par Erwan Castel.
Depuis la reddition honteuse des prétendus soldats d’élite du régiment Azov (plus de 2400 nationalistes sortis de leur terrier d’Azovstal sans se battre) il règne dans les rangs des forces ukrainiennes un vent de désespoir, pour ne pas dire de panique diarrhéique contagieuse que les assauts russes et républicains victorieux sont loin de calmer. Et concernant les nationalistes d’Azov, on peut conclure que plus haut monte la propagande plus dure est la chute et plus grand est le séisme qu’elle provoque à l’entour.
Ainsi depuis cette chute d’Azovstal, une peur suscitant la grogne circulent dans les rangs ukrainiens dont la plupart des soldats, par leurs armes, équipements et entrainements ressemblent à des clochards à côté des cyborgs de Marioupol.
Voici quelques-unes des vidéos militaires diffusées sur les réseaux ukrainiens par des « ukrops » épuisés et plutôt en mode panique, la plupart émanant des unités de Défense Territoriale du front de Severodonetsk/Lisichansk devenu saillant et bientôt chaudron :
« Nous refusons d’exécuter les missions de combat car nous n’avons pas l’équipement nécessaire pour nous défendre, les protections lourdes et un commandement compétent » 115e brigade ukrainienne / 3e Compagnie
« Les actions d’un commandement incompétent ont entrainé des pertes humaines et matérielles telles que le personnel ne peut plus exécuter de missions de combat en raison de son faible moral et état psychologique » 115e brigade ukrainienne / 1e Compagnie
« Il n’y a pas de blindés, il n’y a rien, et le moral est au plus bas Nous recevons des ordres que nous ne pouvons pas accomplir physiquement sans être tués ou blessés » 14e Brigade ukrainienne / 131e bataillon
« Nous demandons au Commandant en chef des forces armées ukrainiennes de ne pas nous utiliser comme chair à canon. En ce moment nous ne pouvons pas effectuer les missions en première ligne car nous manquons d’effectif et moralement nous n’avons pas récupéré » 58e Brigade ukrainienne / 13e bataillon
Ce genre de vidéo est devenue virale depuis quelques jours présentant toujours les mêmes demandes et reproches, et dans les mêmes formulations ce qui laisse à penser qu’il ne s’agit que l’écume d’une vague de mécontentement touchant l’ensemble des forces ukrainiennes et qui se traduit sur la ligne de contact par des désertions et des redditions de plus en plus importantes :
Ici à un rassemblement de compagnie à Severodonetsk plusieurs soldats manquent à l’appel
et d’autres demandent plus de moyens pour obéir et accepter de combattre
Si on voulait résumer ces forces ukrainiennes on pourrait sans exagérer dire qu’elles sont « faites de bric et de broc » avec
- des unités régulières entrainées mais épuisées et amoindries depuis 3 mois de front,
- des unités territoriales dont l’équipement et l’entrainement sont insuffisants
- des unités nationalistes (DUK, Secteur Droit, Azov 2e génération) fanfaronnes et ingérables,
- des unités frontalières et de police peu entrainées et motivées,
- des nouvelles unités toujours en cours de constitution et d’équipement,
- des groupes de mercenaires, équipés, formés et motivés mais trop peu nombreux.
Avec en point commun un commandement de 2e échelon souvent déficient voire incompétent et qui est la conséquence d’une décadence post soviétique ukrainienne qui consiste à offrir des galons par favoritisme et non en fonction de compétences prouvées.
Suite à ces vidéos, le commandement ukrainien a procédé à des arrestations pour refus d’obéissance, désertion… et à même autorisé l’usage des armes contre ses soldats récalcitrants et un député de la Rada a même proposé une loi autorisant leur exécution immédiate…
Malgré leurs repressions extrêmes ces comportements se multiplient et surtout la combativité des unités ukrainiennes est de moins en moins résistante, provoquant des redditions en masse dès les premiers combats ou des retraites précipitées de la ligne de contact dès les premiers bombardements, comme par exemple à Krasni Liman où 500 soldats ukrainiens se sont rendus après seulement une demi-journée de combat tandis que de nombreuses unités prenaient la poudre d’escampette vers le Sud :
Un BTR ukrainien s’enfuyant rapidement de Krasni Liman, sous les tirs russes avec des soldats
qui n’hésiteront pas à partager leur « courage » sur Tik Tok
À Severodonetsk une section de soldats territoriaux a voulu se rendre aux forces tchétchènes la semaine dernière mais seuls 4 ont réussi à déserter, les vingt autres ayant été pris sous le feu de leurs officiers. Bref une ambiance qui n’est pas sans rappeler les poilus français fusillés pendant la 1ère guerre mondiale pour avoir refusé d’être la chair à canon de généraux inaptes.
