Article d’abord publié le 21 juin 2019
À Rome, les mots civis, civilitas et civilis se ramenaient tous à la manière d’être et de se conduire dans la Cité. La Cité était alors une entité politique complète et autonome. Il n’était pas encore question d’État, de nation ou de peuple.
Aujourd’hui, on ne parle plus de la Cité au sens romain du terme. Sur le plan politique, nous appartenons à un État, à une nation, à un peuple. Mais les notions romaines relatives à la Cité ont été adaptées et font toujours partie de notre vocabulaire politique. Par exemple, de « civilitas » nous avons façonné le mot civilité, et de « civilis », civilisé. La civilité renvoie à une conduite affable, bienveillante, polie, simple ; alors que civilisé renvoie à la capacité des citoyens de vivre en paix et en harmonie dans le respect de la loi.
Les individus ne sont toutefois pas tous civilisés de la même façon et au même degré. Les États, nations et peuples ne le sont pas davantage. On note des différences importantes. C’est ce dont nous nous proposons de traiter dans les lignes qui suivent.
Adoucissement des mœurs et transformation des valeurs
On peut dire que les hommes se civilisent lorsqu’ils renoncent graduellement à la brutalité dans leurs rapports sociaux pour s’engager dans un processus d’adoucissement des mœurs et de transformation des valeurs qui régissent la vie en société. Ce progrès se situe d’abord et avant tout sur le plan moral, de sorte qu’il n’est pas forcément concomitant à un progrès intellectuel et matériel. Par exemple, il y a des pays qui donnent tous les signes d’une civilisation avancée et prospère, mais où la brutalité et la criminalité restent endémiques.
Compte tenu que l’adoucissement des mœurs et la diminution de la brutalité sont les premiers indicateurs du degré d’avancement des sociétés, il nous est aujourd’hui possible de les comparer à partir des données et statistiques internationales sur la criminalité.
À partir de 1961, les États ont commencé à compiler leurs données sur la criminalité à partir de modèles standard permettant de les publier et de les comparer à l’échelle du monde. Pour celles antérieures à cette date, on n’a d’autre choix que de s’en tenir à des données circonstancielles ou à certaines compilations rudimentaires réalisées par des historiens à partir d’archives judiciaires incomplètes.
Bien entendu, notre attention se porte ici sur le Québec et le taux de criminalité de sa population. Depuis belle lurette, les Canadiens français ont pris l’habitude d’entendre toute une panoplie de jugements fort méprisants sur ce qu’ils sont supposés être comme collectivité. Tout a été dit à leur sujet pour les rabaisser au plus bas de l’échelle du genre humain. Ça été le cas tout au long des XIXe et XXe siècles, c’est toujours le cas aujourd’hui, et ça le sera encore demain. Il n’y a donc pas grand-chose de bon à dire sur les Canadiens français !
Ignares, arriérés, superstitieux, paresseux
Au XIXe siècle, ils étaient généreusement traités d’ignares, d’arriérés, de superstitieux, de paresseux. Leur cas paraissait si désespéré que les Anglais de Montréal passaient leur temps à dire que « les Canadiens français devaient disparaître de la surface de la terre » ! Ce jugement génocidaire n’était pas haineux, mais simplement conforme à l’indécence coloniale de l’époque. Aujourd’hui, le vocabulaire a un peu changé pour se conformer aux mots à la mode. Ils se contentent donc de les traiter de nazis, de racistes, de xénophobes, d’islamophobes et autres vilains mots qui divisent l’humanité entre les bons et les méchants, entre ceux qui méritent de vivre et ceux qui occupent trop d’espace sur cette planète.
