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Campagne de dons Octobre 2022
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par Daruma.
Il est temps de tordre le cou à la thèse qui consiste à minimiser le rôle de l’idéologie nazie dans le régime ukrainien actuel, en montrant qu’elle n’est pas un simple appendice mais qu’elle a infusé l’État ukrainien dans son ensemble et dans toutes ses composantes, y compris l’éducation.
D’abord le nazisme en Ukraine a été purement et simplement ignoré par nos médias. Ensuite, ne pouvant plus l’ignorer, ils ont nié qu’il y ait du nazisme en Ukraine. Enfin, quand il est devenu impossible de le nier, la tactique suivante a consisté à en minimiser l’influence. Nous en sommes là. Il suffit de dégainer sans réfléchir quelques arguments tout prêts comme : les néonazis n’ont aucun poids politique, la preuve ils obtiennent des scores ridicules aux élections ; c’est de la propagande russe visant à dénigrer l’Ukraine. L’argument qui décroche le pompon de la malhonnêteté intellectuelle c’est celui qui consiste à renvoyer dos-à-dos les nazis ukrainiens et les quelques nazis russes, en feignant d’ignorer la spécificité, l’ampleur et la gravité du phénomène nazi en Ukraine.
Il y a pourtant des éléments factuels et une documentation accessibles à tous, pour peu qu’on se donne la peine de s’y intéresser vraiment. Je ne me fais pas d’illusions sur les fanatiques pro-ukrainiens (traduisez : pro-régime néonazi de Kiev). Ils continueront à nier et à réciter leur catéchisme : « il y a du nazisme partout, pas seulement en Ukraine, le nazisme en Ukraine n’est qu’un épiphénomène ». À ce stade de déni de la réalité, il me semble préférable de laisser ces croyants dans leur croyance. C’est donc à tous les autres que je m’adresse, à ceux qui ont conservé en eux la capacité de raisonner honnêtement, à ceux chez qui les notions de raison, de vérité historique et de vérité tout court n’ont pas été dévoyées pour servir leurs intérêts idéologiques et partisans.
En Ukraine, les gens ne fêtent plus de manière démonstrative et joyeuse la victoire contre l’Allemagne nazie, le 9 mai de chaque année, comme ils le faisaient par le passé. Ils le fêtent discrètement chez eux, surtout depuis le coup d’État du Maïdan. Ils peuvent déposer des fleurs sur la tombe de leurs grands-pères qui ont combattu le nazisme et libéré la patrie, mais ne doivent arborer dans la rue aucun signe ostentatoire comme le ruban de Saint-Georges, qui est carrément interdit. Et encore moins des symboles soviétiques. Les gens qui oseraient faire ça risqueraient fort de se faire tabasser par des ultranationalistes. Pas seulement dans l’ouest de l’Ukraine. Dans les autres régions ils sont présents aussi mais minoritaires. Vous me direz, oui mais ce ne sont que quelques nazis isolés. Précisément. Et c’est là qu’on touche le cœur du problème, car ces nazillons sont tolérés, ils ne risquent rien, ils peuvent intimider et molester les gens en toute impunité. C’est donc bien que cette idéologie est voulue, approuvée et partagée par le régime. Si des suprématistes blancs s’amusaient à faire ça en Russie, en tabassant par exemple des Kirghizes ou des Ouzbeks, ils se feraient arrêter et seraient condamnés. J’espère que vous saisissez la différence.
Il ne s’agit donc pas de dire que les Ukrainiens sont des nazis. Cet argument hyperbolique m’a quelquefois été adressé, en désespoir de cause, quand il devient impossible de nier les faits. Non, bien sûr, l’immense majorité des Ukrainiens n’est pas nazie. C’est tout le contraire, les nazis sont minoritaires. Le problème c’est qu’ils contrôlent le pays car ils occupent des postes clé au gouvernement, dans l’appareil d’État et dans l’armée, qu’ils tiennent la population en otage par la terreur et qu’ils lui infligent un lavage de cerveau permanent depuis qu’ils ont pris le pouvoir.
Comme je l’ai dit plus haut, l’argument que les pro-régime de Kiev m’opposent à chaque fois c’est le fait que les néonazis obtiennent des scores faibles aux élections. Ils ne se rendent pas compte que c’est un argument qui se retourne contre eux. En effet, comment expliquer que les néonazis contrôlent le pays alors qu’ils ne sont pas représentatifs de la population ? Si Zelensky n’a pas pu appliquer son programme de paix, c’est parce qu’il en a été empêché. Je rappelle qu’il fut élu à une écrasante majorité justement parce qu’il avait promis d’apporter la paix et de normaliser les relations avec la Russie. Dmytro Iaroch, l’actuel conseiller du ministre de la Défense, l’avait menacé de mort s’il appliquait les accords de Minsk. Je le répète, les néonazis ont noyauté les organes de pouvoir, l’appareil d’État et l’armée, au point de rendre impossible tout changement pacifique et bénéfique pour le pays.
