par Nicolas Bonnal.
Macron qui est entouré d’experts, de médecins et de conseillers a créé un peuple nouveau. Il n’a pas parlé pour ne rien dire ce jour-là, qui fut celui de son triomphe au sens romain du terme.
Aragon et Jean Ferrat avaient tout faux : ce ne sera pas la femme mais la flemme qui sera l’avenir de l’homme. Un bon dossier fourni par Le Figaro nous le confirme, qui ne fait que confirmer ce que j’écrivais il y a dix ans. Ce site, pour une fois bien inspiré (râler pour 200 migrants de plus ? Et puis quoi encore ?), explique pourquoi le Français ne réagit plus.
Le froncé de couche (ou de sofa – ou de souche qui en tient une couche) ne veut plus en foutre une. Le froncé est une zone à faible émission à lui tout seul, il est zombifié et désactivé. Il était temps pour certains de le comprendre, pour d’autres de lire ou de relire ma « Lettre ouverte à la vieille race blanche » (Éditions Michel de Maule). Aux USA Kevin McDonald évoque pour expliquer le rebond démocrate des dernières élections les wine ladies, ces femmes qui se réunissent, s’enivrent et discutent avec des bougies dans des baignoires avant de revoter Joe bedaine. Acta est fabula.
C’est le moment de relire ce texte que j’ai écrit en 2015 :
« Il faut subjuguer l’ennemi sans lui livrer bataille (Sun Tzu, 3).
La nonchalance avec laquelle nous nous laissons effacer par le Nouvel ordre mondial est fascinante. Mais ce n’est pas la première fois qu’une population se laisse anéantir sans réagir.
Dans mon inutile « Lettre ouverte à la vieille race blanche », j’avais rappelé ce chef-d’œuvre de La Boétie, écrit à seize ans, sur la servitude volontaire : « Une population nourrie sous la tyrannie devient lâche et efféminée », disait sans ciller ce jeune homme épris de république virile.
L’abandon de l’étalon-or (sic), la désindustrialisation aussi nous auront dévirilisés, décérébrés manuellement. La société de service est comme le bas-empire romain une société de l’esclave cosmopolite, du servus, castrat serviable et gentiment soumis.
Que s’est-il passé d’autre ?
• L’engraissement de notre population, notre vieillissement aussi, redoutés par Rousseau et par Sauvy.
• La montée continue de la consommation via la dette – et du parasitisme collectif.
• La propagande humanitaire et ses idées chrétiennes devenues folles : s’il y a un milliard de pauvres hères sur la Terre, alors ils doivent venir vivre à nos crochets.
• La désinformation absolue reposant sur le pilier télé et sur notre paresse. Bernays disait que la première page du New York Times est en soi un outil de propagande ; car il n’y a pas d’information, il n’y a que de la propagande.
• Les années Internet et smartphone ont accéléré un processus entropique de déshumanisation. La « Jeune Fille » au pif déjà refait et posé sur son téléphone, au short serré sur des fesses bien rembourrées, devient le paradigme globalisé de l’individu isolé et contrôlable, hébété et stérile.
• Enfin, le retournement des élites et la trahison des femmes et hommes politiques vendus pour un plat de lentilles. On ne les a jamais beaucoup estimés depuis notre de Gaulle ou le chancelier Adenauer, mais ils ne nous offrent même plus le minimum syndical pour lequel on les avait payés. C’est qu’ils gagnent mieux ailleurs, avant ou après leur mandat. On ne les nommera pas ; ils sont tous au service de l’OTAN et de ses guerres, de Goldman Sachs et de sa stratégie de liquidation du vieil Occident, des tenanciers de la théorie du chaos qui croient qu’en détruisant tout au passage ils produiront un processus créateur : mais nous les réélisons puisqu’ils passent pour de grands responsables !
