Devant Kherson, après le flux médiatique : Le reflux militaire ukrainien

Devant Kherson, après le flux médiatique : Le reflux militaire ukrainien
Devant Kherson, après le flux médiatique : Le reflux militaire ukrainien

par Erwan Castel.

Actualité oblige voici un nouveau point de situation du front de Kherson où le 29 août 2022 les forces ukrainiennes ont lancé plusieurs attaques contre la tête de pont russe située sur la rive droite du Dniepr en direction de Nikolaïev et Krivoï Rog.

Depuis le commencement de ces opérations, des informations terrain commencent à remonter à la surface se frayant un chemin à travers le brouillard de guerre et les pollutions propagandistes enveloppant logiquement toute opération militaire, et elles confirment le caractère désespéré des attaques ukrainiennes autant que leur obstination suicidaire de vouloir obtenir des gains territoriaux sur ce front de Kherson.

Après avoir affirmé, concernant la défaite de la garnison ukrainienne de Peski au mois d’août qu’il s’agissait en fait d’une « défense mobile » et non d’un repli, le conseiller du président ukrainien Oleksiy Arestovych, passé maître dans l’art de travestir la vérité dans des rodomontades pathétiques qui ne réussissent jamais à l’étouffer complétement, a déclaré au sujet des opérations de Kiev menées sur le front Sud :

« Le fait que nous n’ayons pas encore pris Kherson ne signifie pas que l’opération dans le sud est au point mort ou a échoué. C’est fait de manière planifiée. Nous détruisons la logistique ennemie, les systèmes de défense aérienne, les dépôts de carburant et de munitions. Il faut être patient ca ‘il n’y aura pas de victoires rapides ».

On pourrait presque se contenter de cette déclaration car elle avoue à demi-mots que les opérations ukrainiennes devant Kherson ne se déroulent pas comme prévu à part peut-être pour un conseiller du Pentagone qui confiait au New York Times le 31 août que selon lui « cette contre-offensive est prématurée ».

Le 29 août, les forces ukrainiennes engagent leurs attaques sur 5 axes. Ici des chars T64 et
des YPR 765 hollandais (véhicule de combat d’infanterie OTAN remplacé par le M2 Bradley)

Rappel :

Le 29 août, après une intensification des frappes d’artillerie sur les arrières du front russe (dépôts, ponts, états-majors…) les forces ukrainiennes ont lancé une offensive sur 5 couloirs d’attaques distincts. Les 3 attaques ukrainiennes au Nord Est du front ont échoué, celle au Nord, a réussi sur l’Ingoulets à prolonger la tête de pont d’Avdrivka mais, à l’Ouest de Kherson, la situation reste confuse.

Quelle est la situation réelle la plus visible sur le terrain au 1er septembre :

Situation sur le front de Kherson au 1er septembre 2022.

Après 4 jours d’offensive sur le front de Kherson, les forces armées ukrainiennes ont réduit leurs opérations terrestres à 3 secteurs : Posad Pokrovske, Andrivka et Visokopole, tandis que leur artillerie longue portée poursuit ses bombardements sur les arrières russes, notamment le long du Dniepr pour tenter de couper les approvisionnements du corps de bataille russe déployé au Nord du fleuve.

Tirs ukrainiens de roquettes HIMARS

Un offensive ukrainienne qui tourne au massacre

Même si on minimise de moitié les chiffres des pertes ukrainiennes lancées par la propagande russe sur le front de la guerre psychologique, les sacrifices imposées par Kiev à ses soldats pour gagner ci et là 3 champs et 2 hameaux agricoles ressemblent plus à un massacre suicidaire qu’à un quelconque succès tactique durable.

Pour exemple observons le secteur d’Andrivka (au Nord de Kherson sur l’Ingoulets) qui est le secteur où les ukrainiens ont réussi la percée la plus importantes et où se déroulent à priori les combats les plus violents :

Secteur du saillant d’Andrivka au 1er septembre 2022.

