« Nous sommes les enfants d’une descendance à préserver. » Le pape François a choisi de vivre cette journée sous le signe de sainte Anne, grand-mère de Jésus. Pas de coïncidence ici ! Le 26 juillet a été soigneusement choisi. En effet, pour les peuples des Premières Nations, les aînés sont la richesse et la grand-mère est la figure de la sagesse par excellence. Rappelons que le Souverain Pontife a d’ailleurs institué le 4e dimanche de juillet Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées.
Une ambiance plus grand public pour ce troisième et dernier jour du pape en Alberta, avant de s’envoler vers le Québec pour poursuivre son « pèlerinage pénitentiel ».
Au Commonwealth Stadium d’Edmonton, l’effervescence se fait bien sentir avant que les portes ne s’ouvrent pour accueillir les 50 000 personnes attendues à la messe. Le pape, heureux d’être là, entré en papemobile pour faire le tour du stade, rendant sourires et saluts aux foules amassées le long des grilles.
Encore une fois, un mélange de gens venus le voir comme une rockstar ou en représentant de Jésus. Des gens pleurent. D’autres prennent des photos. Des croyants le voient pour la première et peut-être la seule fois dans leur vie. Des non-croyants viennent se tremper dans l’ambiance très particulière de cet « évènement historique ». Du monde se pile même parfois sur les pieds pour avoir la chance de « le » voir d’un peu plus près.
Et pourtant, l’évidence est là : chacun veut être vu. Personnellement. Comme Jésus qui « posa son regard sur lui et l’aima » (Mc 10,21). Quelques bébés ont eu ce privilège. Arrivés d’on ne sait où par les mains des agents de sécurité, le pape en a pris et embrassé plusieurs. Encore une fois, émoi et applaudissements dans la foule. Les plus petits ont la première place, mais, la vie étant drôlement faite, ils ne s’en souviendront pas. À noter qu’il sait drôlement bien comment tenir un bébé, le pape ! Le plus jeune n’avait pas plus d’un mois…
Des sanctuaires familiaux pour faire mémoire
« Que feraient nos grands-parents à notre place ? » François a lancé cette question phare durant son homélie. Les personnes ainées, les « ancêtres » deviennent les racines de l’arbre que nous sommes appelés à faire croitre.
Cette image, évoquée plusieurs fois dans la dernière année, semble beaucoup parler au cœur du Saint-Père. Puiser dans cet « héritage », ces « trésors précieux qui conservent l’histoire mieux que tout » que sont les générations qui nous ont précédées. Nos parents, nos grands-parents, nos arrière-grands-parents. Toute la lignée. De ce regard vers le passé vient un nouvel élan pour devenir « artisans d’une histoire à construire », unique.
Deux mouvements différents et pourtant qui se nourrissent mutuellement. Ceux qui nous ont précédés et ceux qui viennent. François a d’ailleurs évoqué à quel point cette « transmission n’empêchera jamais d’être soi-même. D’être libre intérieurement ». « Nous sommes enfants, parce que nous sommes petits-enfants. »
« We want to never forget but we must forgive »
Des mots forts, prononcés par le Chef Phil Fontaine, homme politique canadien connu des nations autochtones. En amont de la messe, il s’est adressé à la foule :
« J’ai réfléchi aux mots que j’ai entendus hier… Quand on parle de réconciliation, on parle de pardon. Il ne peut y avoir de réconciliation sans pardon. » « Nous avons à pardonner », a-t-il conclu sous des applaudissements.
« I’m grandchild of a residence school survivor » pouvait-on lire sur le chandail d’une fillette passant à travers la foule. Tout est là.
« Ne jamais oublier, mais pardonner… » Encore une fois, les Premières Nations ont beaucoup à nous apprendre sur la résilience et l’ouverture au pardon et à la guérison.
Marcher avec sainte Anne
L’évènement était ouvert à tous. Le pape s’est rendu au lieu de pèlerinage du lac Sainte-Anne pour y participer et célébrer une liturgie de la Parole en la fête de la sainte patronne. Les peuples autochtones viennent depuis des générations se plonger dans ce Wakamne, « Lac de Dieu », en demandant des guérisons. Baptisé ainsi par la nation sioux Alexis Nakota, il est aussi appelé « Lac de l’Esprit ».
Non loin de la berge, un sanctuaire accueille déjà chaque année près de 40 000 personnes. Ce moment conclut le passage du Saint-Père en Alberta. Il continue son périple, quelque part aux côtés de sainte Anne qui est visiblement au cœur de ce voyage !
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Source : Lire l'article complet par Le Verbe
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