Un curieux parfum flotte dans l’air depuis quelques jours. Cela avait commencé la semaine dernière avec les remarques du chef d’état-major américain, Mark Milley, sur la possibilité de négociations avec la Russie. Devant l’ire kiévienne, les officiels US ont dû se mettre au difficile exercice du rétropédalage mais le ballon-sonde était lancé, le jalon posé.
Pour l’empire, le moment est parfait. Il a obtenu en neuf petits mois ce dont il n’aurait osé rêver en plusieurs décennies : régime de sanctions éternel contre la Russie, extension de l’OTAN à la Scandinavie, rupture inéluctable des relations énergétiques et économiques entre Heartland et Europe, décrédibilisation durable de l’armement russe sur le marché mondial, otanisation poussée de l’Ukraine… Pourquoi continuer le conflit alors que la hotte du père Noël est déjà pleine ?
Évidemment, du côté de Kiev, on ne l’entend pas de cette oreille et on s’étrangle devant la perspective de perdre les territoires occupés par les Russes au sud. Il y a quelques semaines encore, Zelensky promettait de reprendre la Crimée, rien de moins.
Oui mais voilà, Tee-shirt-vert vient de commettre une grosse bourde, sans doute la première depuis qu’il parade sur scène. En persistant à accuser en dépit du bon sens les Russes d’avoir bombardé la Pologne, il vient de perdre un précieux crédit dans les opinions publiques occidentales.
Chose qui ne trompe pas, la MSN a brusquement changé de ton à son égard :
Une occasion en or pour le Pentagone d’en remettre une couche et d’appeler à nouveau, de manière subliminale, à la fin de la guerre et à l’ouverture de négociations :
Reste à voir si Moscou, qui a tout perdu au niveau macro-géopolitique dans ce conflit sans réussir à remplir le moindre de ses objectifs en Ukraine même, acceptera la perche tendue. La logique voudrait que non mais la réalité du terrain étant ce qu’elle est…
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Chers amis,
avant toute chose, laissez-moi vous souhaiter une très heureuse année. Comme certains l’ont fait remarquer dans les commentaires (que j’ai lus avec retard – désolé – et affichés), le blog est silencieux depuis deux mois.
Une conjonction d’éléments l’explique : nouveau changement de pays pour votre serviteur, situation géopolitique proche du point mort (le Grand jeu semble gelé pour des années), peut-être aussi une certaine forme de lassitude personnelle.
Ce n’est pas la première fois que les Chroniques se mettent en pause. Celle-ci durera-t-elle plus longtemps que les autres ? Qui vivra verra…
Bien à vous tous
Source: Lire l'article complet de Chroniques du Grand Jeu