Poliorcétique d’Azovstal

Poliorcétique d’Azovstal

Le siège d’Azovstal, l’une des plus grandes installations industrielles de l’ex-Union soviétique datant des années 1930 vise à obtenir la reddition des 1800 militaires nationalistes ukrainiens retranchés dans une véritable ville souterraine renforcée et reconstruite dans les années 50 et 60 pour résister à une attaque atomique US lors de la Guerre froide 1.0.

Logo d’Azovstal

Un bombardement du site avec des armes conventionnelles aurait peu de chance d’obtenir un résultat. L’envoi de forces spéciales, de l’infanterie et de sapeurs dans les catacombes d’acier et de béton est possible mais peut s’avérer coûteux en vies humaines. Les Russes disposent des plans originaux du site et savent qu’il est hasardeux de s’aventurer dans plus de 24 kilomètres de souterrains en dessous d’une installation industrielle où se sont retranchés près de 2000 soldats affamés, désespérés et acculés à la dernière extrémité.

Comme dans les anciens temps, l’art poliorcétique vise à épuiser les ressources (eau, nourriture, munitions, santé et moral des troupes retranchées).

Dans plusieurs appels à l’aide adressés au monde les commandants de la 36e brigade de l’infanterie de marine et de la brigade Azov (classée comme mouvement terroriste en Russie) ont révélé que le nombre de blessés retranchés sous terre est de 500. Les deux officiers ont demandé que leurs forces puissent être évacuées avec armes et bagages par une puissance tierce vers le territoire d’un troisieme État n’ayant pas de lien avec la Russie. Ils refusent absolument et avec la dernière obstination de se rendre aux forces russes ou celle de la République de Donetsk. Plus précisément les militaires ukrainiens veulent être évacués par les forces britanniques. Une éventualité totalement rejetée par Moscou.

En plus des militaires ukrainiens, un certain nombre de mercenaires étrangers et des membres de forces spéciales de l’OTAN sont retranchés à Azovstal. De source russe, plus de 1000 mercenaires et agents étrangers ont été éliminés en Ukraine.

La ville côtière de Mariupol, fief des unités Azov, des mouvements nationalistes radicaux et l’un des cœurs du dispositif conjoint avec l’OTAN préparant une éventuelle reprise de la Crimée, est tombée après de très durs combats urbains. Plus de 4000 soldats et mercenaires étrangers se battant sous le pavillon ukrainien ont été tués au cours de ces combats menées par les forces tchétchènes et la milice de Donetsk.

Le complexe métallurgique et sidérurgique d’Azovstal de Mariupol a été fondé au début des années 30. Il occupé pui détruit par les Allemands en septembre 1943. L’usine est reconstruite et la production redémarre en octobre 1944. Dix ans plus tard, le complexe devient le plus grand d’URSS. Il est renforcé par des souterrains pour résister à une attaque atomique américaine durant les années 60, 70 et 80. Après la chute de l’URSS, le complexe devient propriété de l’État ukrainien avant sa privatisation en 1996. Il appartient au groupe Metinvest de l’oligarque milliardaire Rinat Akhmetov, un Tatar de confession musulmane, considéré comme l’un des plus puissants oligarques et l’homme le plus riche d’Ukraine.

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