Par James Howard Kunstler – Le 3 juin 2022 – Source kunstler.com
Lundi, Michael Sussmann a été relâché comme une écrevisse de petite taille dans les eaux fétides du marais de Washington par un jury de ses pairs – c’est-à-dire ses collègues contributeurs du DNC – malgré les preuves irréfutables de sa culpabilité. L’avocat spécial John Durham a pris la défaite avec une équanimité stoïque, ce qui a conduit certains à soupçonner qu’il participait à une nouvelle humiliation rituelle pour le groupe d’Américains qui pourraient se qualifier de « nous, les non fous ».
L’issue du procès soulève une série de questions sur la mission de M. Durham, son intégrité, l’aptitude des tribunaux fédéraux et les relations de notre pays avec certains principes assez importants comme la vérité et la justice. Pourquoi ? Parce que l’affaire RussiaGate en question a révélé une pourriture gangreneuse qui tue sans remords l’Amérique dans son corps et dans son âme – si vous vous souciez de ces choses.
Il est assez évident que M. Durham savait depuis le début que le procès Sussmann serait un jeu à faible pourcentage en termes d’obtention d’une condamnation. La loi stipule que les crimes fédéraux doivent être jugés dans le district où ils ont été commis, et le tribunal fédéral de district de DC est effectivement une garde prétorienne pour l’officialité dirigeante. Les ennemis de ce qu’on appelle l’État profond, comme le général Flynn, sont cruellement punis et ruinés par des artifices de procédure ; les garçons de courses de l’État profond, comme Kevin Clinesmith et Michael Sussmann, n’ont qu’à montrer leur carte « sortez de prison » et retourner à la vie. Pourtant, M. Durham a pris la peine de porter l’affaire devant les tribunaux, alors… pourquoi ?
Certains pourraient dire qu’il devait faire quelque chose pour justifier les années qu’il a passées à enquêter sur les origines du RussiaGate. Pendant ce temps, de nombreux livres ont été écrits, exposant les faits très précis de la criminalité parmi un grand nombre de personnages de notre gouvernement. Ce qui s’est passé au cours de la campagne du RussiaGate, qui a duré des années, a laissé une matrice de traces de bave, de la Maison Blanche aux tribunaux de la FISA, au septième étage du bâtiment du FBI, à la CIA, au ministère de la Défense, au département d’État, au Congrès, et aux avant-postes marécageux dans des pays étrangers où des créatures chimériques comme Josef Mifsud et Stefan Halper s’agitaient dans la boue et l’obscurité sur des missions louches. Avec tous ces petits et gros poissons à ferrer, tout ce qu’il a pu trouver, c’est Clinesmith et Sussmann, deux petits poissons ?
Supposons que John Durham se soucie réellement de son amour-propre et de sa réputation. Allons un peu plus loin et supposons qu’il se soucie de ce qui est arrivé à notre pays ces derniers temps – une reddition ignoble à l’anarchie et à la folie collective générée par le non-respect officiel de la vérité – c’est-à-dire de la réalité. Quel est son jeu ? A-t-il un jeu ? Certains observateurs avisés insistent sur le fait que, pendant toute cette période, M. Durham a été autant un outil que tous les autres personnages de ce vaste opéra de méchanceté historique. C’est peut-être le cas.
Parmi les nombreux obstacles auxquels il a été confronté pour traduire en justice les véritables auteurs du RussiaGate, il y avait le fait que le délai de prescription avait expiré pour certains de leurs crimes présumés, comme le mensonge des hauts responsables du FBI James Comey, Andrew McCabe et Rod Rosenstein au Congrès. Le délai de prescription est beaucoup moins clair concernant les accusations de conspiration séditieuse, c’est-à-dire pour « renverser le gouvernement… et empêcher, entraver ou retarder l’exécution de toute loi des États-Unis »… etc. On pourrait arguer que le RussiaGate consistait exactement à renverser le chef de l’exécutif et à tenter ensuite de le dissimuler.
Une chose est sûre : une partie importante de l’opinion publique américaine n’est pas satisfaite que les personnalités impliquées dans tous ces méfaits n’aient toujours pas été soumises à un examen formel de leurs actes, un procès devant un tribunal fédéral étant le type de test le plus décisif. Pourtant, M. Durham continue, avec le procès à venir d’un autre petit poisson en apparence, Igor Danchenko, alias la « sous-source » du fameux dossier de Christopher Steele qui a été utilisé pour justifier le harcèlement juridique de M. Trump depuis le milieu de sa campagne présidentielle de 2016 jusqu’en avril 2019, lorsque Robert Mueller a publié son rapport vide de charges.
Est-ce que cela s’arrête à Danchenko ? Considérez aussi que John Durham en sait beaucoup plus sur toute cette affaire, et cela pourrait inclure des choses que nous ne savons pas. Est-il limité par l’hostilité manifeste du procureur général Merrick Garland ? Peut-il ou veut-il continuer malgré cela ? S’il ne peut plus porter d’affaires devant les tribunaux en raison des limites de portée imposées à sa mission initiale par l’ancien AG Barr, publiera-t-il un rapport présentant au moins les affaires qu’il ne peut pas porter devant les tribunaux ? Tout ceci nous ramène à l’amour-propre de John Durham et à l’intérêt qu’il porte à son pays.
Comme l’a rapporté Margot Cleveland au Federalist, la principale cible du RussiaGate, M. Trump, a intenté une action civile dans l’État de Floride contre Hillary Clinton, la campagne Clinton, le Comité national démocrate, le cabinet d’avocats Perkins Coie et les avocats Marc Elias et M. Sussmann en vertu de la Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, mieux connue sous le nom de « RICO ». (Le Congrès a adopté une loi permettant aux personnes lésées par des violations de la RICO d’intenter une action en dommages et intérêts). Ces questions, elles aussi, sont soumises à un délai de prescription de quatre ans basé sur le moment exact où le plaignant (M. Trump) doit avoir eu connaissance de son préjudice, soit au plus tard en 2018, lorsque le député Devin Nunes, président de la commission des renseignements de la Chambre des représentants, a publié un mémo détaillant le rôle de la campagne Clinton dans l’absurdité du dossier Steele. Par conséquent, le procès pourrait être une coûteuse perte de temps et d’efforts, alors pourquoi l’intente-t-il ?
Tout cela n’a rien à voir avec le sentiment exorbitant de futilité auquel nous, les non-insensibles, avons été soumis dans une cavalcade supplémentaire d’abus de la part de notre gouvernement depuis le RussiaGate, à savoir les insultes colossales et les manipulations de l’esprit de l’opération Covid-19. Et maintenant, nous sommes obligés d’assister à la démolition délibérée de l’économie américaine par un régime manifestement incompétent et installé de manière suspecte derrière la figure de proue connue sous le nom de « Président Joe Biden ». C’est sûr que ça va finir plus mal que mal.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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Source : Lire l'article complet par Le Saker Francophone
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