Contrairement aux autres corridors offensifs du 29 août (voir SITREP précédent) où les forces russes appuient leur défense soit sur le Dniepr ou l’Ingoulets, soit sur des zones urbaines au large de Kherson, dans ce secteur particulier du front, l’état-major ukrainien avait l’avantage de disposer déjà d’une tête de pont établi à Andrivka sur la rive gauche de l’Ingoulets et à partir de laquelle il a pu dérouler immédiatement un assaut rapide et large.

Précisément sur ce secteur d’Andrivka est déployée l’une des rares unités de chars ukrainiennes à peut près encore intacte, la 17e brigade, dont le T64 B ont probablement emmené cette offensive vers le Sud.

Char ukrainien T64 BM2 sur le front de Kherson

Entre le 29 et le 31 août les forces ukrainiennes ont réussi à progresser de 5 km par jour environ en concentrant leurs effectifs sur le même couloir offensif jusqu’au village de Broukonske où visiblement elles voulaient prendre le contrôle de la route T2207, et par elle remonter vers Davidoff Brod afin de bloquer l’approvisionnement russe vers l’Ingoulets et encercler les unités déployées à Lozovoye et Bilogirka.

Les forces russes dans un premier temps ont décidé d’absorber le choc et de procéder à un freinage des unités d’assaut en direction de la route T2207, leur concédant 2 villages agricoles jusqu’à un coup d’arrêt réalisé le 31 août avec des unités blindés, et des tires de barrage d’artillerie.

Depuis le 1er septembre, ce saillant ukrainien d’Andrivka est en train de se transformer en chaudron sous les coups des contre attaques russes mais surtout de leurs pilonnages réalisés par l’artillerie et l’aviation d’attaque au sol.

Dans la steppe ukrainienne les unités blindées en mouvement n’ont nulle part où s’abriter

Ci des équipes des forces aéroportées russes ajustent les tirs
de l’artillerie sur des BMP ukrainiens sur le front de Kherson

Selon les estimations moyennes il y aurait environ 10 000 soldats ukrainiens engagés dans ce qui est déjà nommé le « couloir de la mort » car en seulement 3 jours, leurs pertes s’élèvent à environ 4000 tués et blessés qui rejoignent ceux des autres secteurs de ce front où Zelensky a décidé de sacrifier inutilement tout un corps de bataille ukrainien, car l’état-major Sud basé à Nikolaïev semble vouloir continuer à enfourner vers Kherson d’autres unités et bombarder encore et toujours les bases arrières de commandement et de logistique des forces russes.

En seulement 3 jours, les hôpitaux ukrainiens de Krivoï Rog, Nikolaïev et Odessa, bien que préparés au pire, se sont retrouvés complétement saturés pa les blessés arrivant du front de Kherson au point qu’il est question désormais de diriger les évacuations des soldats ukrainiens vers la Roumanie et même l’Allemagne.

Sur l’ensemble des secteurs attaqués, les forces ukrainiennes auraient perdu plus de 1000 hommes tués lors des combats cherchant à percer la première ligne de défense russe ainsi que plus de 150 véhicules blindés (dont plus de 50 chars de combat). Qui plus est dans les rares secteurs où des unités ukrainiennes ont réussi à progresser aucune d’entre elles n’a réussi à bousculer la deuxième ligne de défense russe qui les a bloqué pour les offrir en pâture à leurs artilleurs et aviateurs.

Chasseurs bombardiers russes Sukhoï 25 en passe d’attaque sur le front de Kherson

Malgré ses revers tactiques et surtout ses pertes disproportionnées, Kiev semble vouloir maintenir ses efforts offensifs en même temps que ses bombardements sur les réseaux logistiques et de commandement à l’arrière du front russe, espérant qu’une usure des approvisionnements dont la ligne déjà longue est ralentie par les destructions réalisées, tarisse les capacités de combat et surtout de bombardement des russes positionnés au Nord du Dniepr.

