Leur « Messie » est là et il arrive

Leur « Messie » est là et il arrive

          Interrogé par Radio Canada, Jacques Attali avait expliqué avoir envisagé plus jeune Montréal comme lieu de refuge potentiel en cas de situation troublée en France, à la suite d’un éventuel coup d’état communiste ou d’un putsch fasciste.

Il voyait au fond le Québec comme un Éden du Grand Nord, une espèce de Terre Promise septentrionale, la sienne, qu’il s’était choisie personnellement.

Dans un article intitulé « Le mortel déni de réalité » daté du 19 mai 2022, Attali, ce fidéicommis de la dynastie Rothschild qui avait joué le rôle de mentor auprès du président Macron a écrit ceci : « On vit dans l’attente du Messie ». En lui vibre clairement l’attente d’un rédempteur, quand celui dont il a mis le pied à l’étrier dans sa course à la magistrature suprême, à l’Élysée, nous a averti que « la bête de l’événement est là, elle arrive ».

 

          Dans des temps reculés le prophète Daniel eut la vision d’une petite corne qui « avait des yeux comme des yeux d’homme, et une bouche qui tenait des propos délirants » (Livre de Daniel, VII : 11).

Cet être, « Messie » d’Attali, Macron, Rothschild et consorts, de tous ceux qui ont vendu leur âme dans le cadre d’un pacte faustien, destiné à vomir des propos délirants (Livre de Daniel VII : 11) a fait une apparition publique subliminale dans la vidéo du discours de la reine Élisabeth II tenu le 5 avril 2020, quand l’Europe était confinée, juste avant que figure un pentacle, qui, comme chacun le sait, est le symbole par excellence du séparateur, du princeps hujus mundi.

Soit quelques jours avant les propos pleins de mystère adressés par Macron au Financial Times, à une journaliste médusée, qui ne peut pas s’empêcher de s’esclaffer quand lors du même entretien il soutient qu’à cause de la pandémie de cette pathologie pulmonaire appelée Covid-19 les terriens supporteront moins bien la sensation d’étouffement causée par la pollution, ce qui les poussera à être beaucoup plus sensibles à la question du dérèglement climatique.

 

L’Abomination de la désolation, avant le Cinquième royaume

 

          Personne ne semble avoir relevé ce détail que dissimulent des arcs-en-ciel dessinés par des enfants dans ce discours de la reine, symbole noachide, autrement dit associé, comme la colombe et le rameau d’olivier, à l’épopée de Noé narrée dans la Genèse, qui a été récupéré au XXème siècle par les promoteurs de l’homosexualité. Si leur « Messie » est vivant, il n’a donc pas plus de dix ans, et sa vocation est de diriger le monde, d’être le chef d’un gouvernement planétaire, mais pour un temps seulement. Il sera éliminé par le Christ : « la bête fut tuée, son cadavre fut jeté au feu », peut-on lire dans le verset 11 du septième chapitre du livre de Daniel.

Au verset 14, il est indiqué qu’il « fut donné domination, gloire et royauté » à ce Christ, que cette royauté « ne sera pas détruite ». Ainsi il clôt l’Histoire, car le « Cinquième Royaume » tant désiré par les et les anabaptistes allemands du XVIème siècle et les puritains anglais du XVIIème siècle, doit demeurer éternellement.

 

          Vladimir Soloviev, qui n’était ni germain ni britannique mais russe, s’essaya à figurer le parcours de l’Imposteur suprême. Il dit aussi quelque part que le seul gouvernement mondial qu’il pouvait accepter serait le gouvernement mondial du Christ.

Jacques Attali, dupé, abusé, désillusionné, évoque un Sauveur « qui viendrait nous accorder la vie éternelle ou la Résurrection » : une sorte de magicien qui, grâce aux recherches des transhumanistes, pourrait enfin réaliser ce rêve immémorial qu’est l’immortalité, tout en aidant une population affamée et affaiblie par les pandémies, les guerres et l’inflation.

En fait le vraie Messie vient réparer la faute d’Adam, au détriment de qui le trône suprême – le gouvernement de la terre – échut à un ange déchu, tout premier être de la création à qui Carl Gustav Jung affubla le syntagme archôn tou aîsnos toutou.

 

Le Messie, une dyade

 

          La messianité est le truchement par lequel s’opère cette réparation. Elle est semblable à la création, elle est duale : aux couples ange/homme, lumière/ténèbres, espace/temps, humide/sec, nuit/jour, mâle/femelle s’ajoute le diptyque – ou « dyade » chez Pierre Boutang – machiah ben Yosef / machiah ben David, lesquels entités existent depuis le commencement.

 

Le premier est le verbe, cette voix qui résulte de cet acte impératif du Très-Haut : « Qu’il y ait de la lumière ! » (Genèse 1 : 3).

D’où le prologue de l’évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui tout a existé, et sans lui rien n’a existé. Ce qui existe était vie en lui, et la vie était la lumière des hommes ; et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point arrêtée.

Parut un homme envoyé de Dieu ; son nom était Jean. Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage, à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière ; il devait rendre témoignage à la lumière.

La vraie lumière, qui éclaire tout l’homme, faisait son entrée dans le monde. » (Évangile selon saint Jean, 1 : 1-10).

Le verbe est ainsi lumière, à rapprocher de logos, ce vocable grec qui vient de la racine indo-européenne log-lig, signifiant précisément « lumière », qui a donné lux, lucis en latin et son nom au dieu solaire des Celtes Lug.

D’où également cette parole hardie jetée à la face des élites sacerdotales judéennes : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Évangile selon saint Jean, 8 : 57) à l’intérieur du Temple de Jérusalem.

 

          Quant au second, il est « l’Esprit de Dieu [qui] planait au-dessus des eaux. » (Genèse 1 : 2) Lui qui apparaît après Jésus, que ce soit dans le temps historique ou dans la dénomination de la Trinité – « Saint-Esprit » est prononcé après « Fils » – son occurrence est dans le livre de la Genèse antérieure à celle du Logos rédempteur.

Lors de la Cène, d’après l’évangile johannique, Jésus annonça qu’il enverrait un autre défenseur – traduit du grec « parakletos » – et il prévint antérieurement ses ennemis que, contrairement à lui, cet être cherchera la gloire – « Pour moi, je ne cherche pas ma gloire ; il y a Quelqu’un qui la cherche et qui fera justice. » (Évangile selon saint Jean, 8 : 50) – et qu’il rougira de lui et de ses paroles – « Car celui qui aura rougi de moi et de mes paroles au sein de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi en rougira, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. » (Évangile selon saint Marc, 8 : 38) –, ce qui n’est pas sans rappeler ce passage du livre de Zacharie, où il est question du Messie : « Ce jour-là, les prophètes rougiront chacun de leurs visions quand ils prophétiseront » (13 : 4).

La fonction de Jésus fut d’être tué, la sienne sera de tuer, d’éliminer le Mal, dont la Bête est l’hypostase, de façon à prendre la place de Satan en tant que princeps hujus mundi, c’est-à-dire commandant en chef de notre terre.

 

La parabole des vignerons homicides

 

          À ce sujet, la parabole des vignerons homicides, que l’on retrouve notamment dans l’évangile selon saint Matthieu (des versets 33 à 42 du chapitre 21) est fort éclairante.

Le propriétaire de la vigne désigne Dieu, et son départ à l’étranger renvoie au tsim tsum, au retrait de Dieu de sa création, qui ne doit évidemment pas être compris comme une absence totale. Ses locataires correspondent aux forces du Mal : ils refusent de lui verser le loyer que viennent leur réclamer à sa demande ses serviteurs. Ces derniers sont les prophètes. Les locataires les persécutent, les souffrances qu’ils doivent endurer étant à l’image des épreuves qu’eurent à subir Élie, Jérémie, Isaïe, Ézéchiel ou Job.

Ensuite, le maître de la vigne envoie son propre fils. Dans cette parabole, comme dans d’autres, Jésus-Christ parle de lui-même. Il est ce fils, et annonce sa Passion : en le voyant arriver les vignerons se disent qu’en éliminant l’héritier ils pourront récupérer l’héritage. Ainsi l’exécutent-ils.

Or en faisant mourir son fils, les vignerons poussent le propriétaire à revenir afin de les occire. Ce retour du maître correspond au Second Avènement, événement apocalyptique où tout ce qui s’est lié au Mal doit systématiquement périr, disparaître, être anéanti.

Le Christ est alors Pantocrator, tout-puissant-sur-terre, à côté duquel les innombrables super héros modernes tels que Neo dans Matrix, Superman, Batman, Spiderman, etc., font pâle figure.

          À Noël, c’est par conséquent de l’Avènement dont il faut se réjouir, avec un « a » majuscule pour souligner sa dimension complexe, plurielle, parce que duale. Celui des deux glaives de Dieu, des deux personnes messianiques : Dieu aime tant ses « microthéos » reliant Ciel et Terre – les êtres humains –, la plus belle de ses réalisations, qu’il les leur envoie afin que l’Éden soit restauré, pardonnant ainsi le péché originel commis par Adam.

François Sauzey, ancien directeur à New York de Trialogue, la revue de la Commission Trilatérale, dont il était le porte-parole pour l’Europe, diplômé de Sciences-Po Paris et de la John Hopkins University, traducteur des Cantos d’Ezra Pound, voulut alerter de l’inéluctabilité de l’irruption de cette restauration, soulignant qu’elle n’irait pas sans grabuge, et de surcroît qu’elle était imminente, dans le sens où le XXIème siècle en serait le théâtre, dans son remarquable livre Anti-Prince (1996) comme il le précisa en exorde, où il indique que cela l’agitait depuis ses années d’étudiant. Le mot qui clôt ce poème politique est… « Nativité ».

 

 

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