Par Oriental Review − Le 19 septembre 2022 − Source Oriental Review
Les stupides sanctions prises contre la Russie ont mis en lumière les problèmes les plus saillants de l’Europe, qui est en train de perdre sa puissance économique à toute vitesse. Le nombre d’entreprises sur le point de déposer le bilan est colossal. Un afflux de migrants en provenance d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Ukraine exige des dotations budgétaires toujours croissantes. On dépense également beaucoup d’argent à soutenir le régime de Kiev. Conséquence de tout cela, les économies d’Europe se dégradent, et le niveau de vie dégringole.
En Grande-Bretagne, 60 % des entreprises sont au bord de la faillite en raison des prix de l’électricité. C’est le groupe d’analyse Make UK, qui représente les intérêts de l’industrie britannique, qui donne ce chiffre. 13 % des usines britanniques ont réduit leurs horaires d’embauche, et 7% connaissent une fermeture temporaire. Les factures d’électricité ont connu une croissance de plus de 100 % par rapport à l’année passée.
En Allemagne, si l’on s’en tient aux chiffres du Leibniz Institute for Economic Research, le nombre d’entreprises et de personnes ayant déclaré une faillite au seul mois d’août a augmenté de 26% par rapport au chiffre de l’an dernier. Cet accroissement est significativement plus important qu’anticipé par les analystes. Selon les experts, au cours de l’automne, le nombre de faillites ne va faire que croître. Ceci se produit en lien avec l’accroissement des coûts des processus de production, en particulier avec l’augmentation des prix de l’énergie.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a reconnu que de nombreux Allemands sont confrontés à des prix qui augmentent sur le carburant et les denrées alimentaires. La plupart des pays d’Europe connaissent une situation similaire. Mais les autorités sacrifient la qualité de vie de leurs peuples pour continuer d’exercer des pressions sur la Russie.
Dans le même temps, de nombreux experts croient que la fermeture du Nord Stream va provoquer la pire crise énergétique d’Europe depuis des décennies.
Ces circonstances ont déjà provoqué une forte augmentation des prix des ressources énergétiques sur le marché européen. En résultat, les factures énergétiques des foyers européens ont augmenté. Selon des analystes de Goldman Sachs, le coût cumulé de l’énergie va connaître un pic début 2023, jusqu’à atteindre les 2 000 milliards d’euros. Il a également entraîné à une dépréciation record de la monnaie européenne par rapport aux 20 dernières années.
L’augmentation du coût du gaz, du chauffage et de l’électricité produit un effet néfaste sur le niveau de vie des peuples. Mais un problème plus dangereux encore réside dans la chute de compétitivité des produits européens qui sont produits suivant les nouveaux coûts énergétiques. Les produits européens deviennent non-compétitifs sur le marché mondial : leur prix augmente fortement à cause du coût de l’électricité et du gaz.
Les tentatives menées par les dirigeants de l’UE d’introduire un plafond sur les prix de l’énergie en provenance de Russie ont totalement échoué.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les pays européens ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes au sujet des problèmes qu’ils auront à affronter l’hiver prochain suite à la diminution des livraisons de gaz russe. Pour reprendre ses termes, « l’Europe récolte ce qu’elle sème », alors que la Turquie « n’a aucun problème de fourniture de gaz ».
La crise en Europe est la résultante d’erreurs politiques. D’un côté, les sanctions contre la Russie ne profitent qu’aux États-Unis. Et de l’autre côté, l’imposition d’une économie post-hydrocarbures sur les Européens a prouvé son ineptie.
En résultat, les prix de l’énergie en Asie et en Amérique Latine sont aujourd’hui beaucoup plus faibles. Tout comme les salaires des travailleurs. En d’autres termes, les produits européens sont devenus totalement non-concurrentiels. Et nous constatons une diminution de la distribution de ces produits sur les marchés. Par conséquence, l’économie européenne a commencé à plongé dans la récession. En particulier, Christian Sewing, directeur général de la Deutsche Bank, a affirmé le 7 septembre que l’Allemagne n’est plus en mesure d’éviter une récession. Elle achète d’ores et déjà nettement moins de matières premières auprès de fournisseurs majeurs tels que le Brésil, l’Argentine ou les États-Unis.
L’Economist Intelligence Unit, un groupe de réflexion britannique, prédit que la croissance du PIB pour 2023 sera de : 5.3% en Chine, 5.1% en Inde, 1.2% aux États-Unis, 0.3% en France, 0.3% au Brésil. Et elle sera négative dans divers pays : -0.6% au Royaume-Uni, -1% en Allemagne, et -1.3% en Italie.
La prochaine conséquence logique sera une série de fermetures en masse d’unités de production et un accroissement du chômage. Les entreprises technologiques européennes sont d’ores et déjà en train de réduire le nombre de postes d’ingénierie bien payés. Au mois de septembre, Siemens, le fabricant allemand d’éoliennes a annoncé son intention de réduire le nombre de ses salariés de 1500 personnes.
Dès lors, la montée du chômage va provoquer une chute du niveau de vie et une charge additionnelle sur les budgets gouvernementaux, au fur et à mesure que la lutte contre la pauvreté exigera de nouvelles dépenses sociales.
Les économies européennes survivent grâce à des stimuli. Mais cela aggrave l’inflation. Mark Rutte, le premier ministre hollandais, a déclaré : « On ne peut pas aider tout le monde, alors que nous autres, en Occident, allons devenir un peu plus pauvres en raison du haut niveau d’inflation, et des coûts élevés de l’énergie. »
Dans le même temps, la crise de l’énergie et les problèmes de production ont été aggravés par les politiques migratoires qui exigent d’autres injections budgétaires dans la sphère sociale.
L’afflux de migrants dans les pays européens au cours des deux dernières décennies est resté sous la barre du million de personnes par an. Mais l’an dernier, 1,3 millions de gens ont immigré en Europe, et cette année, on en compte déjà 1,8 millions. Il faut prendre en compte le fait que certains immigrés entrent illégalement en Europe et ne sont pas comptabilisés. Il s’agit surtout de ressortissants somaliens, nigérians, gambiens, iraniens, pakistanais, maliens, afghans, érythréens et syriens.
En outre plus de dix millions de personnes ont quitté l’Ukraine depuis la fin du mois de février. Parmi celles-ci, au moins 6 millions de gens restent dans des pays européens, dont 3,7 millions ont déjà reçu le statut de réfugiés. Le coût moyen par migrant ukrainien s’établit à 7000 euros par an. Même sans les Ukrainiens, l’Allemagne dépense à elle-seule 25 à 55 milliards d’euros par an sur l’aide aux réfugiés.
L’économie européenne pouvait se permettre de payer ces dépenses colossales avant la crise énergétique [Pas sûr que les populations rurales pauvres de France soient tout à fait d’accord avec cette affirmation, NdSF]. Mais désormais, la situation est telle que les dépenses ne font que croître, pendant que les revenus sont en chute libre.
Suite aux factures d’électricité et de chauffage catastrophiques, la population européenne est confrontée au chômage de masse, suivi par un déclin du soutien social apporté par les États. De tels processus ne peuvent que mener à un déclin du niveau de vie [et à de profonds remous sociaux, NdSF]
Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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