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« La situation à Severodonetsk, où les combats de rue se poursuivent, reste extrêmement difficile. C’est également difficile à Lisichansk, Marinka, Kurakhovo, d’autres villes et communautés du Donbass. Frappes aériennes constantes, tirs d’artillerie et de roquettes ». (Volodymyr Zelensky. le 5 juin 2022)
Comme je l’ai souvent évoqué, la réalité d’un conflit de haute intensité et symétrique est un ensemble de flux et reflux tactiques, voire stratégiques à la fin desquels – et seulement à ce moment là – se dessine à l’horizon la destinée des armes ; loin des élucubrations excitées des propagandistes qui, de chaque côté du front, tonitruent à leurs croyants ce simplisme manichéen fantasmé et contre productif.
La bataille de Severodonetsk continue, dans des bombardements et des combats très violents au cours desquels on peut déjà identifier 3 phases initiales:
Prologue :
En mai, l’étau russo-républicain se resserre sur ce front Nord Donbass avec les percées à Krasni Liman et Popasnaya dans ce secteur, il atteint les lisières de Severodonetsk par ses faubourgs Nord (Vojvodivka) Est (Metolkine, Voronove) et Sud (Borovskoe),
Acte 1 :
Du 19 mai au 2 juin, les forces russes et républicaines brisent les défenses orientales et pénètrent jusqu’au centre ville en infligeant de lourdes pertes aux forces ukrainiennes qui se replient dans le secteur de l’usine Azot et de l’aérodrome de Voronove,
Acte 2 :
À partir du 3 juin, les forces ukrainiennes, sous la couverture de leur artillerie positionnée sur les hauteurs de Lisichansk engagent des contre attaques grâce à l’arrivée de renforts par la P66 et le pont « Proletarsky » (Au Nord) encore opérationnel.
Arrivée de mercenaires de la Légion Internationale Ukrainienne par le pont au Nord de Severodonetsk
Dès l’annonce de ces contres attaques médiatiques, les chiens de garde de la propagande ukro-atlantiste ont quasiment annoncé l’entrée des chars ukrainiens dans Moscou ! alors qu’en réalité il y a effectivement eu 2 attaques terrestres dans l’axe des pnots encore praticables (celui du centre étant détruit).
Ces 2 attaques ukrainiennes ont effectivement progressé :
• dans la ville, de quelques centaines de mètres sur quelques axes mais sans pouvoir stabiliser à leur profit les quartiers où ils ont initié ces réactions offensives.
• dans les faubourgs Est sur 2 rues jusqu’aux lisières de Vorodonove mais là aussi sans pouvoir élargir leur progression en conquête de zone.
Une fois bien définis les axes d’attaques de ces unités ukrainiennes sorties de leur périmètre défensif organisé autour de l’usine « Azot », les forces russes et républicaines ont pu engagé une nouvelle offensive ouvrant un troisième acte dans la destruction de la garnison de Severodonetsk.
La situation militaire au 6 juin 2022 : l’acte 3 commence
1- Autour du bastion de Severodonetsk/Lisichansk
Les combats se sont intensifiés notamment au Nord de Popasnaya où les forces russo-républicaines dans leur mouvement d’encerclement ont atteint la route T1302 entre Artemovsk et Lisichansk et qui était la principale voie logistique approvisionnant ce secteur. Il ne reste plus maintenant à l’état-major ukrainien, pour ravitailler son bastion, que la route secondaire plus longue passant au Nord par Seversk et déjà menacée par les feux russes.
L’un des objectifs premier de tout encerclement est de mettre en place une asphyxie logistique du lieu assiégé de forcer par des pressions régulières sa garnison à épuiser des munitions puis de lui donner l’assaut final.
Il peut également y avoir une volonté de laisser une sortie ouverte pour inciter les forces ennemies à quitter la place plutôt que de mener un combat désespéré.
