Avec certains, on se comprend. — Viktor DEDAJ

Avec certains, on se comprend.  — Viktor DEDAJ

La différence fondamentale entre ceux qu’on appelle (souvent à tort) les Russophiles ou « Poutiniens » et les indignés du jour, c’est que les premiers ne découvrent ni les horreurs de la guerre, de toutes les guerres, ni les crimes qui les accompagnent.

Les indignés du jour, qui se goinfrent toute l’année de malbouffe médiatique, qui sont des obèses intellectuels nourris à la mal-information, veulent maintenant jouer aux Nutritionnistes. Trop tard. Les voir grimper aux rideaux avec leurs petites jambes boudinées me fait hésiter entre « pathétique » et « mignon »

Des charniers ? Je peux vous parler de charniers. Des charniers contenant près de 2000 (ce n’est pas une coquille) cadavres en Colombie (« partenaire de l’OTAN depuis 2017 »). Vous en voulez d’autres ?

Des crimes de guerre ? Vous avez combien de temps devant vous ?

Des guerres illégales ? Donnez-moi une carte du monde, j’ai un paquet de petits drapeaux à planter.

Les flux de réfugiés ? Venez, je nous emmène faire un tour en Méditerranée – pour commencer. Après tout, c’est chez nous et aussi à cause de nous.

Les coups montés, les mensonges, les opérations de propagande ? En temps guerre, on commence d’abord par envisager ça, et ensuite seulement prétendre détenir une part de vérité. Faire le contraire ne fait que révéler son amateurisme.

Alors disons que je me sens comme un pompier volontaire qui reste prudemment à l’arrière en observant, impuissant, la foule déchaînée et incontrôlable se précipiter vers l’incendie avec des seaux remplis d’essence. Et qui, clope au bec, interpelle avec une nonchalance exagérée les passants pour leur demander : « Hé ! Vous avez du feu ?« .

Oui, certains m’insultent. Mais avec d’autres, on se comprend.

Viktor DEDAJ

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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