Il s’agit donc de les rabaisser, de les faire douter d’eux-mêmes, de leur faire comprendre qu’ils appartiennent à la frange la moins enviable de l’humanité. Il est facile de lancer plein de boue à ceux qui ont l’outrecuidance de ne pas partager nos préjugés, mais la réalité, elle, ne divise pas le monde si facilement. La meilleure façon d’évaluer l’état de civilité d’un peuple consiste à examiner son taux de criminalité et à le comparer avec celui des autres. À cet effet, nous allons d’abord considérer l’état de la criminalité qui avait cours au Canada sous le Régime français.
La criminalité sous le Régime français
Sous le Régime français, le taux de criminalité a toujours été très bas chez les Canadiens. Le système de justice criminelle mis en place à partir de 1663 était ordonné, efficace et présent partout. Tout désordre était rapidement signalé à l’attention des autorités. Le premier maillon du système était le seigneur. Informé de la survenance d’un désordre ou d’un crime sur son domaine, il faisait enquête et, s’il y avait lieu, le rapportait au prévôt de la maréchaussée. Ce dernier avait pour fonction d’arrêter les suspects et de les traduire devant un juge d’instruction. Dans les cas les plus graves, l’enquête pouvait s’échelonner sur une période de 4 à 6 semaines. Tous les actes de procédure, témoignages et jugements étaient consignés par écrit. C’est à partir de ces archives que les historiens sont aujourd’hui capables se faire une idée de l’état de la criminalité en Nouvelle-France.
Ainsi, il ressort de la recherche faite à ce jour que la justice en Nouvelle-France était prompte, efficace et – chose rare à l’époque – portée à l’indulgence. Seuls les actes criminels les plus graves – le meurtre, le viol d’un enfant et l’incendie volontaire – étaient punis de la peine de mort. Le faux-monnayage et l’introduction par effraction de nuit pouvaient l’être dans certains cas. La peine capitale était donc rarement appliquée.
Pour la période de 1712 à 1748, il n’y aurait eu que 38 condamnations à la peine capitale. Certaines ont toutefois fait l’objet d’un pardon et d’autres ont été commuées en peines moindres comme la flagellation, la flétrissure ou le bannissement. Mieux encore, certains condamnés ont trouvé moyen de prendre la clef des champs avant le jour fatidique. Bref, en tout et pour tout, il n’y aurait eu que 16 exécutions au cours de cette période.
Il ressort donc que l’administration de la justice criminelle au Canada était plutôt digne d’envie. Elle était non seulement moderne, mais clémente. La peine capitale et les peines corporelles étaient automatiquement réévaluées par un banc de douze juges et assesseurs du Conseil souverain. L’ordre public était d’autant plus facile à maintenir que le taux de criminalité était bas, beaucoup plus que partout ailleurs dans la mesure où il est possible de comparer. Pour étayer ce propos, commençons par l’Angleterre, la mère-patrie de l’élite du Canada.
L’Angleterre et ses colonies
Bien que les données disponibles pour ce pays soient rares et peu précises, des historiens se sont donné la peine là aussi d’examiner ces archives. Ainsi, ils ont pu établir qu’au début du XIVe siècle la prévalence du taux d’homicides volontaires aurait oscillé entre 20 et 25 cas par tranche de 100 000 habitants. À Londres, ce taux pouvait varier entre 35 et 50 cas. Plus étonnant encore, des historiens ont relevé un pic atteignant les 110 homicides par tranche de 100 000 habitants dans la ville universitaire d’Oxford.
Cette criminalité s’est toutefois mise à descendre tout doucement. À l’époque de la reine Élisabeth, elle était rendue autour des 7 à 15 homicides par tranche de 100 000 habitants. Au XIXe siècle, suite à la mise sur pied d’une force de police, elle était descendue aux alentours de 2 homicides par tranche de 100 000 habitants.
Du côté des colonies américaines, la criminalité était endémique un peu partout, à l’exception du Massachusetts où le taux « d’accusations » criminelles par année était de 16,3 par tranche de 10 000 habitants. À titre de comparaison, celui de la Nouvelle-France était de 6,7 par tranche de 10 000 habitants. Évidemment, ces données n’ont rien de précis, mais elles laissent entrevoir que la criminalité était faible en Nouvelle-France. Voyons maintenant sous le Régime anglais.
Sous le Régime anglais
Pour ce qui est de la période de 1763 à 1867, nos historiens n’ont pas encore fouillé nos archives pour établir le taux de criminalité qui existait alors. Mais de temps à autre, on a la chance de tomber sur des chiffres qui nous en donnent un aperçu.
En 1840, le Bas-Canada avait été réuni de force au Haut-Canada dans un même gouvernement et parlement. Concernant l’administration de la justice, il avait été décidé que toutes les personnes condamnées à une peine de prison, le seraient dans un seul et même établissement situé à Kingston. Ainsi, on apprend qu’au cours de l’année 1859, 256 personnes nouvellement condamnées avaient été écrouées au pénitencier de Kingston. Or, de ce nombre, on ne compte que 21 Canadiens français. Alors que la population des deux provinces était la même et que les accusés étaient tous jugés selon les mêmes lois, il y avait 11 fois plus de détenus chez les Canadiens anglais. Ils formaient 91 % de la population écrouée cette année-là. Un écart abyssal. Quand on sait la corrélation étroite entre le sens moral et la propension à la délinquance, il y a de quoi s’interroger.
L’histoire nous a amplement démontré que la brutalité décroit au fur et à mesure qu’une population se civilise. Avant même la Confédération, John A. McDonald avait lui-même reconnu que le taux de criminalité dans le Haut-Canada désavantageait financièrement le Bas-Canada. Les taxes et les impôts au Canada n’ont jamais été perçus au prorata de la criminalité, mais au prorata des revenus des contribuables. En fournissant la moitié des revenus au budget total de l’Union, le Bas-Canada payait à gros prix des coûts d’incarcération dont il n’avait pas besoin. Cette ponction injuste et arbitraire a duré de 1840 à 1867. La Confédération y a-t-elle mis un terme ? Absolument pas ! Examinons.
Depuis la Confédération
Les recensements effectués aux dix ans à partir de 1871 nous démontrent que, de façon constante, le Québec incarcérait beaucoup moins de monde que le Canada anglais. Mais sa population a continué à contribuer au Trésor fédéral comme si son taux d’incarcération était le même qu’au Canada anglais. C’est seulement au cours des années 1960 que le taux de criminalité commencera à augmenter au Québec. Il en sera d’ailleurs ainsi dans tout le monde occidental. Les causes en sont nombreuses et se ressemblent, mais le baby-boum important et soutenu qui a suivi la guerre en est la raison première.
Au début des années 1960, les premiers boomers ont atteint les 15 ans et, surtout, ils étaient nombreux, très nombreux. En criminologie, il est bien connu que la petite délinquance démarre en trombe vers 15 ans et qu’elle croît en gravité jusque vers l’âge de 25 ans. De plus, chaque année fournit sa propre fournée de boomers. Cette période, agitée, excitée et tumultueuse, est alors propice à tous les excès. La liberté est saluée comme l’état de la personne qui se permet tout ce qui lui plaît ! La criminalité grimpe donc en flèche, y compris au Québec. Dans les années 1970, le taux de criminalité au Québec rejoindra même celui du Canada. Une première ! Mais la vie étant ce qu’elle est, ces boomers fringants ne tardent pas à prendre de l’âge et à avoir eux-mêmes des enfants. Dans les années 1980, la criminalité commence à baisser au Québec et à reprendre sa place au-dessous de la moyenne canadienne.
Québec versus Canada
Afin de saisir une tendance véritablement significative en matière de criminalité, il est important d’évaluer les données sur plusieurs années. Une telle évaluation a déjà été faite pour les années 2000 à 2009. On y constate que le Canada maintient un taux d’homicides volontaires variant autour de 1,60 à 1,80 cas par tranche de 100 000 habitants. Il s’agit d’une bonne moyenne sur le plan international, compte tenu que de nombreux pays affichent des taux de 10 à 50 homicides volontaires – et même plus – par tranche de 100 000 habitants.