L’argument massue, argument qui devrait clore le débat une bonne fois pour toutes, c’est le fait que l’État ukrainien a élevé au rang de héros national des bouchers nazis comme Bandera et Choukhevytch. Il y a des documents historiques qui prouvent de manière irréfutable l’adhésion de Bandera à l’idéologie nazie. Et même si de tels documents n’existaient pas, la barbarie génocidaire qu’il a déchaînée suffit à condamner l’État qui considère ce monstre comme un héros national. Ses partisans ont massacré des milliers de Polonais, de juifs, de Tsiganes, de Soviétiques, avec une épouvantable cruauté, y compris envers les enfants. La cruauté dont faisaient preuve les bandéristes quand ils torturaient des familles entières avant de les tuer était telle que même les nazis allemands en étaient choqués. Ils ont massacré des villages entiers de Polonais en les brûlant vifs dans leurs maisons. Et ils ont participé à la Shoah par balles, qui est, bizarrement, assez méconnue du grand public. Tout le monde connaît les chambres à gaz mais personne ne semble connaître la Shoah par balles…
Il y a quelques mois, un reporter de guerre ukrainien a filmé des soldats ukrainiens (probablement des néonazis et des ultra-nationalistes) en leur demandant s’ils faisaient des prisonniers. Ils répondaient que non, pas question de faire des prisonniers. Concrètement, ça veut dire quoi ? Si des soldats russes veulent se rendre et qu’ils agitent un drapeau blanc, qu’est-ce qu’il leur arrive ? Ils sont abattus sur place. Peut-être même torturés avant d’être tués.
En Ukraine, cette peste idéologique n’est pas taboue. Un journaliste ukrainien a dit, s’appuyant sur une citation d’Eichmann, qu’il n’hésiterait pas à tuer des enfants russes car ce sont de futurs ennemis. Ensuite il s’est rétracté, cherchant à minimiser et à édulcorer ses propos, probablement pour ne pas choquer les Occidentaux. Il ne faut pas que ça se voie trop, quand même. Un médecin militaire a dit qu’il fallait castrer les prisonniers de guerre russes parce que ce ne sont pas des humains mais des cafards. Dans une autre vidéo, un Ukrainien (apparemment un militaire vu sa tenue) se filmant lui-même dans sa voiture expliquait tranquillement, sans émotion, que les Russes ne sont pas des humains car ils n’ont pas d’âme, et que les tuer revient à détruire une machine. Dites-vous bien que si ces gens-là osent s’exprimer de la sorte devant un micro et une caméra, et à visage découvert, c’est parce que cette monstruosité idéologique est répandue, et surtout qu’elle n’est pas punie par la loi. Qui ne dit mot consent. Songez-y. Imagine-t-on en France quelqu’un tenir de tels propos publiquement ? Et que dire du site Mirotvorets, qui fiche les prorusses ou supposés tels en publiant leurs données personnelles pour qu’ils se fassent assassiner ?
J’entends dire quelquefois que l’idéologie bandériste n’est pas vraiment du nazisme car elle n’est pas nécessairement antisémite et qu’elle se nourrit de mythologie nordique et de divinités païennes telles Baphomet, le bouc qu’on voit tatoué sur de nombreux soldats du bataillon Azov. Pour moi ça n’a pas d’importance, le fond est le même, les variantes n’étant que des vêtements circonstanciels déterminés par la hiérarchie des haines raciales en fonction des périodes de l’histoire et des intérêts politiques du moment. Aujourd’hui la race à éliminer c’est les Russes, demain ce sera peut-être les Chinois. Malgré telle ou telle particularité, telle ou telle variante, le nazisme ukrainien partage avec le nazisme du troisième Reich l’essentiel, qui est d’exclure de l’humanité des ethnies, des races ou des groupes d’individus (par exemple les communistes), ce qui permet de les éliminer sans le moindre sentiment de culpabilité ni la plus élémentaire empathie. Le paradoxe dramatique, qu’ils ne perçoivent pas, c’est qu’en excluant l’empathie de leurs cœurs endurcis, ils s’excluent eux-mêmes de l’humanité. La seule chose qui distingue entre elles ces deux formes de nazisme est le choix de leurs haines, et donc le choix de leurs victimes.
On peut voir, par les actes qu’elle engendre, que l’idéologie bandériste n’est qu’une variante de l’idéologie nazie. Les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et la cruauté inhumaine de ses adeptes vis-à-vis de ceux qu’ils considèrent comme des sous-hommes en sont les traits les plus saillants. Je le répète, l’idéologie bandériste n’est pas, comme les médias mainstream le prétendent, un phénomène annexe, sorte d’appendice malencontreux qu’il faut cacher. C’est un poison qui a infecté toute la société, depuis la tête de l’État jusqu’aux manuels scolaires, en passant par les cadres de l’armée, les administrations locales et les médias. À tel point que la parole est souvent décomplexée, comme nous l’avons vu plus haut, ce qui donne lieu à des déclarations choquantes qui sont tout sauf anecdotiques, qui sont tout sauf des événements isolés n’ayant pas de signification structurelle. Les bataillons néonazis avec leurs tatouages explicites (croix gammées, têtes de bouc représentant Baphomet, Soleil noir, portraits de Bandera ou de Hitler, etc.) ne sont que la manifestation la plus visible d’un phénomène plus vaste et plus profond. Le drame est que cette idéologie, minoritaire au départ (et elle l’est encore malgré ses efforts), s’est répandue partout où il y a des postes de pouvoir, endoctrinant une partie de la population, et tenant le reste du pays en otage.
