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Aujourd’hui nous nous interrogeons – par rapport au combat nécessaire pour la paix et à la toute aussi nécessaire mise en place des coopérations indispensables pour faire face à la situation – sur l’extraordinaire médiocrité des politiciens, celle des débats médiatiques, in fine sur l’épuisement du modèle démocratique occidental. Qu’après l’extraordinaire fiasco de Liz Truss, celui de l’UE, partout les débuts de mobilisation contre la vie chère, le retour de Boris Johnson et le 49.3 français comme seule réponse au mécontentement populaire dit le fond de l’impuissance. Qu’ il n’y ait d’autre horizon pour ces gens-là que la reconduction des mêmes dit assez à quel point l’horizon est bouché, ce jeu des chaises musicales où après un tour de piste on recase les mêmes pour la même politique et ses échecs, dit la fin d’un monde. Ce qui permet une telle permanence dans l’échec est l’état de la société, son anomie entretenue. Le « management » de la citoyenneté par ce système serait la seule chose qui en parallèle avec l’autodestruction continue à fonctionner comme le minutier d’une bombe : l’individualisme, l’isolement, l’organisation des diversions, la politique devenue « fait divers », la peur entretenue face à tous les recours « collectifs ». Il y a aussi l’incapacité de la protestation à saisir l’ampleur du mal et son caractère mondialisé. L’anticommunisme en est le couronnement au point de voir le système britannique considérer un Johnson comme un moindre mal… Je me permets de joindre à l’article (sur suggestion d’un lecteur) le commentaire de Catherine Winch (notre correspondante à Londres. Danielle Bleitrach
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Liz Truss a elle-même scellé son sort au 10, Downing Street jeudi, en présentant sa démission. Parmi les noms circulant pour la remplacer à la tête du gouvernement britannique, celui d’un revenant : Boris Johnson. Mais ce retour, trois mois après sa propre démission, est-il seulement possible ? BFMTV.com fait le point
Ses excentricités et son caractère bravache promettent de faire de son éventuel retour au 10, Downing Street – trois mois à peine après avoir dû renoncer à ses responsabilités, et six semaines après son départ effectif – un événement des plus spectaculaires. Mais l’ex-Premier ministre du Royaume-Uni pourrait-il en être le prochain ? Si son « come back » est tout à fait possible sur le papier, certaines circonstances assombrissent toutefois son horizon politique.
Boris Johnson commence à compter ses soutiens
Ce vendredi, Boris Johnson semble pourtant avoir le vent en poupe. Ainsi, sans s’être officiellement déclaré candidat au leadership sur le Parti conservateur et le gouvernement par la même occasion, il a pu commencer à compter ses soutiens au sein même de l’exécutif en place. Alors que certains bookmakers le plaçaient dans la course, le ministre de la Défense, Ben Wallace, a indiqué à la presse « pencher plutôt » pour Boris Johnson, excluant de fait de concourir lui-même.
Plus tôt, le ministre des Entreprises, Jacob Rees-Mogg, lui a également manifesté son ralliement. Il a en effet repris à son compte le hashtag « BringBackBoris » (« RamenezBoris », en français) qui fait florès auprès de nombreux comptes favorables aux Tories.
Il faudra d’ailleurs « ramener » Boris Johnson au sens propre du terme avant même de penser à la suite. En effet, l’homme coule actuellement ses derniers jours d’idylliques vacances familiales dans les Caraïbes. Il n’y aura toutefois pas à le pousser beaucoup. Dès jeudi, le Times a signalé qu’il songeait bien à briguer le pouvoir une fois de plus pour servir « l’intérêt national ». En tout état de cause, il est attendu à Londres dans les heures à venir.
Pas plus de 60 parrainages ?
Mais le trajet de retour du vacancier ne sera pas un chemin pavé de roses. « Retourne à la plage ! », lui a par exemple lancé à distance David Davis, député conservateur et ex-ministre de Theresa May, sur le plateau de la chaîne LBC. Signe que Boris Johnson soulève au moins autant d’inimitiés au sein de sa formation qu’il y recueille de sympathies. Un problème dans la mesure où, pour limiter à trois le nombre des postulants à la tête du cabinet, le Parti conservateur a porté à 100 le nombre de parrainages à récolter par chacun – et d’ici lundi, 14h – parmi ses parlementaires, qui sont au nombre de 357.