La bonne performance du Canada est toutefois due en partie au Québec qui, lui, a maintenu une excellente conduite avec une moyenne de 0,80 par tranche de 100 000 habitants, alors qu’il représentait 23,5 % de la population du Canada. Sans le Québec, le taux réel du Canada n’aurait pas été de 1,60 à 1,80, mais davantage de 1,80 à 2 par tranche de 100 000 habitants. D’ailleurs, ce taux était encore à 2,0 en 2017. Le Canada, toutes proportions gardées, génère donc deux fois et demie plus d’homicides volontaires que le Québec. Ça n’a rien de surprenant puisque le taux de criminalité d’une population donnée est en corrélation avec son niveau de moralité.
Plus encore, le Québec aurait une meilleure performance si ce n’était de Montréal qui totalise à elle seule autour de 50 % des homicides volontaires commis au Québec. Depuis une quarantaine d’années, il s’est formé sur ce territoire des communautés allogènes dont les membres sont surreprésentés dans la catégorie des crimes contre la personne. Originaires de pays où la criminalité est endémique, nombre de candidats à la citoyenneté arrivent ici avec leur propre conception de la morale et de la vie en société. L’éducation morale des enfants se fait d’abord à la maison et à la petite école. À l’adolescence, c’est déjà un peu tard pour redresser ce qui est mal parti. Ce n’est pas à l’aéroport non plus qu’il est temps de s’interroger sur ses valeurs et sa façon de se conduire en société. Tout dernièrement, des journalistes ont tenté de banaliser ce genre de délinquance chez les nouveaux venus en la qualifiant de « criminalité par nécessité ». Sans doute essayaient-ils d’en attribuer la responsabilité à la société d’accueil.
La lie du genre humain
Il s’agit pourtant là de faits qui méritent d’être pris en compte dans un contexte où les Canadiens français sont constamment dénoncés comme d’indomptables xénophobes au milieu de l’extraordinaire diversité qui fait la beauté du Canada. Ce sont eux qui sont constamment abreuvés d’injures, traités de tous les noms. C’est toujours la même litanie qui fait d’eux la lie du genre humain : « nazis, racistes, xénophobes, islamophobes, etc. ». Mettez-en, tout y passe !
Ces injures viennent évidemment du Canada anglais, mais aussi de ceux qui, au lieu de nous émerveiller par l’excellence de leur apport à notre société, dépassent même le taux peu reluisant du Canada anglais dans la perpétration des crimes contre la personne. Sans cette contribution préjudiciable, le taux moyen du Québec ne serait pas de 0,80 homicides volontaires par tranche de 100 000 habitants, mais plutôt autour de 0,60 ! Pour se faire une idée de la valeur de ce chiffre, examinons-le à la lumière des données internationales sur le sujet.
Les honneurs de la première place au monde
La moyenne internationale est de 4 homicides volontaires par tranche de 100 000 habitants. Mais il y a des écarts majeurs entre certains pays et régions du monde. Il y a quelques rares pays où, à l’instar du Québec, le taux de criminalité oscille entre 0,6 et 0,8 homicides par tranche de 100 000 habitants, et d’autres où ce taux approche – et parfois même dépasse – les 100 homicides volontaires par tranche de 100 000 habitants. Les pays au bas de l’échelle – soit entre 0,6 et 0,8 – sont l’Allemagne, le Japon, la Norvège, la Suisse.
Curieusement, les pays dont la performance est la moins enviable, c’est-à-dire ceux qui compétitionnent pour la palme d’or en matière d’homicides, sont pratiquement tous de langue espagnole. Il s’agit du Guatemala avec 53/100 000 ; du Salvador avec 83/100 000 ; et du Honduras qui culmine avec pas moins de 100 homicides volontaires par 100 000 habitants. Ces chiffres ne sont même pas complets puisqu’ils ne recensent que le nombre de cadavres trouvés et comptabilisés.
