Où sont passés les travailleurs?

Où sont passés les travailleurs?

L’été, on en profite pour visiter des amis.

Le long des autoroutes, il n’y a pas un dépanneur, pas un casse-croûte, pas une entreprise agricole ou de camionnage qui ne cherche pas des travailleurs.

Même chose dans le domaine de la santé et d’autres.

Pourquoi?

Cette situation entraîne des conséquences inédites.

Des gens convoqués pour des entrevues ne se présentent pas.

Des gens ont des exigences délirantes. 

Des gens embauchés partent après deux jours sans préavis.

Mais où sont passés les travailleurs, me demande-t-on souvent?  

Le problème touche prioritairement, mais pas exclusivement, les secteurs où le travail est exigeant et mal payé. 

Il y a évidemment des causes conjoncturelles.

La pandémie a conduit des gens à devancer leurs plans de retraite par peur du risque ou par désintérêt pour le télétravail.

Beaucoup ont changé de secteur.

Le soutien gouvernemental fait que plusieurs jugent peu avantageux de travailler.

Le manque de places en garderie en force d’autres, surtout des femmes, à rester à la maison pour s’occuper des enfants.

Mais la cause la plus fondamentale n’est pas conjoncturelle. Elle est structurelle et démographique.

Sur trois générations, depuis les baby-boomers jusqu’aux milléniaux, le Québec a fait de moins en moins d’enfants.

Les jeunes qui arrivent aujourd’hui sur le marché du travail ne sont pas assez nombreux pour compenser le nombre massif de travailleurs parvenus à l’âge de la retraite.

Ce problème était annoncé depuis longtemps, n’est pas unique au Québec et, pour l’essentiel, rien n’a été fait pour nous y préparer.

Que faire maintenant? 

Si les solutions étaient simples, nous n’aurions pas de tels problèmes.

Fondamentalement, il faut revoir les stratégies de recrutement, les politiques salariales, accélérer l’automatisation, encourager l’insertion professionnelle des handicapés, assouplir les horaires, concevoir des mesures fiscales pour retarder la retraite, revoir nos politiques d’immigration, etc. 

Plus facile à dire qu’à faire. 

Le patronat, lui, n’a qu’un mot à la bouche : immigration.

Toujours plus, plus, plus. Ce ne sera jamais assez ou presque.

Pourtant, au cours des dernières années, le Québec a accueilli deux fois plus d’immigrants par tranche de 1000 habitants que les États-Unis. Eh oui !

Le petit secret honteux du patronat est que l’immigrant sera plus enclin que le natif d’ici à accepter un bas salaire.

Composition

De plus, l’immigration augmente certes le nombre de bras disponibles, mais les immigrants consomment aussi des services.

Il y a donc augmentation de l’offre de main-d’œuvre, mais augmentation aussi de la demande de main-d’œuvre. Oups…

Il faudrait aussi que les profils des nouveaux arrivants correspondent aux profils des emplois à combler, ce qui est loin d’être le cas.

Si l’immigration était l’unique solution, il n’y aurait pas des taux de chômage plus élevés que la moyenne chez les nouveaux arrivants. 

Et c’est sans compter les enjeux linguistiques, culturels, sociaux, donc forcément politiques.

Il faut repenser la composition de l’immigration, pas seulement son volume.

Mettez tout ça ensemble et ça donne ce qu’on voit.

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Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

À propos de l'auteur Vigile.Québec

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