Nietzsche s’est trompé : ce qui ne nous tue pas nous rend plus mous – et surtout plus vieux. Tous sur le canapé à lire le smartphone alors. »
Je donne quelques éléments passionnants tirés de la petite étude du Figaro ; vous allez voir que le confinement a eu les effets escomptés par nos élites et leurs cabinets de conseil :
« S’agissant de la sphère privée, on perçoit par différents indicateurs que la moindre motivation est bien présente chez les Français depuis la crise sanitaire : salles de cinéma ayant du mal à faire le plein, boîtes de nuit en berne, associations n’ayant toujours pas retrouvé leurs licenciés et leurs bénévoles d’avant crise… Cette baisse de motivation se mesure par ailleurs objectivement quand on interroge les Françaises et les Français. Depuis la crise sanitaire, 30% des sondés déclarent être moins motivés qu’avant. C’est encore plus vrai chez les plus jeunes avec 40% des 25-34 ans indiquant être moins motivés qu’avant (contre seulement 21% des plus de 65 ans). »
Tout le monde est vanné physiquement :
« Cette perte de motivation n’est sans doute pas sans lien avec la fatigue accumulée à l’occasion des épreuves occasionnées par la pandémie. En effet d’après notre enquête, 41% des Français se sentent plus fatigués qu’avant la crise Covid après un effort physique, contre 54% qui ne ressentent pas de changement et seulement 5% qui ont la sensation d’être moins fatigués qu’avant suite à un effort physique. »
Plus amusant encore l’effondrement des capacités de leur cage thoracique :
« Les problèmes physiques de la population et de la jeune génération sont régulièrement documentés depuis plusieurs années maintenant. Ainsi, lorsqu’on compare les résultats à certains tests physiques passés par les adolescents des années 1990 avec ceux passés par les adolescents contemporains, on s’aperçoit que ces derniers ont perdu par exemple un quart de leur capacité pulmonaire en raison du développement de la sédentarité alimentée notamment par les écrans. Conséquence : les jeunes de 2022 mettraient 90 secondes de plus à courir 1600 mètres qu’il y a trente ans. »
Certes tout cela a commencé avec Loft Story et la culture du confinement née de l’addiction à la technologie, qui crée ce virtuel dont nous crevons maintenant (lire Baudrillard dans le Paroxyste indifférent à ce propos).
Allez manifester râler et tempêter après cela. Macron, les résistants, il peut les attendre longtemps, et en ricanant encore. Qu’ils viennent me chercher ? Ils ne viendront pas, Manu. Tu n’auras même pas besoin de tes coûteuses automitrailleuses. Le mec il dort. Ou il clique. Ou il mate.
Le chômage ne fait plus peur à personne car plus personne ne veut bosser :
« La perte de motivation au travail touche davantage les jeunes actifs (46% des 25-34 ans), mais aussi les cadres (44%) et les professions intermédiaires (43%), contre 34% « seulement » parmi les employés et ouvriers, catégories dont on notera qu’elles sont moins concernées par le télétravail. Les contrastes se font également jour en termes d’affiliation partisane. »
Les électeurs de Mélenchon sont plus lascifs :
« Quand 61% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle disent être moins motivés qu’avant au travail, ce n’est le cas que pour 28% des électeurs d’Emmanuel Macron, de 30% des électorats Zemmour et Pécresse, et de 34 % des lepénistes. Ces résultats sont intéressants, car ils permettent d’éclairer le débat sur la « valeur travail » lancé par Fabien Roussel à la rentrée et les raisons pour lesquelles une partie de la gauche est mal à l’aise, voire critique, à son égard. Sandrine Rousseau a ainsi, par exemple, revendiqué le droit à la paresse cher à Paul Lafargue. Dans le même ordre d’idées, une autre enquête récente de l’IFOP indique d’ailleurs que près de 4 sympathisants LFI ou EELV sur 10 se définissent comme « peu ou pas travailleurs », cette proportion ne s’établissant qu’à environ un quart des sondés dans les autres familles politiques. »
Je dirais que c’est le moment de découvrir mon recueil sur la décadence romaine. Nous avons rattrapé Sénèque et Juvénal – et même Ortega Y Gasset qui explique comment les peuples impériaux devinrent des imbéciles quelque part au IIe siècle. Les plus flemmards reverront Gladiateur.
Nicolas Bonnal
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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