L’infection virale des équipages de bâtiments de guerre stratégiques comme le porte-avions US polyvalent de classe Nimitz, l’USS Theodore Roosevelt (CVN-71) ou encore le porte-avions de la marine nationale française, le Charles de Gaulle, démontre que ces mastodontes des mers sont encore devenus beaucoup plus vulnérables que ne le pensaient la plupart des experts. Outre la menace mortelle des nouveaux missiles Surface-Surface tueurs de portes-avions, un simple vecteur d’une bio-arme est susceptible d’entraîner des effets incapacitants sur ces systèmes d’armes fort coûteux en termes de fonctionnement et de maintenance.
Un simple virus ou bactérie peut donc très bien mettre hors service un système d’armes de 88 000 tonnes (à pleine charge pour l’USS Theodore Roosevelt) ou laisser à la dérive un bâtiment de 42 500 tonnes (le Charles de Gaulle) ou n’importe quel autre bâtiment de surface.
La crise du coronavirus COVID-19 a durement touché les équipages en mer. En dépit du secret défense et du peu d’informations disponibles sur ce type d’incidents, on sait qu’outre l’USS Theodore Roosevelt, trois autres portes-avions de l’US Navy sont confrontés au COVID-19. En France, le seul porte-avions de la marine, a été confronté à une propagation fulgurante de COVID-19 au sein de l’équipage et selon certaines informations fort crédibles, cela affecte près du tiers de l’équipage dont l’effectif est généralement évalué à environs 2000 éléments.
Les submersibles à propulsion nucléaire lanceurs d’engins y sont également exposés mais dans une moindre mesure que les bâtiments de surface en cas d’attaque, à l’exclusion d’une contamination par porteur, c’est-à-dire, un membre de l’équipage ou comme ce fut le cas récemment pour un sous-marin de la flotte russe, suite à la visite de personnes étrangères à bord.
La décennie 2010-2020 a sonné le glas pour le porte-avions et on peut aisément comprendre pourquoi certains pays ont décidé de ne pas en construire ou en acquérir. Seule la Chine avait un projet assez ambitieux dans ce domaine mais la crise du COVID-19 a amené les chinois à reconsidérer l’utilité de construire et de maintenir dix portes-avions que beaucoup d’analystes considèrent désormais comme des cercueils flottants. Car à moins d’une opération de prestige per se, le porte-avions n’a jamais été aussi vulnérable à autant de menaces qu’en ce début de la décennie 2020-2030.
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