Par Hervé K. − Source Le Saker Francophone
Nous venons de passer la barre des 10 000 publications, traductions, chroniques, notes de lecture, articles. L’aventure avait commencé au lendemain du putsch du Maïdan et nous sommes encore là 8 ans après, en plein flou géostratéqique, entre une Opération Spéciale russe et peut-être la guerre.
Depuis 2014, nous avons simplement essayé de respecter notre devise, celle proposée le 1er jour par notre regretté JJ, en regardant la souvent triste réalité en face.
Le chaos du monde ne naît pas de l’âme des peuples, des races ou des religions, mais de l’insatiable appétit des puissants. Les humbles veillent.
Nous, 1 petit collectif parmi tant d’autres, ou vous, nos lecteurs, n’avons jamais baissé les bras car il nous est sans doute impossible de laisser notre bateau couler sans tenter l’impossible. Notre temps présent est aussi le legs à ceux qui vont nous suivre, l’espace de notre engagement face à nous même et pour nos proches.
La situation à l’époque semblait sans espoir tant la domination militaire et financière de l’Empire Américain semblait totale et ses dirigeants sans limites, mais en même temps que la folie s’abattait sur nous à l’Ouest, crise après crise, comme à chaque fois, siècle après siècle depuis Napoléon, quelque chose s’est levé à l’Est. Ce qui n’était qu’une promesse devient progressivement la réalité de notre temps.
Ce jour, nos amis de l’antipresse publient juste à propos une « chronique humaine au temps des robots » qui s’appuie notamment sur cette citation de Zinoviev :
Notre XXe siècle aura peut-être été le siècle le plus dramatique de toute l’histoire humaine… siècle de passion et d’aventure: siècle d’espoirs et de désespoirs, d’illusions et de visions, d’avancées et de déceptions, de joies et de malheurs, d’amour et de haine… Ç’aura été, peut-être, le dernier siècle humain. A sa suite se profile une masse de siècles d’histoire suprahumaine ou posthumaine, une histoire sans espoirs ni désespoirs, sans illusions ni visions, sans avancées ni déceptions, sans joies ni chagrins, sans amour ni haine…
A nous de faire en sorte que cette prédiction reste lettre morte.
Pour finir, en prenant un peu de recul, on a progressivement cessé de traduire l’aspect énergétique par manque de bras mais cette dimension de nos sociétés reste essentielle. C’est le faible coût de cette énergie qui façonne nos sociétés. L’océan d’énergie, et son corollaire le confort matériel, dans lequel nous baignons depuis 1 ou 2 siècle aura failli avoir raison de nous.
Curieusement, par un clin d’œil de l’histoire, nos dirigeants par leur action ou leur lâcheté viennent de trancher la nourrice qui nous tenait en laisse. Finalement la date que l’histoire retiendra ne sera peut-être pas celle du 22 février 2022, début de l’opération spéciale russe en Ukraine, mais le 26 septembre 2022 et le sabotage des Nord Stream 1 et 2.
C’est peut être ce choc, l’apocalypse au sens d’une révélation, qui va nous réveiller collectivement face à l’abandon progressif de notre humanité. Nous aurons besoin de retrouver nos qualités humaines pour surmonter cet effondrement économique, révélateur d’un effondrement social et culturel déjà acté comme le rappelle régulièrement Dmitri Orlov.
Hervé K.
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