Par The Saker – Le 15 avril 2022 – Source The Saker’s Blog
Nous en sommes maintenant au 50e jour de cette opération militaire spéciale (OMS) et nous nous trouvons juste entre la fin de la première phase et le début de la seconde. Je voudrais donc commencer par énumérer quelques points qui n’étaient pas clairs/ambigus/mal compris et qui deviennent maintenant plus clairs :
Il y a ce dicton « aucun plan ne survit au premier contact avec l’ennemi » que j’élargirais même à « aucun plan ne survit au premier contact avec la réalité ». Pourquoi ? La première est évidente, l’ennemi essaiera de déjouer vos plans, mais la seconde est moins connue : en temps de guerre, il y a toujours un grand élément de chaos, simplement parce que votre pays tout entier et vos militaires sont dans un seul mode jusqu’au début des opérations de combat et parce qu’ils doivent très rapidement basculer dans une réalité complètement nouvelle. Il ne s’agit donc pas de s’en tenir au plan A à tout prix, mais il ne s’agit pas non plus de tout abandonner et de réinventer la roue. Ce qu’il faut, c’est un temps de réaction rapide pour identifier les problèmes et les résoudre. Je dirais qu’en gardant cela à l’esprit, les militaires russes ont fait du très bon travail en transformant rapidement une armée ukrainienne intégrée capable de mener des opérations stratégiques en une entité éclatée dont les différentes parties sont isolées et incapables de se soutenir mutuellement. Quelle est ma preuve de cela ? Il n’y a pas eu une seule contre-attaque ukrainienne supérieure au niveau d’une sous-unité (bataillon, compagnie). Si l’on considère que les Ukrainiens ont le double avantage d’être sur la défensive et d’avoir une force plus importante, c’est vraiment un exploit remarquable. Ajoutez à cela l’argent, les armes et le soutien en matière de renseignement fournis par les États-Unis et l’OTAN et vous obtenez un véritable triomphe.
Dans le même temps, la Russie dans son ensemble, et en particulier les militaires, ont fait un travail absolument terrible pour parler au public, tant en Russie qu’en Occident. Voici un exemple typique sur l’image de droite. La seule erreur des PYSOP américains a été d’en faire vraiment « trop », ce qui a profondément irrité et aliéné le public russe, qui est passé très rapidement de « que se passe-t-il ? » à « nous luttons pour notre survie », et la plupart des Russes sont maintenant dans ce que j’appellerais un mode « Seconde Guerre mondiale » : guerre totale jusqu’à la victoire totale. En revanche, à l’Ouest, les PSYOP américaines ont véritablement triomphé et totalement vaincu les efforts de contre-propagande russes qui, à vrai dire, étaient primitifs, maladroits, lents et parfois même autodestructeurs. Est-ce important ? Oui, très. Pourquoi ?
- Parce que la plupart des gens de la zone A croient sincèrement et réellement que « la Russie est en train de perdre la guerre ». Ce sont ces mêmes personnes qui, jusqu’en février 2021, étaient toutes des virologues/épidémiologistes/microbiologistes/etc. et qui, par un exploit remarquable, sont devenues du jour au lendemain des experts militaires et conseillent maintenant sincèrement les Russes sur la façon de mener une guerre. Le fait qu’aucune « vraie » guerre n’ait encore commencé ne suscite aucune réflexion ni aucun doute chez ces « experts en tout » qui ne croient tout simplement pas que certains sujets nécessitent des années de formation pour atteindre l’expertise nécessaire pour en comprendre même les bases. Et non, comme Andrei Martyanov le fait toujours remarquer, une licence en communication ou un diplôme de droit ne font pas de vous un expert militaire du jour au lendemain (d’ailleurs, je remarque un très grand « chevauchement » entre les membres du culte de la mort covidienne et les généraux de salon).
- Objectivement, il y a aussi une double barrière linguistique et culturelle à l’œuvre ici. Très peu de personnes dans la zone A parlent couramment, ou même à peu près, le russe et encore moins comprennent la mentalité russe. Ainsi, si tous les médias anglophones (y compris les médias supposés pro-russes ; nous y reviendrons plus tard) affirment quelque chose, il est insensé d’attendre de la plupart des anglophones qu’ils trouvent les canaux Telegram en langue russe pour obtenir l’autre côté de l’information. Quant à RT et Sputnik, dans leurs efforts naïfs et maladroits pour paraître « objectifs », ils ne font que renforcer les récits de la propagande occidentale.
