Le 11 août 2022, l’artillerie ukrainienne a de nouveau tiré sur la centrale nucléaire de Zaporodje, située à Energodar sur la rive gauche du Dniepr, tout comme la propagande ukro-atlantiste, dans un débilisme paroxysmique, accuse la Russie de ces bombardements. Dans un article précédent j’avais déjà rendu compte des bombardements de Kiev sur cette centrale nucléaire qui est la plus grande d’Europe.
Ces nouveaux bombardements ukrainiens dont la majorité des munitions tirées ont été interceptées par la défense antiaérienne russe, ont quand même réussi a endommager une centrale thermique et le système d’alimentation des piscines chargées du refroidissement des réacteurs du site nucléaire. Ce sont surtout des obus, beaucoup plus difficiles à intercepter que des roquettes ou missiles qui ont frappé la centrale, tirés par des obusiers de 152mm appartenant à la 44ème brigade d’artillerie ukrainienne déployée à Nikopol, sur l’autre rive du Dniepr.
Comme d’habitude, l’appareil politico-médiatique ukro-atlantiste accuse la Russie d’avoir bombardé la centrale (où sont ses propres unités de défense !) et le seul fait que le régime de Kiev n’utilise pour ces attaques terroristes que des systèmes d’armes d’origine soviétique communs aux 2 armées prouve que cette inversion accusatoire est un des objectifs principaux de son opération contre la centrale d’Energodar.
Les observations ainsi que les indices laissés par les bombardements confirment l’évidence de leur origine ukrainienne jusqu’à la localisation des points de tirs utilisés par la 44ème brigade.
Quels sont les objectifs des bombardements ukrainiens ?
Même si leur degré de leur folie suicidaire est historique, ces bombardements ukrainiens sur le site nucléaire répondent à des objectifs facilement identifiables :
- Diaboliser la Russie pour relancer les soutiens pro-ukrainiens médiatiques, économiques et militaires occidentaux qui commencent à s’essouffler,
- Menacer la sécurité de la Crimée russe (à moins de 200 km) et des régions de la Novorossiya qui ont été déjà libérées (Kherson, Zaporodje et Donetsk),
- Eloigner de Kherson et de la Crimée pour les envoyer à Ernegodar le maximum de moyens de la défense antiaérienne russe,
- Provoquer une évacuation de la population vivant autour de la centrale nucléaire ce qui est prévu dans les plans des services de sécurité si la menace augmente,
- Compromettre la tenue des référendums irrédentistes des populations de Kherson et Zaporodje par une insécurité et des évacuations massives.
D’autres objectifs utopiques qui sont une conséquence de la menace organisée par Kiev peuvent être avancés :
- Provoquer une sanctuarisation internationale de la région de la centrale nucléaire avec déploiement de casques bleus, ce qui ferait reculer les forces russes.
- Cette sanctuarisation pourrait s’étendre au barrage de Novaïa Kharkova près de Kherson qui permet la retenue d’eau alimentant le refroidissement de la centrale.
- Reprendre le contrôle total des activités scientifiques qui étaient menées dans l’enceinte de la centrale et notamment la création d’armes nucléaires.
Quelles sont les conséquences des bombardements ukrainiens ?
Les frappes ukrainiennes ont été réalisées par des obusiers lourds de 152mm et des Lance Roquettes multiples de 220mm de la 44ème brigade d’artillerie ukrainienne, positionnés à Nikopol, Marganets et Tomakovka sur la rive droite du Dniepr, en face d’Energodar.
Lors des derniers bombardements sur la centrale, plusieurs objectifs ont été visés par les forces ukrainiennes et atteints par les quelques munitions qui ont réussi à traverser le dôme de fer de la défense antiaérienne russe, au total 13 munitions (10 obus et 3 roquettes) :
- 5 arrivées sur la zone du site de soudage et du stockage des barres de combustibles radioactifs, 1 obus est arrivé à seulement 10 mètres d’un container,
- 5 arrivées sur la zone des services d’urgence chargés de la sécurité du site dont la caserne des pompiers a été gravement endommagée,
- 3 arrivées sur la zone du stockage des isotopes radioactifs et des barres de combustibles usagées (déjà bombardée le 7 août dernier).
Si les réacteurs en eux mêmes peuvent résister dans leur conception à des bombardements, des tremblements de terre ou même des crashs d’avions, en revanche les stations électriques, les stockages des combustibles usagés et les services de maintenance et de sécurité sont plus vulnérables ce qui permet de menacer indirectement la sécurité nucléaire du site… et c’est justement vers eux que les tirs ont été dirigés.
