L’Amérique n’a pas changé depuis Hiroshima

L’Amérique n’a pas changé depuis Hiroshima
L’Amérique n’a pas changé depuis Hiroshima

Qu’il me soit permis d’illustrer cet article que Marianne a traduit pour nous par l’activité qu’ont organisée avec elle certains communistes (et anarchistes !) du Limousin, ils sont venus sur une place du centre de Limoges, l’ont rebaptisée Place Hiroshima ce samedi 5 août… Marianne par ailleurs vous transmet également en fin d’article, le lien avec une passionnante intervention d’Annie Lacroix-Riz sur ce que fut réellement Hiroshima et pourquoi les Américains ont-ils perpétré un tel crime et en quoi les conditions de son renouvellement sont toujours là. Danielle Bleitrach

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par Vladimir Prokhvatilov.
Président de l’Académie de Realpolitik

Le matin du 6 août 1945, le bombardier américain B-29 Enola Gay, du nom de la mère du commandant de l’équipage, le colonel Paul Tibbetts, largue sur Hiroshima la bombe atomique « Little Boy » (« Petit garçon »), d’une puissance équivalente à 18 kilotonnes de TNT. La bombe a explosé 43 secondes plus tard près du pont Aoi, à 600 mètres de l’hôpital pour enfants de Shima. Le 9 août, la bombe atomique au plutonium Fat Man, équivalente à 21 kilotonnes de TNT, est larguée sur Nagasaki par le pilote Charles Sweeney, commandant d’un bombardier B-29 Bockscar.

Les deux explosions ont tué 80 000 personnes sur le coup ; à la fin de 1945, le nombre total de décès, y compris les cancers et les maladies dues aux radiations, avait atteint près d’un demi-million. Ceux qui ont survécu ont souffert de maladies à vie causées par l’exposition aux radiations.

Initialement, les États-Unis devaient larguer des bombes atomiques sur des rizières ou dans la mer pour obtenir un effet psychologique en soutien aux opérations de débarquement prévues dans les îles japonaises à la fin du mois de septembre 1945. Mais le président américain Harry Truman a finalement décidé d’utiliser les nouvelles armes dans des villes densément peuplées, essentiellement pour démontrer la puissance militaire américaine à l’Union soviétique.

Derrière la décision de Truman se trouve l’élite militaro-politique américaine, qui vise à intimider non seulement l’Union soviétique, mais aussi le monde entier, afin d’éliminer tous les obstacles à son expansion géopolitique.

La destruction des deux villes japonaises ne répondait à aucune nécessité militaire – la victoire sur le Japon militariste était assurée par la défaite de l’armée du Kwantung, forte d’un million de soldats, face à l’armée soviétique. En bombardant Hiroshima et Nagasaki, les États-Unis ont poursuivi des objectifs non pas militaires mais politiques, considérant les armes atomiques comme le principal moyen d’intimider les peuples du monde.

Jusqu’à présent, les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé des armes nucléaires. L’Ukraine aurait pu être le deuxième pays à le faire si la Russie avait laissé planer la menace nucléaire près de ses frontières. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a explicitement déclaré en 2021 qu’il souhaitait disposer de telles armes. En avril 2019, Oleksandr Turchynov, alors secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense, a déclaré que « le désarmement nucléaire était une erreur historique » en Ukraine.

Le 6 août est la Journée mondiale pour l’interdiction des armes nucléaires. La Fédération de Russie a toujours fait pression en faveur d’un accord visant à réduire les arsenaux nucléaires des pays qui en possèdent. Le traité de réduction des armes stratégiques (START I) a été signé à Moscou le 31 juillet 1991. Immédiatement après l’effondrement de l’Union soviétique, la Russie a déclaré qu’elle continuerait à s’acquitter de ses obligations internationales, y compris celles de START I. Toutefois, l’Ukraine, le Kazakhstan et le Belarus ont initialement refusé de se débarrasser de leurs arsenaux nucléaires hérités de l’Union soviétique et n’ont accepté un statut non nucléaire qu’en échange d’une compensation financière.

Le traité START I est entré en vigueur le 5 décembre 1994. Au cours de sa mise en œuvre par la Russie et les États-Unis, une douzaine de violations graves ont été commises par les États-Unis. En particulier, les têtes nucléaires et les deuxièmes étages des missiles stratégiques ont été stockés au lieu d’être éliminés, ce qui a créé une capacité dite de recul. Le traité START I a expiré le 5 décembre 2009.

