La Hongrie a révélé que 9 États européens ont ouvert des comptes bancaires pour payer le gaz russe en roubles.
« Alors que la Hongrie a publiquement ouvert un compte dans la banque russe pour payer le gaz naturel en roubles, 9 autres pays européens avaient clandestinement ouvert des comptes dans cette banque », a affirmé le bureau du Premier ministre hongrois.
Selon son directeur, la Hongrie a ouvert un compte pour transférer dans un premier moment le prix du gaz en euros avant qu’il ne soit converti en roubles par la banque.
« Il y a 9 autres pays qui le font, mais ils n’annoncent pas qu’ils le font », a-t-il ajouté, « pour n’importe quel pays, être un bon leader pour l’Europe maintenant, signifie ne pas parler honnêtement avec son peuple et dans la vie internationale. »
Et d’ajouter que l’Union européenne n’a pas adopté des sanctions qui rendent impossible le paiement en roubles du gaz russe.
« Les approvisionnements de gaz russe parviennent en Hongrie en passant par la Bulgarie d’une manière normale », a-t-il souligné.
Dès le début, le ministre hongrois des Affaires étrangères, M. Peter Szijjarto, s’est écarté ouvertement de la proposition des sanctions européennes sur le gaz russe, exprimant ouvertement sa volonté de se le procurer, selon le mécanisme proposé par Moscou. L’Autriche aussi a affiché une position similaire en public.
L’agence américaine Bloomberg a annoncé depuis quelques jours que 10 acheteurs européens de gaz russe ont ouvert un compte bancaire dans la banque Gazprombank pour payer la facture de gaz russe en roubles.
Il semble que pour la Hongrie, il lui sera difficile de renoncer aussi à l’achat de pétrole russe. Une décision sur laquelle s’attelle l’Union européenne pour sa finalisation, stipulant une suspension graduelle de l’achat de pétrole russe et ses dérivées dans le cadre des sanctions contre la Russie.
Deux difficultés pour l’embargo de pétrole
Alors qu’il est question qu’un calendrier devrait être annoncé la semaine prochaine, un responsable européen a affirmé que, malgré l’existence d’une véritable volonté politique de stopper l’achat de pétrole russe, évoquant une phase transitoire jusqu’à la fin de l’an, mais cette décision sera difficile à mettre en exécution en raison de deux difficultés.
« Deux pays qui sont la Hongrie et la Slovaquie n’ont pas de débouché maritime, ni ne sont liés à des pipelines européens. Ils dépendent entièrement des pipelines russes, en attendant de construire des infrastructures et de trouver des alternatives », a-t-il précisé.
L’autre difficulté est d’après lui « la crainte que les décisions européennes ne provoquent une hausse des cours de pétrole, ce qui en découlerait des effets inverses » de ceux escomptés par l’embargo. Cette appréhension a été exprimée par la secrétaire d’État américaine de Trésor Jannet Yilin, selon laquelle « il faut prendre garde que les sanctions européennes des importations pétrolières ne soient totales ». Comme solution, les États-Unis ont suggéré de fixer les prix de pétrole pour empêcher les spéculations, mais il n’est pas sûr que cette suggestion puisse être approuvée par l’ensemble des pays européens.
6ème paquet de sanctions
Ce lundi, la Commission européenne se devrait de se réunir pour voter sous la présidence de l’allemande Ursula Van der Leyen un 6ème paquet de sanctions contre la Russie sur la totalité du système pétrolier russe. Seront discuté des mesures pour élever le coût du fret maritime du pétrole russe.
Une décision qui devrait léser les intérêts d’une banque russe majoritairement détenue par l’État, Sberbank, laquelle détient la part la plus importante du marché estimée à 37%. Elle pourait être exclue du systète SWIFT, pour les transferts financiers internationaux.
À noter que la Russie exporte les deux-tiers de son pétrole aux États de l’Union européenne, laquelle importe de la Russie 30% de ses besoins en pétrole et 15% de ses besoins en dérivés pétroliers.
À la mi-avril, le commissaire pour les Affaires étrangères de l’UE, Josep Borell avait fait remarquer que la facture d’importation de pétrole russe importé par l’UE est de 80 m$, donc 4 fois plus importante que celle du Gaz qui est de 20 m$.
Il est question que l’embargo sur le pétrole russe puisse entrer en vigueur à la fin de l’année 2022, alors que celui sur le charbon décidé le mois d’avril dernier devrait l’être le mois d’Août prochain.
L’Allemagne, l’Italie, la France et la Hollande sont les plus gros importateurs de combustibles fossiles russes, y compris le gaz, le pétrole brut, les dérivés du pétrole et le charbon. L’Allemagne serait partante, mais la Hongrie, l’Autriche, l’Italie et la Slovaquie hésitent encore à donner leur accord.
source : Al Manar
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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