2- Dans le bastion de Severodonetsk/Lisichansk
Même si Kiev a envoyé des renforts dans le bastion, entre autres des éléments de la 72e brigade d’infanterie mécanisée, de la légion géorgienne (mercenaires) de la 79e brigade d’assaut par air à laquelle est rattachés l’unité de la Légion Internationale Ukrainienne aux mercenaires occidentaux (voir mon dernier SITREP sur ce secteur), les contre attaques menées à Severodonetsk n’ont pas réussi à repousser les forces russes et ont subi de lourdes pertes les obligeant à organiser une ligne de défense au milieu de la ville.
En réalité, les unités ukrainiennes venues « en renfort » à Severodonetsk n’ont même pas réussi à colmater les pertes subies par la garnison initiale, ou remplacer ses unités moralement défaillantes comme celles de la 115e brigade territoriale par exemple. Et parmi ces nouvelles unités sont nombre de mercenaires géorgiens, britanniques, étasuniens, français, brésiliens etc… dont l’action semble pour le moment bien plus médiatique que militaire domaine dans lequel ils ont subi de lourdes pertes dès les premières heures de leur arrivée (3 tués et 6 blessés sur 24 combattants rien que pour la Légion Internationale).
Unité de mercenaires géorgiens en approche dans les faubourgs Ouest de Severodonetsk
La ville de Severodonetsk proprement dite est aujourd’hui, grosso modo coupée en son milieu par une ligne de front parallèle à la rivière Donets qui la sépare de Lisichansk. Mais cela ne veut pas dire qu’il y a 2 zones distinctes et nettement contrôlées de chaque côté. La réalité est plus… « bordelique » car la zone de contact des belligérant est large parfois de 200 à 300 mètres dans lesquelles les belligérants avancent et reculent au grés des assauts et des bombardements adverses.
Dans les parties contrôlées par les ukrainiens et celles contrôlées par les alliés leurs deux propagandes diffusent des vidéos prises pendant des pauses d’artillerie pour alimenter leurs communiqués de conquêtes accomplies et réfuter ceux de l’adversaire..
La guerre de l’information fait également rage :
Alors que les Ukrainiens annonçaient avoir repris plus de 80% de Severodonetsk,
les tchétchènes du groupe Akhmat invitaient à une balade touristique au centre ville
(Ici le guide tchétchène fait remarquer avec humour que les Ukrainiens de Severodonetsk devraient s’inscrire pour les Jeux olympiques d’athlétisme tant ils courent vite !)
Alors que les usso-républicains annonçaient que les unités ukrainiennes complétement disloquées
quittaient la ville, ces dernières diffusaient l’arrivée de leurs relèves
En réalité, si les russo-républicains repoussent à nouveau les forces ukrainiennes sous le roulement combiné de leur artillerie et infanterie blindée et des combats font toujours rage sur cette rive gauche de la Donets.
• au Nord et au Sud de la zone industrielle « Azot », sur les axes par où les ukrainiens ont tenté de percer le dispositif russo-républicain,
• à l’Est de la zone industrielle « Azot » auqui est le pivot du dispositif de défense ukrainien, site doublement sensible du fait des présences d’agent chimiques et de civils,
• au Sud-Est, dans les zones boisées situées entre Severodonetsk et les villages de Metolkine et Vorovone solidement tenues par les forces russes.
Un groupe des forces spéciales russes en mission de reconnaissance pour l’artillerie dans une zone boisée
près de Meltikone. Définir la ligne de contact, renseigner et se retirer avant les frappes d’artillerie
Face aux attaques ukrainiennes, les Russes réalisent des freinages vers des réceptacles d’artillerie où ils appliquent
des tirs de barrage avant de contre-attaquer. Ici soldats ukrainiens sous des bombardements russes
Et devant la pression des forces alliés les forces ukrainiennes ont du leur abandonner le village de Boroskoe, ce qui verrouille l’encerclement Sud de Severodonetsk, ainsi que la plupart des quartiers dans lesquels elles avaient fait leurs éphémères avancées médiatiques.