Le traité de réduction des armes stratégiques (START II) entre les États-Unis et la Fédération de Russie a été signé à Moscou le 3 janvier 1993. Le traité interdit l’utilisation de missiles balistiques à ogives multiples. En signant ce traité, les États-Unis ont trouvé des échappatoires pour préserver leur puissance de frappe et se sont retirés du traité de 1972 sur la limitation des missiles antibalistiques (ABM) le 14 juin 2002. En réponse, la Russie s’est retirée de START II.

Le traité entre la Fédération de Russie et les États-Unis sur les mesures pour la poursuite de la réduction et de la limitation des armes stratégiques offensives (START III) a été signé par les présidents Dmitri Medvedev et Barack Obama à Prague le 8 avril 2010 et est entré en vigueur le 5 février 2011. Le traité a été conçu pour une période de 10 ans, avec la possibilité d’une prolongation de cinq ans par accord mutuel des parties.

Le 27 janvier 2021, la Douma d’État et le Conseil de la Fédération ont ratifié l’accord entre la Russie et les États-Unis visant à prolonger le traité START jusqu’au 5 février 2026. Le 29 janvier, le président Poutine a signé la loi prorogeant le traité START.

Mais les Américains n’ont pas l’intention de respecter les accords signés avec la Russie. En mai dernier, le ministère russe des Affaires étrangères a accusé les États-Unis de dépasser le nombre d’armes autorisées par le traité START. Les États-Unis ont dépassé de 101 le nombre d’armes stratégiques offensives autorisées par START III, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

Les États-Unis ont respecté le nombre d’armes autorisé non seulement grâce à des réductions, mais aussi parce qu’ils ont retiré unilatéralement 56 lanceurs SLBM Trident II et 41 bombardiers lourds B-52H de la compensation du traité START III.

« Leur conversion a été effectuée de telle manière que la partie russe ne peut pas confirmer que ces armes stratégiques offensives ont été rendues impropres à l’utilisation comme armes nucléaires, comme le stipule le paragraphe 3 de la section I du chapitre trois du protocole au traité », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

En outre, quatre silos destinés à la formation ont été reclassés en « silos de formation », ce qui n’est pas prévu.

Après avoir accusé les États-Unis de tromperie, la partie russe a néanmoins rempli honnêtement ses obligations au titre du traité START-III.

L’Amérique, quant à elle, a continué à démontrer son manque de cohérence. En 2017, le président américain Donald Trump a déclaré que START III était plus avantageux pour Moscou que pour Washington, le qualifiant d’« accord unilatéral ». L’administration Trump a insisté pour signer un nouveau traité impliquant la Chine ou pour prolonger l’accord, mais avec de nombreuses conditions supplémentaires bénéfiques pour les États-Unis. La Russie a proposé de prolonger le traité sans aucune condition, mais Trump s’y est opposé.

Le 20 janvier 2021, le 46e président américain Joseph Biden a annoncé son intention de prolonger START III, au contraire de Trump. Mais dans le même temps, il a activement fomenté le conflit en Ukraine. Après que la Russie a lancé son opération militaire spéciale, les États-Unis ont suspendu les négociations sur un nouveau traité de limitation des armes nucléaires. Puis, en avril, le chef du Pentagone, le général Lloyd Austin, a souligné que l’objectif des États-Unis était d’affaiblir la puissance militaire de la Russie.

Et l’autre jour, M. Biden, dans son discours au siège des Nations unies à New York, à la veille de l’ouverture de la conférence sur le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), a annoncé que son administration était prête à négocier rapidement un nouveau système de contrôle des armements avec la Russie. Le 3 août, la sous-secrétaire d’État chargée de la maîtrise des armements, Bonnie Jenkins, a déclaré que les États-Unis souhaitaient signer un nouveau document avec la Russie pour remplacer le traité sur les mesures visant à réduire davantage et à limiter les armements stratégiques offensifs (START).

Il faut comprendre que la logique des élites américaines n’a pas changé d’un iota depuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Dans les relations internationales, les États-Unis pratiquent la même pratique d’intimidation qu’en 1945. Mais lorsqu’ils reçoivent une réponse décente, ils mettent immédiatement en place un programme plus pacifique et négocient, sans cesser pour autant de chercher des échappatoires pour contourner tout accord, non seulement avec leurs rivaux géopolitiques, mais même avec leurs alliés.

Les États-Unis ne peuvent imaginer d’autre ordre mondial que celui fondé sur leur domination dans la sphère militaire – à tout prix et contre toute attente. Cette pensée irrationnelle américaine n’est pas bonne pour le monde.

Il serait utile que les amis et alliés des États-Unis en Europe et en Asie le comprennent.

source : VZGLYAD

traduction Marianne Dunlop pour Histoire et Société
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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