- Il y a ensuite un phénomène intéressant qui est devenu très apparent au cours des 50 derniers jours : il y a un certain nombre de sites Web et de blogs qui PRÉTENDENT être pro-russes mais, en réalité, ce soutien est conditionné au fait que la Russie soutienne leur programme et, si les Russes font les choses différemment, ces médias prétendument pro-russes reprennent rapidement les mêmes points de discussion que les PSYOP américaines. Il existe également un certain nombre de sites web prétendument « libéraux » ou « de gauche » ou « anti-impérialistes » qui ont TOUJOURS été exploités par la CIA mais qui, au fil des ans, ont acquis une certaine crédibilité (totalement imméritée) et qui ont maintenant soudainement « basculé ». Des « libéraux » pro-nazis, on aura tout vu…
Le résultat de tout cela ? Peur, incertitude et doutes, bien sûr.
Les implications de cette peur/doute sont encore pires à plusieurs niveaux :
- Elle donne aux Occidentaux un sentiment d’impunité et dissimule presque totalement l’ampleur des dangers auxquels l’Empire de la haine et du mensonge est confronté aujourd’hui : de véritables pénuries alimentaires à un effondrement économique, et même à une guerre continentale en Europe. Après tout, si les Russes perdent, alors « nous » devons gagner, donc tout va bien. Pas très brillant, mais tellement humain…
- Cela met en colère et frustre les soldats russes qui se battent réellement et qui vivent dans la crainte non pas d’une contre-offensive ukrainienne héroïque, mais de ce que le gouvernement russe (à tous les niveaux et dans toutes les branches) va faire ensuite. Vous voulez un exemple ? Bien sûr ! Que diriez-vous de ceci : jusqu’à ce qu’un haut fonctionnaire de la LDNR commence à se plaindre ouvertement des douanes russes, celles-ci n’autorisaient pas les convois humanitaires non gouvernementaux à passer en Ukraine. Ce problème a été résolu, maintenant le prochain est le suivant : comment organiser les pensions pour les familles des volontaires russes qui combattent en Ukraine ?
- Cela encourage grandement les Ukrainiens à combattre cette guerre jusqu’au dernier Ukrainien et à la destruction totale de l’infrastructure civile ukrainienne. Oui, l’Occident uni veut génocider les Russes en génocidant les Ukrainiens. On ne peut pas faire plus ouvertement satanique que cela !
Ayant dit tout ce qui précède, nous devons maintenant prendre du recul et ne faire que quelques prédictions très basiques :
- Ce qui a commencé comme une « opération militaire spéciale » se transforme maintenant en une guerre totale de l’Occident uni contre la Russie et cela signifie que l’objectif de l’Occident n’est pas la paix mais sa victoire et une défaite russe. Ma conclusion personnelle est que l’Occident ne cessera de redoubler d’efforts que si la patrie américaine elle-même est menacée par les capacités de dissuasion stratégique conventionnelles et nucléaires de la Russie.
- Les Russes sont lentement mais sûrement en train de réaliser que malgré toutes les concessions et retraites faites par la Russie depuis 2013, l’Empire de la haine et du mensonge ne s’arrêtera pas de lui-même, il devra être arrêté, par la Russie. Encore une fois. Comme le dit la devise du VDV, « rien que nous ».
- Les Ukrainiens n’ont pas de programme, et les Eurolemmings non plus. En fait, les États-Unis utilisent à la fois les Ukronazis et leurs serfs de l’UE comme chair à canon, car leur calcul est que si la Russie gagne, alors les Eurolemmings seront non seulement terrifiés et encore plus soumis, mais aussi que l’UE se consumera d’elle-même, éliminant ainsi un concurrent. Je vous rappelle que la richesse des États-Unis est basée sur les bénéfices qu’ils ont tirés de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale. Alors pourquoi pas avec la troisième guerre mondiale tant qu’elle reste dans les limites du théâtre d’opérations européen ? Et cela sera doublement vrai si la Russie perd.
Ma première conclusion ici est qu’un conflit militaire direct impliquant l’OTAN et la Russie est désormais probable.
En soi, c’est tout simplement horrible, mais il y a une vérité toute simple : si les Anglos, une fois de plus, veulent brûler le continent européen, la Russie ne pourra peut-être rien faire pour l’empêcher. Et oubliez les Eurolemmings suicidaires. La Russie peut gagner cette guerre, et elle le fera, mais une fois encore à un coût énorme.
Et c’est exactement ce que veulent les Anglos.
Alors, y a-t-il une lueur d’espoir ou est-ce que tout est sombre ?
