Le premier ministre britannique Winston Churchill était directement impliqué dans l’opération Valkyrie durant laquelle des généraux allemands ont tenté d’assassiner Adolf Hitler en 1944. Les preuves de cela se sont accidentellement retrouvées en accès libre.
Comme l’écrit The Mirror, pendant la pandémie de coronavirus, les archives publiques britanniques ont permis de télécharger gratuitement de nombreux documents, parmi lesquels se trouvaient « des tas de fichiers confidentiels datant de l’époque de la guerre ». Il est question de documents du MI6, service de renseignements extérieurs. Leurs collègues du MI5 devaient faire en sorte que ces documents restent inaccessibles, mais ils n’ont pas fait leur travail. Et à présent, le patron du MI6 Richard Moore est contraint de dévoiler la vérité sur l’implication des autorités britanniques dans l’attentat contre Hitler, car à ce jour Londres niait à voir quoi que ce soit avec le complot des généraux allemands.
Les documents révélés parlent d’un certain Otto John, l’un des comploteurs qui avait réussi à fuir l’Allemagne après l’attentat raté. C’était un avocat de Lufthansa, ce qui lui a permis de s’échapper. John a réussi à s’enfuir en Espagne à bord d’un avion de la compagnie, puis a traversé la frontière du Portugal avant d’être évacué en Grande-Bretagne.
Selon les documents rendus publics, il a été recruté par le MI6 en 1942 et portait le nom de code Whiskey. Avant la tentative des généraux allemands d’éliminer Hitler, il avait rencontré au moins 12 fois ses superviseurs.
Comme l’a déclaré l’ancien député conservateur et expert britannique en espionnage Rupert Allason, « cela a une immense signification historique ». « Cela signifie que John était un agent britannique et pas simplement un comploteur. Cela signifie également que Churchill était au courant du complot et l’avait approuvé », a précisé Rupert Allason.
L’expert a souligné que pendant la guerre Churchill rencontrait tous les jours Desmond Morton, responsable de liaison entre le gouvernement et les renseignements. « Il est impensable qu’une chose d’une telle ampleur n’ait pas été évoquée lors de ces réunions », a noté Allason. « L’histoire doit être réécrite. C’est pourquoi j’ai demandé au chef du MI6 de divulguer d’autres fichiers », a-t-il ajouté.
La mallette contenant une bombe a été apportée au quartier général d’Hitler Wolfsschanze en Prusse orientale par le lieutenant-colonel Claus von Stauffenberg. Le dictateur nazi a été sauvé par un grand pied de table et n’a été que légèrement blessé.
Si l’attentat avait réussi, il aurait été suivi d’un coup d’État militaire pour rétablir la monarchie et mettre un terme à la guerre. Cependant, le complot a échoué et la plupart de ses organisateurs ont été exécutés.
Le lien direct avec le Royaume-Uni n’avait pas pu être établi à l’époque. Il était supposé que les explosifs et les détonateurs d’origine britannique utilisés par les comploteurs avaient été pris dans une cache organisée par des saboteurs et découverts par les forces allemandes. Cependant, les nouveaux documents attribuent à Otto John le rôle de médiateur entre les comploteurs et les renseignements britanniques.
L’un des rapports indique qu’après sa fuite d’Allemagne John continuait de travailler pour les renseignements britanniques en interrogeant les espions allemands capturés et jouant un rôle clé dans l’organisation de la propagande antifasciste.
Rupert Allason suppose qu’il existait une autre raison de tenir au secret l’activité de John au MI6. En 1950, il est devenu chef du service de contre-espionnage d’Allemagne de l’Ouest BfV, l’équivalent du MI5. « Cela signifiait qu’un agent du MI6 était responsable d’une agence d’espionnage européenne en première ligne de la guerre froide. Les informations qu’il pouvait fournir aux Britanniques sans que les autorités ouest-allemandes ne le sachent étaient inestimables », a expliqué l’expert.
Par la suite, Otto John a disparu pour refaire son apparition en Allemagne de l’Est. Les Allemands de l’Ouest ont pensé qu’il avait déserté et, à son retour dans l’Ouest, il a été arrêté et jugé pour haute trahison, alors qu’il affirmait avoir été kidnappé. Il cherchait en vain jusqu’à sa mort en 1997 à prouver son innocence.
Comme le note The Mirror, les Britanniques ne sont pas intervenus dans cette affaire, sinon ils auraient dû reconnaître que John travaillait pour le MI6 et que Londres était directement impliqué dans l’opération Valkyrie.
source : Observateur Continental
Adblock test (Why?)
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International