovo, qui souffre depuis longtemps, sans défense.

L’envoi de forces, même si c’est pleinement autorisé par la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, risquerait de déclencher une attaque économique et militaire majeure des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE contre la Serbie.

Évacuer les civils serbes du Kosovo ? En théorie, ce serait une option, mais nous devons comprendre que pour le peuple serbe, le Kosovo est une terre vraiment sacrée et que beaucoup refusent de partir. En outre, vider le Kosovo de sa minorité serbe ne ferait qu’enhardir l’UCK et ses mécènes. Enfin, lorsque les Russes ont évacué leurs civils de Kherson, il était au moins crédible qu’il s’agissait d’une mesure temporaire et que les militaires russes reviendraient, plus tôt que tard. Mais dans le cas du Kosovo, la Serbie est la partie la plus faible et le restera jusqu’à ce que :

  1. La Serbie retrouve sa souveraineté (actuellement, la Serbie est essentiellement administrée par l’Occident, d’où les menaces de politiciens européens comme Baerbock).
  2. Se réunisse avec les terres historiquement serbes au Monténégro, en Bosnie et au Kosovo.
  3. Les USA/OTAN/UE soient démilitarisés et dénazifiés, au moins en Europe.

Tout cela va arriver, le problème est de savoir *quand*. Je n’en sais rien du tout.

Ce que je sais, c’est que la nation serbe a survécu à des persécutions absolument horribles et même ouvertement démoniaques de la part des Ottomans, des Anglos et des Latins (Pavelic, comme Bandera, Franco ou Pétain, était un pur produit de la papauté, contrairement à Hitler et Mussolini qui étaient, respectivement, païen et athée).

Dans leur situation actuelle, les Serbes pourraient devoir accepter la possibilité très réelle de revers qu’ils devront tolérer, ne serait-ce que temporairement. L’Occident a également très bien réussi à diviser la nation serbe pour mieux la dominer (quoi de neuf ?). Les Serbes savent que seule l’unité peut sauver la Serbie, et ils rechercheront cette unité, même si cela est extrêmement difficile dans les circonstances actuelles. Mais finalement, et inévitablement, la nation serbe survivra à cette crise profonde : souvenons nous de la promesse du Christ selon laquelle « mais celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé« .

Andrei

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

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Source: Lire l'article complet de Le Saker Francophone

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