En fait, il y en a une : les réactions du public russe aux choses plutôt ambiguës et parfois carrément étranges que les membres du gouvernement russe, à différents niveaux, ont fait et dit. Comme cette terrible conférence de presse de Medinski qui a totalement effrayé la plupart des Russes. Ou la rumeur selon laquelle Abramovitch (!) négocie avec Moscou et Kiev. Oh, je sais, ce n’est qu’une rumeur de plus, mais étant donné le travail désastreux des opérations d’information russes, cette rumeur, et des centaines d’autres, rendent le public las et furieux.
Et le grand public lui-même, plutôt que les responsables gouvernementaux, a commencé à réagir à ce type de dangereuses infos par quelque chose que nous pourrions considérer comme une campagne de contre-propagande populaire. Par exemple, alors que les lettres Z et V ont été interdites en Ukraine (et en Lettonie, en Moldavie, en Grèce et même dans certains États allemands), elles sont littéralement partout dans l’internet russe et on pourrait dire que Z et V font désormais partie de l’alphabet russe et qu’elles sont désormais souvent utilisées pour remplacer les traditionnels Z (З) et V (В) cyrilliques.
Et maintenant, la Slovaquie déclare que les nazis de Kiev « se battent pour l’avenir de l’Europe ».
En gros, les politiciens de l’UE ont maintenant réhabilité de facto le Troisième Reich. Au moins, maintenant, c’est officiel.
Depuis le début de cette guerre, même l’Uber-Atlantic-Intégrationiste Medvedev s’est transformé en patriote pur et dur !
Alors peut-être que ce sera la « rue russe » qui apprendra aux soi-disant « spécialistes » comment on mène une guerre de l’information ? Je l’espère bien !
L’autre grande puissance de la zone B, la Chine, a immédiatement compris de quoi il s’agissait : « L’interdiction du symbole ‘Z’ par l’Occident est une manifestation de sa russophobie ».
Oui, la lettre Z remplit désormais une fonction similaire à celle de l’étoile de David dans l’Allemagne nazie.
Ensuite, il y a les nombreuses itérations des slogans suivants : « notre cause est juste », « l’ennemi sera vaincu » et « nous irons jusqu’au bout ! », qui sont également omniprésents dans l’internet russe. Notez que tous ces slogans sont fortement associés à la Seconde Guerre mondiale dans l’esprit des Russes.
Et puis, il y a ceci : les, disons, « mauvaises compétences en communication » du Kremlin ont provoqué une véritable tempête de protestations et de paniques, si bien que le Kremlin a dû baisser d’un cran le ton. Oui, Poutine est personnellement très populaire et jouit d’une grande confiance (plus de 80 %), mais pas le gouvernement ou, encore moins, les fonctionnaires de niveau intermédiaire ou local. Il ne faudrait pas grand-chose (une autre erreur majeure, par exemple) pour déclencher des manifestations de colère.
Mais s’il faut reconnaître à quelqu’un le mérite de rassurer l’opinion publique russe sur le fait qu’aucun « négociateur » ne poignardera l’armée russe dans le dos, cet honneur revient à l’administration « Biden » qui a « convaincu » Zelenski de mettre fin à toute négociation et de réitérer les exigences les plus extrêmes des Ukronazis (y compris la LDNR et la Crimée). Cela a vraiment rendu les négociations non seulement inutiles, mais pratiquement impossibles.
Merci « Biden » !
Je souhaite également profiter de cette occasion pour exprimer publiquement ma plus profonde gratitude à Josip Borrell, le Haut représentant de l’Eurolemming pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pour avoir déclaré que « cette guerre doit être gagnée sur le champ de bataille » ! Lorsque les diplomates de l’UE utilisent ce genre de langage, cela a un effet quasi-miraculeux sur le « camp de la paix » en Russie. Même RT (!) semble avoir senti le vent tourner et on peut maintenant trouver un article intitulé « Il semble que l’Occident ne veuille pas la paix en Ukraine ». Sans blague, les génies !
Comme je l’ai déjà mentionné par le passé, je suis personnellement très favorable aux négociations et même au dialogue avec l’ennemi pendant une guerre, mais cela doit être fait très discrètement, très prudemment et avec un « message » clair au grand public si ces négociations, ou des fuites à leur sujet, sont rendues publiques. Si vous ne pouvez pas négocier sans effrayer votre propre peuple, alors n’essayez pas, vous ferez plus pour la paix en vous taisant et en restant chez vous. Si au lieu d’utiliser Medinski, qui ressemble à un insecte (il me rappelle Blinken, le même regard de « perdant »), Poutine avait envoyé Ramzan Kadyrov, la perception des « négociations » en Russie serait probablement très différente aujourd’hui.
Alors, qu’est-ce qui nous attend ?
- Une bataille majeure autour du chaudron du Donbass.