Les frappes de l’artillerie russe sont une fois encore des appuis décisifs pour les manœuvres offensives ou défensives des troupes au sol : tir de préparation d’assaut, tir de barrage défensif ou tir de destruction d’un objectif important (concentration blindée, état-major, dépôt etc).
Ici le bâtiment abritant l’état-major de la 115e Brigade Territoriale ukrainienne détruit par un tir de missile
Les drones sont maintenant omniprésents dans les opérations de l’artillerie, mais aussi de l’infanterie et des blindés et désormais le fantassin comme le tankiste du XXIe siècle mènent le combat dans les 3 dimensions du champ de bataille !
Char de combat de la 4e Brigade républicaine assisté par un drone qui repère
et détruit un BMP ukrainien à une distance de 2000 mètres
Cependant, même si ils se font grignoter du terrain jour après jour, affirmer que les ukrainiens à Severodonetsk sont en pleine débâcle est prématuré car de fait, ils résistent tant bien que mal essayant d’infliger aux russes et républicains le maximum de pertes et de temps pou leur conquête de la ville.
Pour cette stratégie d’attrition les ukrainiens misent également beaucoup sur leur artillerie dont ils essaient de compenser l’infériorité numérique par l’efficacité du renseignement fourni par les satellites de l’OTAN en temps réel et la précision de ses obusiers livrés depuis 1 mois (155mm principalement)
Côté ukrainien, c’est ici un drone d’une unité de reconnaissance de la 57e Brigade mécanisée ukrainienne
qui dirige un tir d’artillerie sur un poste de commandement russe à Severodonetsk
Au soir du 6 juin, la situation des forces ukrainiennes à Severodonetsk, selon les propos du président Zelensky lui-même « s’est détériorée », et le président ukrainien au retour d’une visite éclair dans ce secteur du front (certains disent à Lisichansk, d’autres à Soledar) d’admettre qu’une contre-attaque pour reprendre la ville nécessiterait cinq fois plus d’équipement et de troupes et que « cela coûterait très cher de revenir, en termes de nombre de personnes tuées, de nombre de pertes ».
Le centre ville de Severodonetsk est redevenu calme, les combats se concentrant autour
de la zone industrielle « Azot » qui est décentrée plus à l’Ouest, avant la rivière Donets et Lisichansk
Il est probable que les forces ukrainiennes, dès lors qu’elles seront menacés d’être bloquées dans la ville décrocheront vers les hauteurs de Lisichansk pour résister au maximum jusqu’à ce que cette ville soit à son tour menacée d’un bouclage tactique total. Le scénario d’un nouveau Marioupol reste cependant dans le menu politique de Kiev car la libération de Lisichansk après Severodonetsk acterait celle de la totalité de la République populaire de Lougansk (dont 97% est déjà libéré) et donc une défaite majeure pour Kiev.
En attendant restons restons dans le présent des combats qui se déroulent avec âpreté autour de la zone industrielle d’« Azot » et « ne vendons pas la peau de l’ukropithèque avant de l’avoir tué » :
Soldats ukrainiens dans la zone de l’usine « Azot »
Reste le problème des ponts entre Severodonetk et Lisichansk avec, 1 au centre qui est détruit, 1 au Sud fortement endommagé et 1 au Nord encore praticable par des véhicules lourds. Pourquoi ce pont de « Proletarsky » est-il encore debout ? c’est selon moi un pari risqué car vraisemblablement comme dans tous les autres secteurs de la rivière Donets les dernières unités ukrainiennes le feront sauter derrière elles. En attendant il sert aujourd’hui a acheminer ravitaillement et même renforts et servira demain à évacuer les derniers blindés survivants de la garnison ukrainienne. Selon moi il faudrait mieux le détruire car « 1 tiens vaut mieux que 2 tu l’auras ».
Fait intéressant mais à confirmer, à proximité de l’usine « Azot » des documents personnels d’un officier de l’OTAN ont été trouvé appartenant à un certain Dariusz Maykhzhak, colonel de l’armée polonaise. Si sa présence à Severodonetsk est confirmé quel est son statut officiel et le cadre de sa présence (conseiller, observateur, volontaire, détaché au titre d’une société militaire privée etc…) L’avenir nous le dira.
