Pierre de Villiers sort un quatrième livre la semaine prochaine (j’en parlerai dans un post de lundi). Il y consacre quelques pages à « un monde sous pression » (pp. 55 à 60) et il y cite l’Ukraine.
A l’occasion d’un échange téléphonique, l’ancien chef d’état-major des armées (il a démissionné de son poste en juillet 2017), est revenu sur la guerre actuelle et sur les raisons qui l’ont amené à quitter ses fonctions.
Pierre de Villiers estime d’une part que « cette guerre n’est pas la nôtre » et que la France ne peut pas s’aligner systématiquement sur les positions américaines. D’autre part, il met en garde contre toute « approche munichoise » et espère « une solution diplomatique et une sortie par le haut ».
Toutefois, « l’escalade m’inquiète », reconnaît-il. « Un dictateur dans un tunnel est dangereux », dit-il de Vladimir qui a commis « trois erreurs, surestimant son armée, sous-estimant celle de l’Ukraine et sous-estimant la réaction de la communauté internationale ».
Mais cette guerre et l’impact qu’elle a sur la France et son armée, lui rappellent son propre combat pour maintenir la cohérence « entre les menaces, les missions et les moyens de nos forces », cohérence pour laquelle il n’a « pas voulu transiger ». Ce qui a conduit à sa démission.
« Avant 2017, je sentais monter deux lignes de conflictualité: l’une avec le terrorisme, l’autre avec le retour des Etats puissances », ceux que Pierre de Villers appelle aussi les pays « carnivores »: la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran, les USA et l’Arabie saoudite, comme il l’écrit page 57.
« Je voyais la menace arriver; d’où la nécessité d’une remontée en puissance de notre armée; Mais une telle remontée prend du temps et exige des efforts dont un budget réellement nécessaire. Mon action n’a pas été inutile car les budgets de la Défense suivant ont augmenté annuellement de 1,7 milliard. Mais ce n’est pas suffisant à mon sens ». Et de conclure: « La paix a un prix ».
Source : Lignes de défense
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme