Macron a gagné comme il fallait s’y attendre, ou plutôt Macron et Mélenchon ont gagné mais de manière différente. Macron, comme le renard qu’il est, a obtenu de nouveau cinq ans en jouant sur l’antifascisme comme l’avaient fait avant lui Chirac, Sarkozy et Hollande. Mélenchon lui, a réussi à éliminer du jeu présidentiel le RN. En effet, en cas de victoire de Marine, le chef des Insoumis perdait gros. Ayant derrière elle une partie importante du peuple, elle aurait eu toutes les chances, en appliquant son programme du pouvoir d’achat, de récupérer la partie non islamisée de l’électorat « mélenchoniste ». On comprend mieux alors pourquoi il a demandé à ce qu’aucune voix n’aille à la candidate patriote.
Maintenant Macron se trompe s’il croit que sa victoire va soulever une lame de fond de « macronisme » dans le pays. Au contraire, la radicalité dans le tripartisme, dont je parlais dans mon analyse du premier tour, va s’amplifier, le fossé entre la France d’en haut et d’en bas va s’élargir. La rue va être le nouvel interlocuteur de l’Elysée et comme la situation économique ne fera que se tendre, cette rue deviendra de plus en plus explosive et vindicative.
Quel rôle jouer face à cette conjoncture ?
Un rôle primordial en indiquant la nouvelle voie à suivre à un peuple en plein doute.
Nous avons vu lors du premier tour que les partis dits institutionnels avaient disparu au profit d’un parti attrape-tout centriste, mondialiste et libéral et de deux formations populistes. Cet extrême centre, comme dit le président, est minoritaire. Il ne représente au maximum qu’un tiers des Français et de plus, les deux autres tiers de la population le haïssent. D’ailleurs, dans un sondage CSA du 7 avril, près de 70 % des Français souhaitaient changer de président, c’est dire la considération qu’ils portent au locataire de l’Elysée.
Comment, dans ces conditions, va-t-il gouverner ? En louvoyant, en utilisant de plus en plus « d’en même temps » pour faire plaisir, tantôt à la gauche, tantôt à la « droite », alors que le pays, gravement impacté, aurait au contraire besoin d’une ligne directrice ferme et inflexible. Nos concitoyens ne veulent plus de mensonges ni de camarillas électoralistes car ils ont conscience que les situations économiques et sécuritaires vont être de plus en plus dramatiques. N’oublions pas que, dans l’hexagone, un quart de la population est touché par la précarité selon une étude du journal « Ouest-France ».
Nous ne sommes plus loin du naufrage possible du pays. L’orage gronde, l’Etat va exploser, nombreux sont les journalistes et les politiques qui en sont conscients. Ne nous le cachons pas, nous sommes proches de la fin de la cinquième république. En effet, celle-ci abâtardie, accouche d’un état de droit qui ne correspond plus à une véritable démocratie, l’épisode des « gilets jaunes » nous l’a montré. De plus, comme la proportionnelle n’est toujours pas de mise, la représentation est faussée, empêchant l’existence d’une authentique opposition.
Le macronisme, tenant des banques mondialisées et de la classe supérieure « progressistoïde », ne le sait pas encore mais il est le dernier avatar avant l’implosion de cette république devenue dictatoriale qui refuse les contre-pouvoirs tel le référendum.
L’implosion :
L’implosion se produira quand les classes populaires prendront totalement conscience que l’Etat, non seulement ne les défend plus, mais les trahit en prônant une économie pour les riches, individualiste et ultra libérale. Elle se produira d’autant plus que l’insécurité, malheureusement, continuera à gagner du terrain à travers une immigration de peuplement constamment renouvelée car érigée en principe. De plus, cette France périphérique se verra attaquée dans ses racines par une anti-France obsédée par le multiculturalisme. Les patriotes auront ainsi face à eux les mondialistes et les internationalistes, les deux fossoyeurs de notre pays. Perdant leurs biens matériels et mémoriels, nos concitoyens n’attendront plus que l’apparition d’un sauveur issu d’une véritable élite et non de la fausse, synonyme d’un entre soi médiatico-politique.
Le sauveur :
Dans une famille, lorsque de graves épreuves menacent le clan, les membres font confiance et se regroupent autour d’un père ou d’une présence tutélaire. Qui en France peut demain incarner cette figure ?
Il suffit de se référer à l’histoire de notre pays pour trouver la solution. Celui qui mit fin à la révolution et à la terreur fut un général qui, ambitieux, devint empereur mais fut d’abord un général. Qui mit fin à la 4 ème république, système dévoyé incapable de gouverner ? Là encore, un général qui sauva la patrie du déshonneur. Enfin, n’oublions pas le général Boulanger incapable de ramasser un pouvoir que le peuple était pourtant prêt à lui accorder. Attention, même si je suis un ancien militaire, je ne pense pas que ceux-ci soient faits pour s’emparer contre vents et marées de l’Etat. Je crois simplement que lorsque les circonstances l’exigent, il se trouve que l’apparition d’un militaire peut être un recours primordial.
Pourquoi chercher un militaire ?
Pour trois raisons :
La faillite des partis politiques.
Encore une fois, nous venons de le constater, les partis institutionnels se sont dissous face au doute et au mépris dont ils sont victimes de la part d’une majorité de la population. Il reste un parti fourre-tout centriste et deux partis populistes dirigés par des professionnels usés par de longues années de politique.
La perception du militaire par la population.
En mars 2019 dans un sondage Odoxa, 50 % des français privilégiaient un militaire pour exercer le pouvoir en cas de situation de crise. De la même manière, je rappelle que ma lettre qui tirait le signal d’alarme face aux délitements de la société fut approuvée selon un sondage Harris Interactive par 58 % des français.
Les qualités dévolues au militaire :
Le courage : Première et plus importante des qualités. Il faut savoir que près de 5000 Saint-Cyriens sont morts au combat durant la première guerre mondiale. Depuis la création de l’Ecole par Napoléon Ier, c’est plus de 10 000 anciens cyrards qui sont morts pour la France soit un sur six. Les civils le savent intuitivement, ils savent que si un militaire, par vocation, est prêt à donner sa vie pour son pays, il ne peut pas, par définition, manquer de courage.
L’honnêteté : Un militaire a une ligne de conduite qui l’oblige à une grande rectitude. Attention, un militaire est un homme, il est donc faillible mais son but initial est de servir et non pas, comme nombre de politiques, de se servir. Un militaire gagne correctement sa vie mais ne devient pas millionnaire en effectuant son service auprès de la nation. Il n’a pas de compte en Suisse ou dans des paradis fiscaux. Il ne fricote pas avec les banques ou n’est pas de mèche avec des cabinets-conseils. Il a une déontologie : celle de la droiture qui l’empêche de se remplir les poches.
L’exemplarité : Un gradé, un sous-officier, un officier entame toujours sa carrière militaire par le premier échelon. Dans l’armée, avant de commander, on est commandé, on apprend la discipline avant de l’imposer aux autres. C’est une des seules professions où le chef débute comme subordonné au plus bas de l’échelle. De plus, lors d’un exercice il doit être devant, s’il est en opération, il doit être le premier et donner l’exemple de sa vaillance. Aucun soldat ne risquera sa vie si son chef n’est pas en tête mais se trouve derrière lui.
La loyauté : Loyal à son engagement patriotique, il l’est envers ses chefs. Il est aussi protecteur de la population et notamment des plus exposés dans des cas de forces majeures (action sentinelle). Fidèle à son engagement, il a le sens de l’honneur et sa parole est inestimable. Combien de fois ai-je entendu un camarade me dire : « je donne ma parole d’officier ».
Pour les antimilitaristes obsessionnels, j’ajouterai que je sais parfaitement qu’un militaire, qu’un général, peut aussi faillir, qu’il peut négliger ou même déroger à ces qualités. Un militaire n’est qu’un être humain avec ses faiblesses, mais dans ce cas-là il sera puni ou mis de côté par sa propre institution.
Il ne devra pas être un spécialiste du politique mais un esprit volontaire:
Il ne sera pas issu de l’Institut du service Public (anciennement ENA), ni des grands corps de l’Etat, ce que l’on lui demandera ne sera pas d’être un spécialiste mais un pragmatique. Il ne sera pas là comme professionnel de l’économie ou de la politique étrangère mais sera là pour gouverner et affirmer les nouvelles orientations de son mandat. Il n’aura pas peur de déplaire aux instances mondiales ou européennes pour le bien de la nation. Il devra mettre au pas sans tergiversation les ennemis intérieurs prônant la décomposition du pays. Une fois rétablie la situation, il devra passer le pouvoir au civil en utilisant notamment le referendum. La normalité d’un militaire n’est pas d’occuper le pouvoir, il est là lors de conjonctures exceptionnelles pour protéger la nation et défendre le peuple avant de rendre, par une élection, la gouvernance à ce dernier.
C’est à « Place d’Armes » de trouver ce militaire :
Le choix de ce personnage, qui pourra se confronter un jour aux élections ou apparaître lors d’une tension mettant à mal les fondements de notre pays, doit être entrepris avec soin. C’est un des buts que s’est fixé Place d’Armes : trouver cette figure hors normes. Nous avons juste le temps car nous pouvons déjà apercevoir le cloaque d’une société s’abîmant dans une rapide décomposition. Celui qui se dégagera devra porter toutes les qualités mentionnées ci-dessus en y ajoutant l’intelligence et la perception du moment initiatique. S’il ne sera pas un homme providentiel, il sera en revanche celui qui par son charisme, redonnera l’espoir à une population qui doute à la fois de ses propres dirigeants mais aussi d’elle-même. Avec pugnacité, il osera trancher et entreprendre les réformes nécessaires à la reconstruction difficile de notre patrie en balayant la bien-pensance qui n’hésitera pas à le provoquer et le combattre.
Alors chers camarades, chers amis, attelons-nous à ce travail complexe en faisant tout pour favoriser l’émergence d’un tel chef.
Jean Pierre Fabre-Bernadac
Source : Place d’Armes
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