Ainsi par exemple la ligne à haute tension de la sous-station « Kakhovskaya » a été endommagée, déclenchant un incendie qui a été maitrisé de justesse avant qu’il n’atteigne les unités motrices et le stockage des combustibles radioactifs.
Pour le moment, aucune fuite radioactive n’a été détectée, mais les bombardements ukrainiens continuent et pas seulement sur le site mais aussi sur le barrage de Novaïa Kharkova dont il dépend et qui est situé à 130 km en aval. Ici aussi, malgré les nombreuses interceptions de la Défense antiaérienne russe protégeant le barrage (qui sert aussi de pot sur le Dniepr), ce dernier a encore été touché par des HIMARS étasuniens le 12 août suite à quoi les forces armées ukrainiennes revendiquent, en plus des pertes russes occasionnées, avoir rendu sa traversée impraticable. (à confirmer)
Bombardements ukrainiens sur Novaïa Kharkova avec des HIMARS le 12 août.
Il faut noter ici que cette centrale nucléaire, en plus de voir gravement menacés ses systèmes de refroidissement qui évitent la fusion des réacteurs, renferme des milliers de tonnes de déchets radioactifs dans des zones de stockages vulnérables aux bombardements. Si le scénario d’un nouveau Tchernobyl est peu probable (mais pas impossible) en revanche un arrêt d’urgence des réacteurs, une dépressurisation de leurs systèmes ou une destruction de stockages de matières radioactives entraineraient , en plus de l’arrêt de la production d’électricité, une contamination de l’air, des sols et de l’eau donc une évacuation des populations: c’est l’équivalent d’une « bombe sale » qui menace toute la région. Concernant le pire scénario, il n’est possible que si le système de refroidissement des réacteurs (qui doit être maintenu plusieurs années après leur arrêt) est mis hors service malgré toutes les sécurités installées (et renforcées depuis l’accident de Tchernobyl) et qu’aucune réparation ne peut être faite à cause de la situation militaire locale.
Quelles sont les réactions russes ?
Autour de la centrale les forces russes renforcent leur bouclier antiaérien et leur artillerie de contre batterie qui a déjà opéré des ripostes sur les points de tirs ukrainiens repérés, notamment à Marganets.
Le ministère russe de la Défense a annoncé que les bombardements ukrainiens avaient causé des dommages aux systèmes de refroidissement de 3 réacteurs nucléaires.
Au niveau industriel, les autorités russes ont réduit la production à sa charge minimale, à cause des réparations en cours et pour mieux prévenir de nouveaux dégâts éventuels sur les installations. La première conséquence sera que les territoires contrôlés par l’Ukraine ne seront plus fournis en électricité !
Depuis le début des bombardements ukrainiens sur le site nucléaire d’Energodar (20 juillet) mais aussi sur le barrage de Novaïa Kharkova qui lui est lié, les autorités russes ont à plusieurs reprises averti le régime de Kiev et alerté les instances internationales (Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) et ONU) qu’elles invitent à venir inspecter la centrale nucléaire « dans les plus brefs délais ».
Le représentant permanent de la Russie à l’ONU, Vasily Nebenzya a déclaré: « Si les attaques des forces armées ukrainiennes continuent, cela (la catastrophe nucléaire) peut arriver à tout moment. Ensuite, les territoires des régions de Kyiv, Kharkov, Zaporodje, Poltava, Kherson, Odessa, Nikolaîev, Kirovograd, Vinnitsa seront sous la menace d’une contamination radioactive ainsi que les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, les régions Régions frontalières de la Russie et de la Biélorussie, de la Moldavie, de la Bulgarie et de la Roumanie. Et ce sont les prévisions d’experts les plus optimistes. L’ampleur réelle de la catastrophe nucléaire à la centrale nucléaire de Zaporodje est même impossible à imaginer. Dans ce cas, toute la responsabilité en incombera aux sponsors occidentaux de Kyiv. »
Quelles sont les réactions occidentales ?