Il y a lieu de ne pas oublier les nombreuses petites « monarchies constitutionnelles » de langue anglaise qui compétitionnent pour la palme d’argent. Il s’agit de Sainte-Lucie avec 25/100 000 ; les Bahamas avec 27,5/100 000 ; de Trinidad-et-Tobago avec 35/100 000 ; de Saint-Vincent et des Grenadines avec 36/100 000 ; de Saint-Christophe-et-Niévès avec 36/100 000 ; du Bélize avec 41/100 000 ; et de la Jamaïque qui cartonne avec 52,5 homicides par tranche de 100 000 habitants. Tous ces pays ont en commun d’avoir la reine d’Angleterre pour chef de l’État, de parler l’anglais et de fournir au Canada de remarquables tireurs d’élite, du côté de Toronto surtout.
Curieusement, les petites républiques des Antilles françaises dépassent rarement les 10 homicides volontaires par tranche de 100 000 habitants. Ces chiffres ne mentent pas, mais ils sont bien loin de révéler tous leurs secrets. Au Canada également, on assassine plus généreusement en anglais qu’en français. Comment expliquer ces écarts ? Sans doute leur vision du monde, et leur conception de la loi, du droit et de la justice. Depuis Hobbes, la loi n’a-t-elle pas été méprisée et la liberté glorifiée ? « Law is fetter and Right is freedom » écrivait ce grand oracle de la pensée juridique et politique du monde anglo-saxon.
Enfin, une autre région du monde où les gens prennent un vilain plaisir à s’entretuer est l’Afrique sub-saharienne. À quelques exceptions près, le taux d’homicides volontaires dans ces pays oscille de 20 et 40 cas par tranche de 100 000 habitants. Pour certaines régions de l’Afrique du Sud, ce taux oscille entre 50 et 56 homicides par tranche de 100 000 habitants. Ces chiffres ne tiennent compte que du nombre de cadavres trouvés et comptabilisés.
Conclusion
Bref, il est facile de s’en prendre à la respectabilité d’un peuple en lui lançant de la boue et en l’abreuvant des pires injures. S’en prendre à la réputation ou la renommée d’un peuple, c’est le rabaisser à la grandeur du monde.
L’honneur, pour sa part, est le sentiment de mériter la considération des autres en raison de sa propre valeur. Donc rien de plus malveillant que de s’en prendre à un peuple pour lui faire perdre l’estime légitime qu’il est en droit d’avoir de lui-même. Déshonorer un peuple est une agression morale, une sorte de crime contre l’humanité, compte tenu que chaque groupe humain constitue une portion de l’humanité.
Mais les faits, eux, ne mentent pas. Loin de déshonorer les Canadiens français, ils leur fournissent la preuve éclatante qu’ils forment l’un des peuples les plus honorables du monde.
Christian Néron
Membre du Barreau du Québec, Constitutionnaliste, Historien du droit et des institutions.
Références :
- D. Owen Carrigan, Crime and Punishment in Canada, A History, Toronto, Mc Clelland & Stewart, 1991.
- André Lachance, Crimes et criminels en Nouvelle-France, Montréal, Boréal, 1984.
- André Lachance, La justice criminelle du roi au Canada du XVIIIe siècle, Québec, Presses de l’Université Laval, 1978.
- Ken Pease, Uses of Criminal Statistics, Dartmouth, Ashgate, 1999.
- Luke Owen Pike, History of crime in England, London, Smith, Elder & Co., 1876.
- Robert Silverman et Leslie Kennedy, Deadly deeds: murder in Canada, Scarborough, Nelson Canada, 1993.
- Colin Wilson, A criminal history of mankind, London, Mercury Books, 2005.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec