La campagne de publicité de la CAQ a fait beaucoup parler. Est-ce vraiment sous les traits de cette sympathique vieille dame que la CAQ se représente le cœur de son électorat?
Mais derrière cet amusement se dévoile chez plusieurs un vilain mépris, surtout visible chez les militants autoproclamés du Québec «inclusif», qui en tirent une conclusion insultante : cette femme symboliserait la fin d’un certain Québec, qui s’accrocherait désespérément à la CAQ, laquelle s’accrocherait aussi à lui.
Ce mépris du Québec qu’on appelait autrefois «de souche» n’est pas nouveau. Il traverse notre histoire. La Révolution tranquille croyait l’avoir vaincu.
Québec
Mais il est revenu au-devant de la scène depuis la défaite référendaire de 1995, pour se radicaliser depuis.
On l’a vu au moment de la crise des accommodements raisonnables de 2007-2008. Il n’était pas rare d’entendre alors que seuls les Québécois des régions et des banlieues ne s’enthousiasmaient pas pour la multiplication des signes religieux ostentatoires.
On les présentait ainsi comme des tarés frileux, fermés sur le monde.
Les Québécois «modernes», vouant un culte à la diversité, se réjouiraient quant à eux de ce que devenait Montréal, sous la pression d’une immigration dépassant nos capacités d’intégration et du multiculturalisme canadien.
Soyons lucides. Il suffit de mettre les pieds au centre-ville pour constater que la culture québécoise en a été expulsée. Cela va bien au-delà du centre-ville, d’ailleurs. Il en est de même à plusieurs endroits à Laval aussi. Qui met les pieds au Carrefour Laval en fera malheureusement l’expérience.
À Montréal, les traces de la majorité historique francophone se dissipent. Ensuite, on peut bien nommer tout et n’importe quoi «nation québécoise» pour se faire croire que tout va bien. Nous savons que nous nous mentons à nous-mêmes en jouant avec les mots. Le Québec devient un mot vide de sens.
Pire, la volonté du gouvernement Legault d’entreprendre la reconquête linguistique de la métropole passe pour une forme d’extrémisme identitaire.
La timide loi 96 est ainsi la cible d’une campagne de diabolisation.
Il n’est plus rare, dans la jeune génération diversitaire, de nous expliquer qu’il y aurait quelque chose de discriminatoire à associer le français et l’identité québécoise.
Les Québécois sont progressivement expulsés de leur propre identité au nom d’une conception falsifiée de l’inclusion.
Quand François Legault a rappelé récemment que la culture québécoise doit être la culture de référence au Québec, la presse anglophone l’a accusé de mettre de l’avant une vision suprémaciste ! Jusqu’où ira ce refus du Québec?
Écoutez l’entrevue d’Alexandre Moranville-Ouellet avec le candidat conservateur Axel Lellouche :
Allochtones?
Les Québécois sont-ils condamnés à devenir des étrangers chez eux? Il n’est plus rare qu’on les qualifie désormais «d’allochtones».
Comment ne pas y voir la négation militante de leur identité? Ils deviennent ainsi «l’autre» chez eux. Ils sont déracinés symboliquement et historiquement de leur pays.
René Lévesque, dont on fête le centième anniversaire de naissance cette année, ne se réjouirait pas de ce Québec qui n’en finit plus de s’excuser d’exister.
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