Le milliardaire américain d’origine sud-africaine Elon Musk vise, à terme, la présidence des États-Unis d’Amérique.
La législation US ne lui permet pas pour le moment de briguer le poste puisqu’il est d’origine sud-africaine mais rien n’est impossible. Un simple amendement suffira pour lui permettre de lancer une campagne politique inédite et lui permettre de disposer du pouvoir de simulacre (le Président US dispose de prérogatives réelles très limitées) mais également d’être confronté à l’Hydre de ce que l’on appelle par convenance l’État profond (Deep State).
Musk n’est pas un phénomène isolé. Il dispose certainement du soutien d’une oligarchie aux intérêts divergents, voire opposés à ceux des oligarchies tenant le pouvoir d’une main de fer au sein de l’Empire. La montée en puissance de Musk en politique entraînera un feu de barrage groupé de la partie rivale dans un combat à mort où tous les coups bas sont non seulement permis mais encouragés.
Profondément divisés, les États-Unis vivent les soubresauts d’une lutte féroce pour le pouvoir entre deux oligarchies transnationales dans un environnement de plus en plus instable et où les alliances et les mécanismes d’adhésion sont de plus en plus aléatoires et tributaire d’un système n’ayant plus la capacité structurelle à créer le consensus.
Le patron de SpaceX et de Tesla poursuit une stratégie communicationnelle bien ficelée ciblant prioritairement les rouages de la guerre psychologique et informationnelle de ses adversaires. Son OPA sur Twitter visait plus à révéler le nombre de bots et d’autres comptes fantômes dans le but de baisser le prix d’achat mais surtout dévoiler certains mécanismes de manipulation utilisés par la partie de l’État profond en lutte contre une autre partie. De même que son annonce de ne plus jamais voter pour le Parti Démocrate et des rallier les Républicains. Musk ne se contente pas de se positionner dans une position optimale pour se lancer en politique mais assure de puissants soutiens au sein des élites et des faiseurs de roi.
La partie qui a propulsé Donald Trump à la Maison Blanche parie actuellement sur Elon Musk en dépit d’un écueil juridique et constitutionnel évident. Cela signifie qu’une partie de l’Amérique que l’on croyait défaite après la désignation désastreuse et dans l’urgence de Joe Biden a repris la contre-offensive.
Les révélations liées au dossier Steele, l’affaire liant directement Hillary Rodham Clinton avec le faux dossier de l’hypothétique collusion russe et bien d’autres dossiers compromettant sur Obama et Bush pourraient être remises en avant dans le cadre de cette lutte. La partie au pouvoir fera tout ce qui est possible de faire pour garder le pouvoir et continuera à détruire l’Eurasie et cibler la Chine. Suivant les données actuelles, les considérations géostratégiques les plus réaliste exigent de Washington trois points essentiels:
1. La destruction définitive de l’Europe, y compris les alliés les plus fidèles. Cette option est devenue un impératif de survie pour les États-Unis;
2. Maintenir la Russie sous un régime permanent de sanctions et dans une guerre d’usure sur au moins quatre fronts différents. Celui chaotique et désastreux d’Ukraine s’est révélé un pari perdu, c’est en Finlande (Baltique+Arctique), en Asie centrale et dans l’Extrême-Orient russe. Cette option est un objectif prioritaire d’ici les dix prochaines années;
3. Préparer la grande confrontation avec la Chine d’ici l’horizon 2040. C’est l’objectif des la grande stratégie. La polarisation de l’Europe contre la Chine et la Russie a permis de gagner du temps pour les États-Unis tout en affaiblissant l’Europe en tant qu’outil impérial sans avenir puisque les ressources et les potentiels humains et techniques seront collectés hors d’Europe dans des zones qui seront d’ici peu sous l’influence des BRICS élargis. Et c’est là que réside la pertinence du choix d’Elon Musk pour l’après-Empire.
Dans tous les cas de figure, l’ancienne oligarchie ayant consolidé son pouvoir sait qu’elle ne pourra survivre aux mutations actuelles si elle ne s’adapte pas à une nouvelle réalité. C’est le même dilemme dans lequel se retrouve aujourd’hui l’État artificiel qui s’est accaparé le nom propre d’Israël et dont les jours sont désormais comptés en raison de l’incapacité de ses élites à s’adapter à l’effondrement de la matrice du mensonge et son remplacement par une autre aux contours encore flous et non définis. Pour les autres États nation, tous en crise profonde, ils ne pourront pas tenir longtemps face à la montée des nouveaux seigneurs du pharmaceutique, du monopole de l’alimentation et de la haute technologie. Ces derniers ont profité le plus de la crise dite du COVID puis des conséquences collatérales de la guerre en Ukraine. Ces mutations ressemblent en apparence mais pas dans le fond à la montée en puissance de la bourgoisie et l’affaiblissement de l’ancien monde féodal en Occident. Avec Elon Musk au pouvoir, il est peu probable que le concept très récent de l’État-Nation pourrait réussir à valider un modèle qui n’est plus fiable pour l’organisation politique et la.gestion de plus de huit milliards d’individus. Pour Musk, les aficionados du football et les nationalistes de tous bords se valent et relèvent tous deux de la pathologie psychiatrique et il est temps de passer à autre chose.
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