La dixième étape du Tour de France, entre Morzine et Megève a été interrompu par un petit groupe de jeunes gens porteurs de quelque revendication. Quelque chose en rapport avec le Tour ? Trouvent-ils, à juste titre, que ça ne tourne plus très rond en France ?
- D’aucuns pensent que la France,
on en a fait le tour…
Non, ils voient bien au-delà de ça. C’est non pas la Terre, mais le monde qui ne tourne pas rond. La France, c’est le lieu de revendication, pour guérir un mal sans frontière. Il faut faire de la rénovation thermique des bâtiments pour sauver le climat et donc l’humanité. Eh oui ! C’est Dernière Rénovation, le collectif de la petite Alizée, qui avait interrompu un match à Roland-Garros. Il va falloir s’habituer, il n’y pas que l’utilisateur du périphérique parisien qui aura la joie de devoir garder son calme face à des étudiants, dont les parents vivent en centre-ville, l’empêchant d’aller travailler loin de sa banlieue pour nourrir ses gosses ; les grands-messes du sport retransmis dans le monde entier vont apparemment connaître l’honneur de devoir faire malgré eux la publicité d’un décompte qui heureusement prendra fin le 27 mars 2025 (et non le 1er décembre 2024 comme l’annonce la presse).
- Alizée a trouvé un but, mais perdu le sourire
Alizée nous prévenait le 2 juillet qu’il ne nous restait que 999 jours pour agir. Mais elle n’était pas dans les Alpes pour empêcher les vélos de passer. Les vélos, c’est écolo, mais pas la caravane du Tour, alors les écolos aboient. Des collègues d’Alizée montent au créneau, certains venus de Paris, tandis que d’autres sont des régionaux de l’étape. Une douzaine ont fait le déplacement, mais ils étaient neuf pour interrompre l’étape du Tour. C’est bien peu. Il semblerait que certains se soient collé la main à la route, ce qui freine évidemment des forces de l’ordre qui ne doivent pas faire de vagues. Pour se signaler, les militants avaient des fumigènes rouges ; ils se sont bien gardés de porter des gilets jaunes.
Rien de bien neuf. On pose un postulat qu’il convient de ne pas questionner : c’est le dogme réchauffiste. Si nous ne faisons rien, c’est l’apocalypse thermo-carbonée assurée. Il y a les inconscients, et les autres, ceux qui savent et prennent sur eux d’agir pour le bien de tous. Ils vont au charbon pour qu’on n’en brûle plus, même si les revendications des écolos conduisent à l’exact opposé, soit dit en passant. Mais ne mélangeons pas tout, les potes militants d’Alizée ne causent que rénovation thermique, et donc économie d’énergie. Bref, Alice, 32 ans, a pris sur elle. Plutôt que de regarder tranquillement rouler les coureurs sur sa télé, elle est venue leur faire mettre pied à terre.
L’argument massue classique : certes, nous vous empêchons de jouir tranquillement du spectacle, mais si nous n’agissons pas, il n’y aura plus de Tour, plus de Roland-Garros, seulement la survie, ou la tentative de survie, dans un monde chaotique.
Comme le gouvernement s’en fout quand on parle de la crise climatique, on doit venir s’emparer du Tour de France pour recentrer l’attention autour de ce qui compte pour notre survie. Nous devons faire réagir notre gouvernement qui nous mène à l’abattoir.
— Dernière Rénovation (@derniere_renov) July 12, 2022
Rendez-vous est donc pris avec les petites mains de Dernière Rénovation pour la fin de l’année, afin de dénoncer la Coupe du monde de football organisée au Qatar, dans les stades climatisés d’un pays qui exporte massivement une énergie fossile mortifère. Alizée et ses amis ont lu des trucs là-dessus sur leur smartphone rechargé grâce à des panneaux solaires importés de Chine. Ah non ! Le bilan carbone du trajet serait désastreux. Et puis le principe de ces nouvelles associations militantes, c’est de montrer leur radicalité là où on la tolère le mieux, dans leur propre pays, où non seulement la répression est douce (même si quelques dizaines d’heures en garde à vue, ce n’est pas drôle), mais leur implantation facilitée. Et puis les flics qataris et leurs cellules non climatisées…
Comme bonus de fin, le même jour, l’inénarrable Sandrine Rousseau portait la voix de cette grande cause interplanétaire (il n’y a pas que la Terre qui se soit réchauffée dans notre Système solaire – preuve s’il en fallait du danger représenté par notre mode de vie !).
Sandrine Rousseau interpelle Christophe Béchu, ministre de la Cohésion des territoires, le 12 juillet 2022, à l’Assemblée nationale :
« Les personnes sans domicile fixe meurent plus de chaleur l’été que l’hiver. »
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation