Donner la vie est un don divin : à nous, il nous a été octroyé le privilège d’imiter notre Créateur, qui fait don de l’existence, et nous y maintient ; et qui, pour relever l’humanité, est venu au monde par le ventre d’une femme.
Mais comme toute grâce, elle est aussi une charge, une grande responsabilité : celle de bâtir une forteresse d’amour protectrice et fertile, capable de faire croître, de faire passer de la puissance à l’acte le plus petit des êtres, et de le conduire à son accomplissement.
Dans ce monde de prédation, il nous faudra cependant le faire en transmettant les armes, en bâtissant des esprits libres et conquérants, aptes à se défendre, disposés à combattre, à reprendre les flambeaux de la lutte.
A la fois guide, prêtresse, guerrière, la femme dans la maternité ne se départit pas de son engagement, tant humain que politique : à nous de servir et de choyer, dans l’amour et la compassion inconditionnels, les fruits de nos entrailles, tout en les préparant à livrer bataille.
Ce saint rôle qui nous est donné est aussi notre devoir révolutionnaire : à nous de l’incarner, avec tendresse et force, et d’en faire valoir la beauté et la noblesse, à contre-courant de ce qui veut aujourd’hui l’enlaidir.
Le discours actuel vilipende la maternité – comme tout ce qui peut faire barrage à l’extension des lois du marché -, y voyant un asservissement de la femme : rappelons que c’est au contraire ce qui la couronne.
La maternité est don de soi volontaire : elle est le dépassement de son individualité dans une unité plus grande, à la fois charnelle et spirituelle, à construire en complémentarité avec l’homme et père.
Édifions nos familles comme des sanctuaires d’amour, enclaves préservées mais aussi arches de résistantes.
Joyeuse fête des mères à toutes ces héroïnes, accomplies ou en devenir.
Camille Mordelynch
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