Cela dit il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse et raconter que toutes les forces ukrainiennes sont dans cet état de délabrement opérationnel et moral car selon moi il convient de différencier d’une part le type d’unité concernée et d’autre part sur quel front cet effondrement interne s’effectue.
Il existe encore des unités ukrainiennes capables d’offrir ici et là des résistances non négligeables même si temporaires et par principe il est stupide de sous-estimer son ennemi !
Prenons 2 exemples de combativité ukrainienne persistantes :
Ici un parachutiste ukrainien dont l’unité s’est repliée dans une forêt au Sud de Krasni Liman
pour y mener des combats dont l’intensité est nettement audible
Là un groupe de mercenaires britanniques, dont un certain Ben Grant, vétéran du British Marine Corps et fils
d’un député du Parlement de Londres et d’une conseillère du 1er ministre Boris Jonhson. Il y aurait
une centaine d’ex soldats britanniques au sein de la Légion Internationale Ukrainienne. Ici dans un groupe
mobile anglo-étasunien pratiquant la guérilla antichar lors d’une mission de reconnaissance sur le front Nord
Ces mercenaires étrangers, s’ils sont symptomatiques du soutien occidental et de l’idéologie atlantiste participant à l’effort de guerre russophobe de Kiev sont cependant insignifiants dans leur nombre (au même titre que les matériels de l’OTAN atteignant le front) pour influencer le cours de la guerre, et la Légion Internationale Ukrainienne dont Zelensky annonçait qu’elle accueillerait 100 000 mercenaires cette année aura bien du mal à enregistrer plus d’un millier d’occidentaux, en comptant ceux qui sont déjà enterrés ceux qui gémissent dans les hôpitaux ou pleurnichent dans les bars de Kiev.
En revanche du côté des Ukrainiens, ce qui risque de se produire c’est une avalanche des désertions, défections, redditions au fur et à mesure que l’état-major russe leur servira des chaudrons bien bouillants, et cette inévitable effondrement du front va entrainer un inévitable effondrement moral et réciproquement jusqu’à menacer à mon avis le régime de Kiev d’une révolution, de rue ou de palais, bien avant la débâcle définitive de leur armée.
Et la reddition ukrainienne du Donbass aura le même effet sur l’ensemble du front russo-ukrainien que la reddition de Marioupol a eu d’effet sur le front du Donbass. Et si l’état-major de Kiev décide d’envoyer des renforts au secours de Kramatorsk et Slaviansk (pour Severodonetsk « les carottes sont cuites ») cela ne fera que retarder de quelques semaines sa défaite et par la même occasion celle de la stratégie de l’OTAN.
Alors, Moscou, fort de la libération acquise du Donbass, et peut-être même de celles de Kharkov et Odessa pourra enfin imposer ses principes légitimes de sécurité collective, non seulement à l’Ukraine mais aussi à l’OTAN dont les conseillers militaires survivants et autres soldats de fortune pourront rentrer dans leurs pénates la queue basse.
Mais pour le moment, rien ne presse, Moscou fait durer le plaisir, faisant bouillir ses chaudrons à petit feu et à moindre frais, sachant de surcroit que plus le conflit dure plus l’effondrement économique occidental sera irrécupérable…
Le plus dramatique restera pour cette Ukraine qui, en voulant jouer avec le feu sur le Maïdan pendant l’hiver 2014-2015 aura finalement tout perdu : ses enfants, son économie, son territoire sa fierté et son avenir.
Si la nation ukrainienne veut encore sauver les quelques meubles qui lui reste de l’incendie allumé sur le Maïdan par les occidentaux il ne lui reste qu’une seule voie : c’est la révolution !
Lénine, qui fut meilleur révolutionnaire que dirigeant avait au moins raison sur ce point :
source : Alawata Rebellion
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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