Bulletin Comaguer n° 490
28 Septembre 2022
Il n’est plus besoin de présenter « la plus grosse centrale nucléaire d’Europe » dite de Zaporiijia et sise en réalité à Energodar au bord du Dniepr à 55 km à vol d’oiseau et à 126 km par la route de la grande ville.
Il n’est plus besoin de rappeler les attaques militaires « non attribuées » mais largement médiatisées contre elle pendant tout l’été 2022.
Mais le voile commence à se lever sur l’aspect politiquement le plus dramatique et le mieux occulté : celui de l’arme atomique.
Comment procéder : rassembler patiemment une série d’indices qui ne l’ont pas été publiquement mais qu’évidemment le renseignement US (CIA et DIA) l’AIEA, ROSATOM, la junte de Kiev et quelques autres avaient rassemblés.
Égrenons nos petits cailloux blancs tous fondés sur des documents publics épars disponibles à la demande qui permettent de tracer un chemin vers la vérité (voir également nos bulletins 483 à 488) :
• L’implication WESTINGHOUSE : dans le cadre de l’éviction de ROSATOM des centrales nucléaires ukrainiennes, le Capital étasunien envoie son industriel nucléaire N° 1 Westinghouse pour prendre la place, démarche impérialiste classique : chasser le capital devenu étranger.
• Le N°1 en question n’est pas très performant donc l’opération va trainer en longueur et Westinghouse devra longtemps se contenter de fournir du combustible à titre expérimental pour certains réacteurs ukrainiens en particulier le n°5 d’Energodar, combustible fourni par la filiale suédoise de Westinghouse. Ces opérations sont dirigées par Energoatom l’agence ukrainienne qui gère les 15 réacteurs nationaux de conception soviétique (13 avaient été raccordées au réseau avant 1991 2 l’ont été en 2004). Mais la fourniture du combustible permet d’envoyer des équipes sur place et d’y nouer des liens qui de techniques peuvent devenir commerciaux surtout quand la plupart des réacteurs deviennent quadragénaires et qu’un remplacement peut être programmé.
• Après 2014 les fournitures de combustible Westinghouse à Energoatom s’amplifient. Le chiffre de 30% des approvisionnements est atteint en 2020.
2014 est un millésime très particulier car l’impérialisme qui a mené avec succès le coup d’État de Maïdan reçoit un énorme soufflet en retour : le vote par 95% des criméens du rattachement aussitôt effectif de la Crimée à la Fédération de Russie.
• Pendant tout ce temps L’AIEA inspecte contrôle dresse des rapports. Sans bruit particulier
• Vient l’opération militaire spéciale 24.02.2022 et dans les jours qui suivent la Russie occupe la centrale d’Energodar qui continue à produire. À partir de cette occupation la Russie sait exactement ce qu’y faisait Westinghouse c’est à dire se contentait de fournir du combustible ou plus.
• En Mai 2022, au forum de Davos le directeur général de l’AIEA exprime publiquement son inquiétude tout en restant très vague : les stocks d’uranium et de plutonium à Energodar sont à des niveaux élevés et préoccupants. Il se garde bien de pointer des responsables et de préciser les niveaux d’enrichissement de l’uranium trouvé sur place. Il donne l’alerte mais ne peut accuser publiquement personne.
• L’été 2022 c’est connu est marqué par une agitation militaire ukrainienne autour de la centrale extrêmement dangereuse avec une prise de risque considérable visant à pousser la Russie hors de la centrale et si possible à reprendre la gestion de la centrale pour y effacer toutes traces suspectes et toute explication sur les grandes quantités d’uranium et de plutonium signalées par Mr Grassi. Cette agitation permet à Zelensky de retarder sans cesse la visite de l’AIEA à la centrale qui n’aura lieu que le 01 septembre.
• On peut imaginer de coulisses extrêmement fébriles où s’affrontent les pousses au crime de Kiev qui veulent bombarder bombarder et ceux qui veulent exercer la pression la plus forte possible sur la Russie pour qu’elle se retire sans monter aux extrêmes.
• Dans cette période de grande tension le secrétaire général de l’ONU se rend lui-même à Kiev où il a un entretien non public mais qui a été présenté comme très tendu avec deux présidents qu’il est venu rencontrer tout spécialement : Zelensky et Erdogan.
• La clé de cette rencontre n’est pas à Kiev mais à Washington : Biden vice président s’est beaucoup intéressé à l’Ukraine et son fils Hunter Biden s’est intéressé entre autres à la promotion des intérêts de Westinghouse en Ukraine. Rappelons nous que dès 2014 Poroshenko nouveau président affirme des ambitions nucléaires militaires pour son pays ambitions que Zelensky reprendra à son compte dés 2019 et réaffirmera jusqu’à la veille de l’opération militaire spéciale.
• Mais l’Ukraine n’a pas d’usine d’enrichissement pour l’uranium militaire et ne peut pas envisager d’en construire une car ce serait en violation du TNP. Par contre si Westinghouse qui a désormais ses entrées dans les centrales ukrainiennes livre directement et directement de l’Uranium de qualité militaire le chemin vers la bombe ukrainienne est ouvert directement et clandestinement par les États-Unis eux-mêmes.
• Tout ceci explique pourquoi Trump voulait en savoir plus long sur les activités de la famille Biden en Ukraine.
• Erdogan dont les ambitions néo impériales sont connues va nouer une alliance étroite avec Kiev qu’il alimente en matériel militaire et frétille à l’idée de venir rejoindre même en trichant le club des 8 (les cinq plus Inde Pakistan et Israël).
• Donc quand en aout 2022 Guterres convoque à Kiev Erdogan et Zelensky il le fait in extremis pour empêcher l’émergence de deux nouveaux états atomiques voyous.
L’intégration de la région de Zaporijia de sa centrale et de ses stocks d’uranium et de plutonium à la Fédération de Russie met un terme à l’aventure et enterre ses deux projets fous visant à étrangler la Russie et à étendre la menace nucléaire.
source : Histoire et Société
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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