La plateforme sur laquelle Boris Johnson pourrait s’appuyer paraît pour le moins étroite. Un ancien ministre conservateur, qui ne fait pas mystère de son militantisme pro-Rishi Sunak, a même tranché son destin dans les colonnes du Guardian ce vendredi : « La cruelle vérité pour Boris c’est que le soutien qui lui est porté n’a pas bougé depuis qu’il a dû partir. Il avait à peu près 40 députés avec lui à l’époque, peut-être que 20 de plus pourraient se laisser faire. Mais je ne l’imagine pas attirer plus de 60 votes donc… Il est fini ».
Les mauvais souvenirs de famille
Il faut dire que Boris Johnson n’a pas légué que des bons souvenirs aux siens. Parmi les casseroles abandonnées à la plonge conservatrice, on peut lister: ses combines présumées pour tirer son ami et député Owen Patterson du mauvais pas où l’avait placé son lobbying officieux; sa gestion du cas Chris Pincer, cette personnalité tory soupçonnée de harcèlement sexuel et d’attouchements à l’égard de deux hommes ; et surtout le scandale à tiroirs du « Partygate » – cette affaire à révélations multiples dans laquelle Boris Johnson est accusé d’avoir contrevenu aux règles sanitaires anti-Covid qu’il avait lui-même édictées.
Ce dernier écueil s’impose d’ailleurs comme le principal obstacle sur la route de Boris Johnson. Car le « Partygate » lui vaut d’être sous le coup d’une enquête parlementaire. Plus précisément, c’est parce qu’on le soupçonne d’avoir menti devant la Chambre des Communes – en jurant avoir « obéi à toutes les règles » au 10, Downing Street, et nié toute fête sur les lieux durant les périodes de confinement – qu’il est inquiété aujourd’hui.
Commission d’enquête : l’épée de Damoclès jusqu’en novembre
Instaurée par un vote en avril dernier, la Commission ad hoc chargée de statuer doit débuter ses travaux en novembre prochain, et ce pour une durée probable de trois semaines d’après le journaliste politique Theo Usherwood. « Avertissement à l’intention des Tories au sujet d’un retour de Boris Johnson. L’enquête parlementaire sur le « Partygate » doit initier ses travaux en novembre. On parle de réunions de trois à quatre heures les mardis, mercredis, jeudis pendant trois semaines », a-t-il tweeté.
Novembre ? Le successeur de Liz Truss aura été désigné depuis belle lurette. Les députés doivent sélectionner deux noms sur les trois potentiellement enregistrés lundi prochain avant de les soumettre au vote de leurs 170 000 membres le vendredi suivant.
Sauf que pareille épée de Damoclès n’est pas de nature à rassurer une opinion fatiguée de toutes ses turbulences politiques, qui sort du mandat le plus bref de l’histoire du 10, Downing Street, ni à apaiser un royaume qui aura vu cinq Premiers ministres défiler depuis 2016. Car Boris Johnson risque une forme d’impeachment : la Commission pourrait décréter la suspension de ses fonctions de parlementaire et son siège pourrait même être remis en jeu à l’occasion d’une élection partielle. « Il faut se souvenir que M. Johnson est toujours sous le coup d’une enquête. Jusqu’à ce que cette enquête soit achevée et qu’il soit déclaré coupable ou exonéré, il ne devrait n’y avoir aucune possibilité qu’il revienne », a même évacué le député conservateur Roger Gale, opposant interne notoire à Boris Johnson.
La base contre les caciques
Son camp formule encore d’autres reproches à l’endroit de ce dernier. Tandis que ses thuriféraires mettent en avant le charisme de Boris Johnson, et font remarquer qu’après tout, ayant remporté les dernières élections générales de 2019, il est encore le plus légitime à mener le Parti jusqu’au prochain scrutin prévu pour 2024, ses détracteurs craignent les approximations du personnage.
Après que la déroute du programme économique de Liz Truss a pesé lourd dans la crise qui l’a emportée, certains redoutent le doublon. « Ce pays a besoin de compétence en ces temps de grands défis économiques », a ainsi souligné David Lidington, cadre historique des Tories, auprès de la BBC.