Je n’évoquerai pas ici les mantras débiles et haineux des médias-systèmes qui n’ayant peur ni du ridicule, ni de la honte désignent évidement Moscou comme coupable des bombardements sur la centrale tenue par ses forces armées. De ce côté là rien à signaler qui ne relève pas d’un examen psychiatrique…
Du côté de l’ONU nous avons droit à une démonstration remarquable de l’hypocrisie occidentale par la voix de son secrétaire général António Guterres qui s’est fendu de déclarations de circonstance sans conséquence ni menace concrètes à l’encontre des responsables des bombardements sur la centrale nucléaire. Ainsi Guterres demande aux russes et ukrainiens de « faire preuve de bon sens et ne prendre aucune mesure qui pourrait compromettre l’intégrité physique et la sécurité de la centrale nucléaire – la plus grande du genre en Europe », leur demandant d’établir une zone de sécurité autour du site d’Ernegodar.
Quelle est réellement l’influence du « grand machin » comme le nommait le général De Gaulle dans les conflits ? : quasiment nulle surtout lorsque le « bon sens » invoqué ici par son secrétaire Général interfère avec les intérêts de la ploutocratie occidentale (il suffit de voir combien les résolutions contraignantes de l’ONU concernant les territoires palestiniens occupées sont méprisées par l’Etat sioniste par exemple). Et concernant l’Ukraine rappelons que Guterres a agité le spectre d’une famine en Afrique pour forcer le traité d’exportation céréalières depuis le port d’Odessa. Macron le maître du moment de la Francafrique avait même envoyé Macky Sall son laquais de l’Union africaine pleurer auprès de Vladimir Poutine pour lever le blocus russe
Or, les 8 premiers vraquiers chargés du blé ukrainiens qui ont quitté les ports ukrainiens sont allés les livrer en France, en Grande Bretagne, au Liban, en Irlande, en Corée du Sud, en Turquie et non pas en Afrique qui est une fois de plus le dindon de la farce ploutocratique occidentale qui lui fait jouer le rôle de mendiant, pour mieux s’en mettre plein les poches et finalement la laisser dans sa misère organisée.
Devant la menace pesant sur Ernegodar, Guterres a déclaré « J’appelle au retrait de tout le personnel militaire et de l’équipement militaire de la station et à l’évitement de tout autre déploiement de forces militaires ou d’équipement militaire sur ce territoire », sauf que cette appel ne concerne de facto que les forces russes et non les forces ukrainiennes qui sont de l’autre côté du Dniepr.
Concernant la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporodje, il n’y a donc rien à attendre de ce menteur de l’ONU qui n’est qu’un lobbyiste du complexe militaro-industriel capitaliste.
Concernant l’AIEA, son positionnement ici relève plutôt du cynisme quand Rafael Grossi son directeur, après avoir annoncé d’abord qu’ « il n’y a actuellement aucune « menace immédiate » pour la sûreté nucléaire de la centrale nucléaire de Zaporodje », admet au lendemain de ces nouveaux tirs ukrainiens être préoccupé par le bombardement de la centrale et a souligné qu’il était prêt à diriger la mission d’experts de l’AIEA pour protéger et garantir la sécurité des centrales nucléaires de la région mais sans montrer un quelconque empressement et encore moins d’autorité vis à vis de Kiev.
Conclusion
Ce à quoi nous assistons ici, c’est à un chantage nucléaire mené par un régime ukrainien à l’agonie et qui est prêt à mettre au dessus des populations européennes dont sa propre population une épée de Damoclès atomique pour tenter de retarder son inéluctable défaite militaire.
Même si une catastrophe nucléaire à grande échelle, brutale et irrémédiable est peu probable le risque dune contamination radioactive régionale est bien réel, la menace gravissime et son instrumentalisation politique inadmissible.
Le 12 août 2022, le Ministère étasunien des Affaires Etrangères en déclarant que « la Russie assumerait l’entière responsabilité de la situation de la centrale nucléaire d’Energodar » a donné ainsi son absolution à son vassal ukrainien pour qu’l continue ses bombardements du site nucléaire. De facto ce comportement paroxysmique irresponsable et criminel de la clique ukro-atlantiste donne surtout une carte blanche à Moscou pour écarter radicalement et par tous les moyens disponibles la menace nucléaire qui pèse sur la région.
Quant à savoir si Kiev est prêt à aller jusqu’au bout de sa folie et contaminer une partie de sa propre population, la réponse est déjà donnée par les 8 dernières années où son armée n’a eu de cesse que de bombarder les populations du Donbass, dans une intention ouvertement génocidaire.
Dans la série des opérations mensongères occidentales destinées à diaboliser la Russie dans l’opinion publique, les bombardements de la centrale de Zaporodje viennent nous offrir un nouveau record mondial de stupidité criminelle car leurs conséquences pourraient devenir rapidement incontrôlables et catastrophiques.
source : Alawata rebellion
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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