- Des convois de l’OTAN se déplaçant vers l’Ukraine
- L’effondrement du récit « les Russes sont en train de perdre », remplacé par
- Une « atrocité » russe d’un certain type.
- Les médias occidentaux commenceront à « découvrir des péchés » parmi ceux qu’ils ont adulés jusqu’à présent (voir image).
- La pleine dimension de la crise économique résultant de l’effondrement du système économique international deviendra beaucoup plus apparente, en particulier dans l’UE.
Qu’en est-il de la flotte de la mer Noire, peut-elle fonctionner sans son navire amiral ?
Comme je l’ai mentionné hier, je ne suis pas un spécialiste de la marine et je ne sais pas non plus quels sont les plans de l’état-major russe pour la FMB. Mais je peux dire ceci : Les croiseurs à missiles guidés de la classe Slava ont été conçus dans les années 70 comme des destroyers porte-avions. À cette fin, ils ont été équipés de missiles très puissants, de superbes (selon les normes des années 1970 !) S-300F, de SAM OSA-MA, de 6 défenses antiaériennes ponctuelles AK-630 et de beaucoup d’électronique (ancienne). Comme il n’y a pas de porte-avions en mer Noire, je suppose que le Moskva a principalement servi de navire de commandement (ses canons principaux n’ont pas la portée nécessaire pour soutenir des opérations d’assaut amphibies) et aussi de radar mobile flottant relativement puissant. Le Moskva a été touché par quelque chose à environ 50 km au sud de l’île des Serpents, ce qui signifie qu’il surveillait probablement aussi les mouvements des navires en provenance ou à destination de la Roumanie. Franchement, ce n’est pas une tâche pour un croiseur à missiles guidés.
Aparté
Quant à la cause réelle de l’explosion, je pense qu’il s’agit d’une mine ukrainienne détachée par la récente tempête et dérivant vers le sud, que les Russes n’ont pas détectée. Cela expliquerait la brèche dans la coque du Moskva, qui a ensuite pris l’eau et coulé alors qu’il était remorqué. Je ne crois toujours pas à la version des « 2 Neptunes ukrainiens », ne serait-ce que parce que le Moskva avait de très solides défenses aériennes et que le mauvais temps rend le déminage très difficile. Mais nous ne le saurons probablement jamais avec certitude, à moins que les membres de l’équipage ne révèlent ce qui s’est réellement passé.
Compte tenu du fait que l’Ukraine n’a pas de marine, je ne vois pas comment la perte du Moskva pourrait entraver ou compliquer de manière significative les opérations de la BSF (les spécialistes de la marine, corrigez-moi si j’ai oublié quelque chose !)
Le Moskva avait également un rôle important en Méditerranée orientale (Syrie) et oui, c’est probablement là qu’il manquera le plus. J’espère que cette perte donnera l’impulsion nécessaire pour accélérer massivement la modernisation des vieux navires russes (enfin, soviétiques, en fait) et la construction de nouveaux navires.
Je serais même enclin à penser que le déploiement des ASM hypersoniques a non seulement rendu les porte-avions obsolètes (du moins contre la Russie) mais, selon la même logique, a rendu les anciens « tueurs de porte-avions » russes/soviétiques obsolètes par implication. Aujourd’hui, même les PETITS bateaux lance-missiles peuvent tirer des missiles hypersoniques russes à des milliers de kilomètres, alors pourquoi s’embêter avec de très gros navires dans les opérations anti-porte-avions ? La portée ? Oui. Puissance de feu ? D’accord. Des capteurs plus grands et plus performants ? D’accord. Mais pas en mer Noire. Et pas avec un navire des années 70 minimalement modernisé.
Conclusion
Il ne fait aucun doute que la Russie s’est superbement battue pendant l’opération SMO et il ne fait aucun doute non plus que les Russes ont probablement calculé que « juste » une opération SMO serait suffisante pour atteindre les objectifs russes (immédiats : protéger la LDNR, intermédiaires : dénazifier et désarmer l’Ukraine et à long terme : changer les accords de sécurité collective européens et mondiaux). Il devient maintenant presque certain qu’une véritable guerre, beaucoup plus importante, sera nécessaire pour écraser l’armée ukrainienne, et qu’elle devra être menée avec des forces et des moyens beaucoup plus importants.
L’Empire de la haine et du mensonge a décidé de « passer à plein régime » et agit exactement comme s’il s’agissait de préparer une guerre beaucoup plus importante en Europe. Par exemple, avec le flux constant d’expulsions massives de diplomates russes, il y a une possibilité très réelle que la Russie et les États-Unis/OTAN/UE rompent leurs relations diplomatiques, ce qui est traditionnellement considéré comme la dernière étape avant une déclaration de guerre.
L’une des meilleures choses que le Kremlin puisse faire maintenant est d’étudier attentivement la manière dont les Iraniens, depuis 1979 (!), ont réussi à :
- Ne jamais être entraînés dans une guerre qu’ils ne voulaient pas (à l’exception de celle lancée par l’Occident et l’URSS à la suite de la révolution islamique, que l’Iran a d’ailleurs gagnée).
- Dissuader les anglo-sionistes d’attaquer directement l’Iran
- Survivre à des sanctions et même à un blocus
- Déjouer les PSYOPs américaines (vous vous souvenez de Neda Agha-Soltan ?)
- Contribuer activement à la libération d’autres pays dans le monde et, en particulier, au Moyen-Orient.
- Combiner superbement le pragmatisme politique avec une profonde piété religieuse et l’idéalisme.
- Préserver leur économie (avec de grandes difficultés, mais sans effondrement !).
- Préserver leur modèle sociétal et civilisationnel islamique.
- Demeurer véritablement souverains
- Conserver un moral d’acier pendant tout ce temps.
Si l’Iran a pu le faire, pourquoi pas nous ? J’ai une réponse à cette question, mais je ne la donnerai pas avant la fin des opérations de combat.
Comme je l’ai également mentionné à de nombreuses reprises, la Russie est un projet, une « cible mouvante », une société qui se remet d’au moins 300 ans de domination étrangère (en particulier spirituelle et politique) et une société qui évolue ENCORE, très rapidement à de nombreux égards.
Oui, la Russie dispose d’une superbe armée et d’immenses ressources. Mais cela ne suffit pas.
Certains disent que la prochaine « Nouvelle Russie » est « née dans la LDNR », et j’espère qu’ils ont raison, non pas dans le sens où la Russie doit copier toutes les décisions (souvent mauvaises aussi !) de la LDNR, mais la Russie a besoin de se purger de ceux qui occupent des postes de pouvoir et qui sont simplement coincés dans le passé ou incapables de s’adapter aux nouvelles réalités.
La Russie peut-elle dénazifier la planète ? Toute seule, non. Tout au plus peut-elle détruire militairement l’ensemble de la zone A, mais uniquement dans le cadre d’un acte de suicide mutuel et de désespoir (la triade nucléaire américaine est encore largement fonctionnelle, en dépit de ses problèmes). Mais la Russie et le reste de la zone B peuvent-ils dénazifier la planète ? Absolument. Même la Russie et la Chine « seules » sont plus puissantes que le reste de la planète réunie, ajoutez-y l’Inde et vous obtenez une force vraiment imparable.
L’Empire est déjà mort, mais comme un cadavre puant non enterré, il a encore suffisamment d’élan toxique pour continuer à menacer la planète jusqu’à ce que les États-Unis soient à la fois dénazifiés et désarmés. Cela prendra beaucoup de temps, même avec la récente accélération massive du rythme des événements.
Il n’y a donc pas de remède miracle, pas de solution rapide, pas de victoire rapide (ni de défaite d’ailleurs). Ce n’est pas ce que la Russie voulait, mais c’est ce qu’elle a obtenu.
Puisse-t-elle en tirer le meilleur parti pour se transformer en l’espace civilisationnel qu’elle a été pendant des siècles. Ce pourrait être le plus grand hommage rendu à ceux qui se battent aujourd’hui pour l’avenir de la Russie.
Andrei
PS : Je tiens à vous rappeler à tous une fois de plus que si les États-Unis et la Russie s’affrontent militairement de manière ouverte et directe, je « gèlerai » immédiatement le blog jusqu’à ce que la situation soit résolue d’une manière ou d’une autre. Je suis un invité, un étranger légal (« Green Card »), aux USA et ce n’est pas mon rôle de parler si mon pays de résidence actuel et mon pays d’origine ethnique sont en guerre l’un contre l’autre.
Mise à jour 1 : J’aurais dû mentionner qu’il y a eu de grandes manifestations en Serbie pour soutenir la Russie. Jusqu’à présent, la Serbie est le seul pays dont une partie importante de la population est pro-russe. Non, pas toute, bien sûr, mais BEAUCOUP plus que dans n’importe quel autre pays, du moins à ma connaissance. Je tiens à remercier tous nos frères et sœurs serbes de nous avoir soutenus !
Mise à jour 2 : Des sources russes rapportent que le non-sens à la frontière a repris, et que les gens attendent pendant des heures et même des jours pour passer la frontière. Si c’est vrai, cela ressemble à du sabotage pur et simple pour moi.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
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