Mais il s’agit là de critiques des caciques, ceux-là mêmes qui préféraient – et de loin – Rishi Sunak à Liz Truss, avant d’être désavoués par leur base à l’été dernier lors de la primaire. Et le fantasque Boris Johnson peut toujours se prévaloir de sa popularité et d’un capital sympathie toujours vivace.
C’est en tout cas ce que permet de penser le plus récent sondage YouGov, explorant les chances respectives des candidats putatifs à la tête du gouvernement – réalisé mardi cependant, soit deux jours avant la démission de la Première ministre. Boris Johnson avait décroché la première position parmi les militants tories interrogés, 32% d’entre eux voyant en lui « un bon remplaçant » à celle qui l’avait remplacé, contre 23% à Rishi Sunak et 9% à Penny Mordaunt.
Dangereuse versatilité
Mais là encore, on est loin du blanc-seing. Ils n’étaient que 36%, au sein d’un panel similaire et auprès du même institut, à soutenir son maintien en poste au moment de son départ. La statistique désigne de surcroît une versatilité d’autant plus dangereuse pour Boris Johnson. En effet, à l’instar de Liz Truss, Boris Johnson est lié à la frange la plus conservatrice des Conservateurs. Or, au vu de la récente débandade, le mouvement a du plomb dans son aile droite. « Il est très difficile de voir comment une personnalité de la droite du parti pourrait y arriver à présent », a ainsi analysé une source du Guardian, décrite comme un « vétéran » tory.
Boris Johnson ferait donc mieux d’y réfléchir à deux fois avant de quitter les eaux claires des Caraïbes pour ces eaux troubles britanniques.
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Commentaire Catherine Winch
Tout ce que Danielle dit dans son introduction est vrai.
Mais l’article de BFMTVse trompe sur Johnson. L’auteur donne l’explication du depart de Johnson en faisant la liste suivante :
« Il faut dire que Boris Johnson n’a pas légué que des bons souvenirs aux siens. Parmi les casseroles abandonnées à la plonge conservatrice, on peut lister : ses combines présumées pour tirer son ami et député Owen Patterson du mauvais pas où l’avait placé son lobbying officieux ; sa gestion du cas Chris Pincer, cette personnalité tory soupçonnée de harcèlement sexuel et d’attouchements à l’égard de deux hommes ; et surtout le scandale à tiroirs du « Partygate » – cette affaire à révélations multiples dans laquelle Boris Johnson est accusé d’avoir contrevenu aux règles sanitaires anti-Covid qu’il avait lui-même édictées ».
C’est parce que la presse a monté une campagne féroce contre Johnson en faisant mousser de minuscules peccadilles qu’il est tombé. Des peccadilles qui n’avaient fait de mal a personne. Il avait « menti », la presse l’a accusé violemment, sans s’inquiéter de la nature du mensonge : c’était un mensonge important ? ou un mensonge sans la moindre importance ? Malheureusement le public semble adorer ces campagnes d’indignation vertueuse où tout le monde est uni contre le coupable. Il y a maintenant une enquête judiciaire visant Johnson, ce qui continuerait a l’handicaper.
Les actions de Liz Truss par contre ont failli mener à la ruine des millions de retraités et ont fait monter les remboursements immobiliers pour des centaines de milliers de gens. Ça ce sont des erreurs avec des conséquences sérieuses.
Contrairement a ce que dit BFMTV, Boris Johnson n’est pas a la droite du parti conservateur, au contraire. Son programme en 2019 voulait réduire l’inégalité criante entre les regions du pays, c’est a dire enrichir le Nord ; c’est grace a ca que de nombreux deputes travaillistes ont perdu leur siege dans le « mur rouge » du nord de l’Angleterre. Le programme n’avait pas encore obtenu de résultats il faut dire, quand les attaques contre Johnson ont commencé.
Je ne vois pas comment ca va se terminer. La presse est 99% aux mains des conservateurs. Ils ne savent plus quoi dire. Ils ne veulent pas une election, parce que les travaillistes gagneraient (ils sont autant de droite que les conservateurs avec le leader Keir Starmer). C’est un peu difficile pour les medias de revenir a Johnson vu leur role dans sa chute. Il reste Rishi Sunak.
source : Histoire et Société
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