On peut aussi mesurer l’intensité des combats aux pertes subies par les officiers d’états-majors dont le devoir est aussi d’aller de l’avant pour mieux évaluer une situation ou montrer l’exemple. Ainsi, côté ukrainien ont été tué plusieurs chefs dont le lieutenant-colonel Maxim Grebennik, Commandant du bataillon nationaliste de la 24e brigade uktainienne qui avait promis de tuer « 10 séparatistes pour 1 ukrainien » lorsqu’il commandait le « bataillon spécial « Zaporodje » en 2014-2015 sur le front de Donetsk et Debalsevo. Si les commandants d’unités ukrainiens, qui ont adopté les comportements des carriéristes des sortis d’école de l’OTAN, meurent au combat, c’est que la situation de leurs unités est vraiment catastrophique.
Côté russe, bien que non confirmé, c’est le commandant de la 29e armée de la Fédération de Russie, le général de corps d’armée Roman Berdnikov, qui aurait été tué à Severodonetsk. Les généraux russes en incarnant par l’exemple personnel la bravoure qu’ils demandent à leurs hommes s’exposent régulièrement au feu ennemi.
Plus au Sud c’est le général Kutusov commandant la 5e armée qui aurait été tué lors d’une offensive au Nord de Popasnaya On peut critiquer ce comportement risqué du Commandant en chef au nom de sa fonction nécessaire mais c’est ainsi en Russie que se comportent les vrais officiers et se distinguent de certains autres qui n’ont de leur épaulettes que les salaires
Quoiqu’il en soit les pertes militaires ont diminué de moitié côté russe quand elles augmentent chaque jour du côté ukrainien (entre 60 et 100 tués par jour admettait Zelensky le 4 juin dernier). De telles pertes, losqu’elles se soldent par des défaites militaires finissent par miner salement le moral d’une armée et même d’un pays qui de voit partir en lambeaux.
La Russie et les Républiques du Donbass ont été obligé d’organiser à grande échelle la prise en charge des prisonniers, des blessés et des tués ukrainiens qui se comptent désormais par milliers dans leurs prisons et hôpitaux.
Dans les combats forestiers à l’Est de Severodonetsk les russes ont récupéré et sauvé un soldat
ukrainien grièvement blessé et abandonné par ses… « camarades » ?
En conclusion
Severodonetsk illustre ) la fois l’intensité de ce conflit de haute intensité que l’Europe n’avait pas connu depuis 80 ans ; l’importance des pertes et des destructions, l’avantage tactique des forces russes et la résistance honorable mais vaine des forces ukrainiennes et enfin la stupidité des propagandistes des deux bords de la ligne du front qui à force de vouloir nous imposer leurs fantasmes à tout bout d’analyses finissent par passer pour des cons contreproductifs.
Et pour ceux qui clabaudent du côté de Paris ou Londres, de Washington ou Berlin, en accusant la Russie de crimes de guerre lorsqu’une ville devenue champ de bataille est détruite je les invite à regarder cette vidéo « ukrop » avant d’ouvrir leur boite à moraline et se poser la bonne question :
À Severodonetsk, un Ukrainien, plus touriste que soldat tire à la mitrailleuse lourde depuis la fenêtre
d’un appartement civil avec peut-être ses civils qui sont encore dans l’immeuble.
Comment alors éviter les dommages collatéraux en cas de riposte ?
Hier Marioupol, aujourd’hui Severodonetsk, demain Lisichansk, après demain Slaviansk et ainsi de suite jusqu’à la capitulation inévitable de Kiev
Alors pourquoi Zelensky continue à jouer cette fausse résistance dont il admet même aujourd’hui qu’elle est désespérée, si ce n’est que pour servir les desseins de Washington qui sont de vouloir affaiblir la Russie et surtout de détruire l’Europe !
source : Alawata Rebellion
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