Une personne qui soutient le régime de Kiev m’a dit il y a quelques mois, en parlant de Stepan Bandera : « Les héros nationaux ne courent pas les rues, on se raccroche à ce qu’on a ». C’est ce qui me fait pencher vers la thèse de l’association opportuniste entre d’un côté l’oligarque Kolomoïski et le président Zelensky, qui sont juifs, et de l’autre les nationalistes nazis dont certains sont antisémites. C’est une union sacrée face à l’ennemi, qui met de côté, au moins provisoirement, les différences et les divergences. Que Bandera ait été antisémite n’est pas si important, on ne va pas faire les difficiles. Il suffit d’avoir la mémoire sélective, et de retenir seulement ce qui nous intéresse et qui nous fédère. Prenez l’exemple de George Soros : il est juif, mais cela ne l’a pas empêché de collaborer avec les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Comment se fait-il que l’idéologie bandériste soit restée si vivace ? Tout d’abord il y a la préservation de la mémoire et de la culture par la transmission et l’éducation des enfants. Trois générations ne suffisent pas à effacer cette idéologie car elle s’appuie sur une identité forte résultant d’une histoire particulière. La Galicie, région de l’ouest de l’Ukraine et foyer principal des bandéristes, a appartenu à divers empires au cours de son histoire. C’est une région tourmentée par un besoin d’identité qui peut être considéré comme légitime, même s’il est largement le fruit d’une instrumentalisation de la part des Autrichiens, des Polonais puis des Allemands, instrumentalisation destinée à apporter la division dans le monde russe afin de l’affaiblir et de le combattre de l’intérieur, en vue d’une invasion future. Il fallait persuader ces populations qu’elles étaient une ethnie plus pure, une ethnie supérieure, et qu’elles méritaient mieux que ce qu’elles avaient.
Cette idéologie raciste et antirusse est restée vivace et solidement ancrée car même si, à la fin de la guerre, le NKVD a pourchassé et a éliminé un grand nombre de bandéristes, Nikita Khroutchev, quand il est arrivé au pouvoir, a amnistié par décret ceux qui restaient, au nom de la déstalinisation et de la réconciliation nationale. Mais il en restait encore beaucoup, sans compter la diaspora bandériste réfugiée aux États-Unis et, principalement, au Canada.
La « mauvaise herbe » a repoussé. Elle a d’autant mieux repoussé qu’elle a été soutenue, financée et formée par les services secrets étatsuniens : c’est le projet Aerodynamic. On peut trouver sur internet une photocopie des documents top secret qui ont été déclassifiés, un pdf de 58 pages. Si, au ressentiment très fort dû à la défaite et à l’humiliation, vous ajoutez l’ingérence étrangère cultivant et nourrissant ce ressentiment pour qu’il déstabilise l’URSS de l’intérieur, vous obtenez une population fortement colorée idéologiquement et bien implantée dans l’ouest de l’Ukraine.
La « révolution » orange de 2006 a échoué puisque Yanoukovitch a été élu deux ans plus tard. Puis est arrivé le Maïdan en 2014, permettant aux bandéristes de prendre enfin le pouvoir et de transformer tout le pays en une sorte de « Banderastan », les bandéristes jouant le même rôle que les salafistes et autres djihadistes en Libye, en Syrie ou en Irak. Il faut garder à l’esprit que le Maïdan a été préparé de longue date. C’est un travail de longue haleine qui a commencé pendant la guerre froide, puis qui a été réactivé (ou prolongé et renforcé) à partir de l’indépendance de l’Ukraine, en infiltrant le pays par une multitude d’ONG financées par les États-Unis. Victoria Nuland, la sous-secrétaire d’État américaine, avait même avoué publiquement que les États-Unis avaient investi cinq milliards de dollars depuis l’indépendance de l’Ukraine pour aboutir au succès du Maïdan. La colonisation politique de l’Ukraine par les Américains n’est pas une simple mise sous tutelle, elle s’est accompagnée d’une colonisation des esprits par les Ukrainiens de l’ouest. Les USA ont donné carte blanche aux adeptes de Bandera pour nazifier l’Ukraine, à condition que ça ne se voie pas trop. Mais même si le régime affichait ouvertement son admiration pour l’Allemagne nazie, nos « journalistes » trouveraient une justification. Peut-être même que, par réflexe pavlovien, ils en accuseraient la Russie : « C’est de votre faute, vous les avez tellement énervés ».
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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