La nouvelle première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, soutient que les personnes qui refusent de se faire vacciner contre la COVID-19 sont le « groupe le plus discriminé dont [elle] a été témoin dans [sa] vie ». Des propos qui ont vivement fait réagir et qui l’ont forcée à s’expliquer.
« Nous devons arrêter d’essayer de brimer un groupe particulier parce qu’il a fait un choix différent », avait-elle déclaré mardi, jour de son entrée officielle en poste, alors qu’elle rencontrait pour la première fois la presse. « Nous n’allons pas créer une société de ségrégation », avait souligné la cheffe du Parti conservateur uni. Pour « arrêter cette discrimination inacceptable », elle compte modifier la loi albertaine sur les droits de la personne.
La première ministre Danielle Smith répondait à une journaliste qui lui demandait pourquoi elle considérait que le choix de la vaccination était un dossier équivalent aux questions de discrimination raciale ou liées aux minorités sexuelles et de genre visées par la loi.
La successeure de Jason Kenney a tenu à clarifier ses propos mercredi. Dans un communiqué de presse publié sur Twitter, elle souligne qu’elle ne tenait pas à « banaliser la discrimination vécue par les minorités […] ou créer un faux sentiment d’équivalence » entre les minorités racisées et les personnes non vaccinées.
La députée néodémocrate albertaine Janis Irwin, qui se présente ouvertement comme lesbienne, a fait remarquer sur le réseau social que la clarification de Mme Smith ne contenait pas « les mots “Je suis désolée” ». Le Nouveau Parti démocrate de l’Alberta exige des excuses de la première ministre.
Des propos « risibles »
La sortie de Danielle Smith a résonné un peu partout au pays.
Dans la province voisine, le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, a qualifié de « risibles » les propos de Mme Smith lors d’une entrevue mercredi à la radio C-FAX de Victoria. « Nous vivons des moments difficiles, et que la nouvelle première ministre [de l’Alberta] se concentre sur une partie de la population qui a choisi de ne pas se faire vacciner alors qu’il y a d’autres défis, ça me semble manquer de vision. »
Plusieurs internautes se sont étonnés que Danielle Smith place les non-vaccinés en tête de liste des personnes subissant de la discrimination.
« Quelqu’un peut lui parler des femmes autochtones disparues et assassinées, des pensionnats, du racisme systémique, du génocide. Voilà à quoi ressemble la discrimination », a gazouillé le Dr Naheed Dosani, un médecin en soins palliatifs et professeur à l’Université de Toronto.
La protection des personnes non vaccinées par la loi sur les droits de la personne de l’Alberta est une des promesses phares de la campagne électorale de Danielle Smith.
L’ancienne journaliste et cheffe du parti de droite Wildrose, qui souhaite également déposer une « loi sur la souveraineté de l’Alberta », critique sévèrement les mesures sanitaires prises pendant la pandémie. Dans une vidéo promotionnelle publiée sur Twitter lors de la course à la direction du Parti conservateur uni, Mme Smith promet que « si Ottawa attaque une nouvelle fois [la] Charte des droits et libertés » albertaine, son gouvernement n’appliquera pas les politiques fédérales.
Selon les dernières données du gouvernement canadien, qui datent de septembre, l’Alberta est la province qui compte le moins de personnes ayant reçu au moins trois doses de vaccin contre la COVID-19. En date du 10 octobre, 39,7 % des Albertains ont reçu trois doses, indique la province.
Source : Le Devoir
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