Nouveau bombardement ukro-atlantiste du pont Antonovsky à Kherson par des HIMARS étasuniens

Mais, alors que les résultats des tirs HIMARS avaient médiatiquement réussi à faire diversion par rapport à l’effondrement militaire dans le Donbass, ils risquent de passer au deuxième plan lorsque les familles ukrainiennes commenceront à voir les cercueils revenir apportant le vent de la défaite jusque dans les foyers les plus éloignés du front.

Sur le front de Kherson, évacuation sous un bombardement russe de
blessés de la 128e
Brigade d’Assaut de Montagne de Transcarpathie

Quelles perspectives ?

Même si une tendance apparaît quant à l’évolution des opérations militaires en cours, il convient de ne jamais se féliciter trop tôt d’un succès pas encore acquis car il subsiste encore quelques inconnues :

  • La situation réelle au Nord Ouest de Kherson
  • Les capacités de renforts des forces ukrainiennes,
  • L’usure réelle de la logistique russe,
  • Quelle sera la nouvelle ligne de front à la fin des opérations…

Du côté des forces russes, il se confirme à chaque nouvelle heure qu’une nouvelle phase stratégique commence dans le Donbass avec une intensification des campagnes de bombardements russes et l’arrivée de nouvelles unités d’assaut sur le front. Qu’en sera t-il de cette nouvelle phase stratégique russe sur le front de Kharkov, de Zaporijia et surtout sur celui de Kherson.

La réponse est peut être apportée par les nombreux renforts militaires russes arrivant depuis plusieurs jours sur ce front Sud via le pont de Crimée et qui peut-être ont précipité l’offensive ukrainienne.

Traversant le pont de Kertch en direction de Kherson, des dizaines de
convois ferroviaires militaires viennent renforcer le front russe en unités d’assaut
comme ici avec des chars T 90M des obusiers 2S19 Msta-S, 2S4 « Tulipan »

Une fois l’offensive ukrainiennes actuelle effondrée, il y aura un moment de flottement militaire et surtout psychologique sur ce front de Kherson sera une opportunité idéale pour que les forces russes passent à leur tour à l’offensive et jusqu’à Nikolaïev ou Krivoï Rog.

En conclusion

Aux objectifs militaires et politiques déjà évoqués lors des précédents SITREP sur Kherson, cette contre offensive désespérée révèle aussi l’importance psychologique que revêtirai un victoire ukrainienne alors que dans le Donbass l’érosion fatale du corps de bataille ukro-atlantiste se poursuit.. C’est un pari très risqué que vient d’engager Zelensky dont l’inaptitude et le mépris pour la vie de ses soldats apparait une fois encore au grand jour, car après cette nouvelle et inévitable défaite militaire qui s’annonce au vu des seules pertes subies, il est très probable que cette « union sacrée » nationaliste ukrainienne construite autour de son président commence à nouveau à se lézarder.

Nouvelle unité de chars ukrainiens se précipitant vers la broyeuse russe sur le front de Kherson

T72 M ukrainien détruit par les tirs de l’artillerie russe corrigés par des drones d’observation

Voilà pourquoi cette « contre-offensive » ukrainienne est si violente dans ses combats, car elle est, dans la tête de beaucoup de responsables militaires et politiques kiéviens, une espèce de « quitte ou double » quant à la conduite des opérations militaires. Et nous risquons peut-être de voir Kiev jeter un maximum de forces dans ce fantasme de vouloir reprendre Kherson, et la Crimée, et le Donbass « alouette… » aux forces russes.

Un peu d’humour noir pour finir sachant qu’une fois encore le cocaïnomane et irresponsable Zelensky
a décidé d’envoyer à une mort certaine et inutile et pour le plaisir de l’oncle Sam des milliers de jeunes ukrainiens

source : Alawata Rebellion
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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