Point de presse du Représentant permanent de la Fédération de Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, sur la situation dans la ville de Boutcha (région de Kiev), le 4 avril 2022.
Source : russiaun.ru/en
Traduction : lecridespeuples.fr
Vassily Nebenzia : Comme vous le savez, nous vivons une période sans précédent. Ce qui est également sans précédent, c’est ce qui s’est passé hier et plus tôt dans la journée. C’était sans précédent, incroyable et impensable. On nous a refusé la réunion du Conseil de sécurité que nous avions demandée aujourd’hui à la présidence britannique. Depuis que je suis ici, j’ai eu des réunions d’urgence du Conseil de sécurité sur de nombreuses questions qui se sont produites pendant les week-ends, les jours fériés américains, etc. et nous n’avons jamais fait d’objection. Ce qui s’est passé est quelque chose d’incroyable et de sans précédent dans l’histoire des Nations unies. C’est un fait.
J’ai entendu la conférence de presse de l’ambassadrice Barbara Woodward aujourd’hui. J’ai entendu les questions qui lui ont été posées, et j’ai entendu les réponses qu’elle a données. Franchement, pour certaines questions, elle a tout simplement été incapable de donner une réponse. Avant la réunion de demain, je voudrais vous faire part de certaines choses qu’il est très important de vous faire comprendre, qui doivent parvenir à la presse et aux médias. Il s’agit de ce qui s’est passé récemment et qui se passe actuellement autour de Kiev.
Le 4 avril, le régime de Kiev, avec le soutien actif de ses sponsors occidentaux, a commencé à promouvoir dans les médias occidentaux de fausses informations sur les prétendues « atrocités » des forces militaires russes dans la ville de Boutcha (banlieue de Kiev) en Ukraine.
Dès le début, il est apparu clairement qu’il ne s’agissait de rien d’autre qu’une nouvelle provocation mise en scène visant à discréditer et déshumaniser l’armée russe et à faire monter la pression politique sur la Russie. Peu d’entre vous sont informés sur ce qu’est l’armée russe, mais je vous assure que l’armée russe n’est en rien ce dont elle est accusée, en particulier en ce qui concerne les « atrocités cruelles » contre la population civile. Ce n’est pas le cas. Elle ne l’a jamais été, et ne le sera jamais.
Nous avons des preuves factuelles qui prouvent ce point. Nous avions l’intention de les présenter au Conseil de sécurité dès que possible afin que la communauté internationale ne soit pas induite en erreur par le faux récit promu par Kiev et ses sponsors occidentaux.
À cette fin, la Fédération de Russie a demandé la convocation d’une réunion du Conseil de sécurité à 15 heures, heure de New York, aujourd’hui le 4 avril, pour discuter de cette provocation odieuse du régime de Kiev.
Je tiens à souligner que nous l’avons fait dès 14h51 le dimanche, soit 24 heures avant la réunion demandée, de sorte que les affirmations du Royaume-Uni selon lesquelles nous avons demandé une réunion « trop tard » sont de la désinformation.
Nos efforts se sont heurtés à l’opposition farouche de la présidence britannique, soutenue par d’autres délégations occidentales, à savoir les États-Unis, la France, l’Irlande, la Norvège et l’Albanie.
Ils ont essayé d’inventer un prétexte invalide et boiteux pour ne pas convoquer cette réunion lundi en insistant pour qu’elle soit reportée à mardi.
L’ambassadeur du Royaume-Uni ne cesse de prétendre, et vous avez pu l’entendre lors de sa conférence de presse plus tôt dans la journée, qu’ils voulaient avoir une réunion plus « informée » avec le Secrétariat de l’ONU comme briefing. C’est un mensonge. Nous ne nous sommes jamais opposés à la tenue d’une réunion d’information le lundi, et c’est à la présidence qu’il incombe de prendre les dispositions nécessaires. Nous n’avons pas demandé de briefing de notre côté. Pendant la présidence russe, nous avons dûment organisé de telles réunions à la demande des délégations occidentales, au milieu de la journée ou de la nuit, indépendamment du contexte géopolitique complexe et des provocations constantes à l’égard de notre pays.
Je tiens à souligner que la présidence britannique a ouvertement rejeté notre demande de convocation d’une réunion le 4 avril. Et elle l’a fait deux fois. Comme la situation autour de Boutcha n’a cessé d’évoluer au cours de la nuit, nous avons demandé aujourd’hui une réunion urgente du Conseil à 15 heures.
Toutefois, la présidence a pris la liberté de préciser qu’il n’y avait aucune raison de convoquer une réunion d’urgence. Comme ils l’ont dit, le Royaume-Uni ne pense pas que la situation à Boutcha nécessite l’attention immédiate du Conseil de sécurité.
Il s’agit d’une affirmation unilatérale de la présidence britannique, et non d’une décision des membres du Conseil. Vous pouvez maintenant voir clairement ce qu’un « ordre fondé sur des règles » promu par le Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux signifie dans la réalité. Cela signifie qu’ils imposent des règles qui leur conviennent, au mépris total du droit international et des règles de procédure établies du Conseil de sécurité des Nations unies.
Ce comportement est très illustratif et révèle la véritable attitude de l’Occident envers le peuple ukrainien. Tout en bloquant la discussion sur Boutcha, où nous voyons une provocation claire et nette dans le style classique de Goebbels, risquant d’avoir de graves implications pour la paix et la sécurité internationales, les délégations occidentales se sont empressées de convoquer une réunion du Conseil de sécurité sur l’éducation des filles en Afghanistan il y a quelque temps. Vous pouvez voir quelles sont leurs véritables priorités.
La raison pour laquelle les délégations occidentales agissent ainsi est très simple. La cause occidentale ne serait pas avantagée si la réunion du Conseil de sécurité était convoquée par la Russie, car cela ébranlerait le discours anti-russe qu’elles promeuvent confortablement. Les délégations occidentales préfèrent « intégrer » la situation à Boutcha dans la discussion sur la situation humanitaire lors de la réunion du Conseil de sécurité.
Je voudrais rappeler l’article 2 du règlement intérieur provisoire du Conseil de sécurité. Il est explicite que la présidence doit convoquer une réunion à la demande de tout membre du Conseil de sécurité.
Ce que nous voyons maintenant est un abus honteux et sans précédent par le Royaume-Uni des prérogatives du Président. En même temps, il s’agit d’une démonstration de faiblesse montrant que les délégations occidentales ont dû recourir à cette manœuvre pour faire taire la voix de la Russie. Cela prouve seulement que les délégations occidentales ne se soucient ni de la situation réelle à Boutcha, ni de l’autorité du Conseil.
La ligne abusive, condescendante et colonialiste de la présidence britannique sape les fondements mêmes de l’ONU, et nous devrons en évaluer les conséquences.
La Charte confie à la présidence le soin de diriger le Conseil de sécurité. Le Royaume-Uni n’a pas su le faire. C’est une honte pour la diplomatie britannique et une tache indéniable sur sa réputation.
Compte tenu de la négligence de la présidence britannique, nous avons décidé de convoquer cette conférence de presse pour faire la lumière sur la provocation du régime de Kiev à Boutcha, soutenue par l’Occident.
Je voudrais vous présenter les faits réels concernant Boutcha.
Depuis que la ville est sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul habitant n’a été victime d’une action violente.
Tant que la ville était sous le contrôle des forces armées russes, les habitants se déplaçaient librement dans la ville et utilisaient des téléphones portables. Ils pouvaient donc publier sur les réseaux sociaux toute photo et vidéo de tout « harcèlement » théorique si tel était le cas. Or, cela ne s’est pas produit.
Permettez-moi d’aborder les événements dans l’ordre chronologique.
Le 30 mars, à l’issue d’une nouvelle série de pourparlers à Ankara, le ministère russe de la Défense a annoncé le retrait des forces d’un certain nombre de régions, dont Boutcha.
Ce fait a été confirmé le lendemain par le maire de Boutcha. Dans sa vidéo du 31 mars, Anatoly Fedoruk a présenté le retrait des forces russes comme une victoire de l’armée ukrainienne. Il est intéressant de noter qu’il n’avait mentionné aucune atrocité de masse, aucun cadavre, aucune tuerie, aucune tombe ou quoi que ce soit de ce genre. Il est difficile d’imaginer qu’un maire de ville puisse « oublier » d’aborder un scénario aussi dévastateur.
Laissez-moi vous montrer la vidéo postée par M. Fedoruk. Comme vous le verrez, il a l’air heureux et souriant. Il est difficile d’imaginer qu’il agisse de la sorte dans un contexte de « massacre » dans les rues. C’est en ukrainien, mais comme je l’ai dit, il est très heureux du retrait des troupes russes, qu’il considère comme une grande victoire de l’armée ukrainienne. Il ne fait aucune mention d’atrocités dans la ville.
Cette vidéo a été publiée sur la chaîne « Ukraine 24 » le 1er avril. Je tiens à souligner que rien concernant les « atrocités » n’a été révélé le 1er avril.
Permettez-moi également de montrer une photo de Zhan Belenyuk, un député du parlement ukrainien, qui, selon ses rapports dans les réseaux sociaux, a visité Boutcha après la reprise du contrôle par le gouvernement ukrainien. Comme vous pouvez le voir, il est également souriant. Il est joyeux. Dans ses rapports, il ne mentionne aucun cadavre. Pas une seule référence à des « atrocités ».
Le 2 avril, la Garde nationale d’Ukraine a publié sur ses ressources officielles une vidéo de Boutcha. Laissez-moi vous montrer la séquence. La vidéo montre des membres des forces armées ukrainiennes entrant dans Boutcha. La vidéo ne montre aucun cadavre dans les rues. Les militaires ukrainiens ont interrogé plusieurs personnes dans différents endroits de la ville. Aucune d’entre elles n’a dit un mot sur un quelconque « massacre » ou des tueries de masse. La caméra filme également l’arrière-plan derrière ces personnes, sans aucun cadavre en vue.
En résumé, il n’y a aucun rapport d’atrocités attribuées à l’armée russe à Boutcha, qui se sont produites avant que l’armée ukrainienne ne prenne le contrôle de la ville. Quatre jours après que les militaires russes ont quitté la ville de Boutcha, il n’y avait pas le moindre signe d’ « atrocités ». Je répète, pas une seule référence à cela, nulle part.
La tristement célèbre vidéo montrant des corps sur les routes de la ville n’est apparue que le 3 avril. Elle est pleine d’incohérences et de mensonges flagrants. Selon ses auteurs, les corps gisaient dans les rues depuis au moins 4 jours au moment où la vidéo a été filmée. Cependant, les corps ne sont pas raidis. Comment cela est-il possible ? C’est contraire à la loi de la biologie. Les corps ne présentent pas de signes de décomposition connus des experts médico-légaux, notamment des taches de cadavre [lividités cadavériques]. Les blessures ne contiennent pas de sang.
Un autre point illustrant que cette vidéo est fausse.
Les forces ukrainiennes utilisent des brassards ou des bandes bleus ou jaunes. Comme les membres de la milice ukrainienne ne portent pas toujours d’uniformes militaires, les civils locaux de Boutcha portaient des bandes blanches sur le haut du bras lorsque les forces russes étaient stationnées à Boutcha. Cette mesure visait à éviter que les civils soient mal identifiés par rapport aux membres de la milice. Lorsque les forces ukrainiennes sont entrées dans la ville, elles ont tiré sur les personnes portant des brassards blancs, tuant les civils. Il existe une vidéo montrant une conversation entre des membres des unités ukrainiennes. Elle a été publiée dans les réseaux sociaux par la soi-disant « défense territoriale », un groupe de combat nationaliste radical. L’un des radicaux demande s’il peut tirer sur les personnes sans brassard bleu. L’autre confirme que c’est autorisé.
Les russophones le comprennent, mais laissez-moi traduire pour les autres :
Question derrière la scène : « Il y a des gens sans brassards bleus, je peux leur tirer dessus ? »
Réponse : « Bien sûr ».
J’espère que les preuves que nous avons présentées aujourd’hui ne vous laissent aucune illusion sur le fait que la vidéo diffusée par le régime de Kiev est un faux grossier. Elle ne résiste à aucun examen. Cependant, certains dirigeants occidentaux, par exemple le chancelier fédéral allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et, bien sûr, la ministre britannique des affaires étrangères Liz Truss, se sont déjà alignés pour promouvoir ce faux récit.
Ce qui s’est passé à Boutcha est exactement une attaque sous faux drapeau du régime de Kiev et de ses sponsors occidentaux. Le but possible de cette provocation est horrifiant et rappelle les cauchemars des crimes nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Vladimir Zelensky, une fois arrivé à Boutcha, a laissé entendre que cet « incident » justifie toute « réponse non civilisée ». Il a ainsi confirmé que le régime de Kiev considère le génocide comme une méthode de guerre. Les nationalistes ont maintenant un prétexte pour commettre un véritable massacre d’innocents ukrainiens en les exécutant comme des « traîtres ». Nous voulons que le monde reste en alerte et nous demandons au Conseil de Sécurité de ne pas laisser ces horribles nettoyages se produire.
Pour conclure, je voudrais réaffirmer que les forces militaires russes agissent dans le strict respect du droit humanitaire international et ne prennent pas pour cible les civils et les biens civils. Si nous poursuivions des objectifs agressifs, comme ceux de la coalition dirigée par les États-Unis en Irak, l’ampleur des pertes et de la dévastation serait bien pire. Comme à Raqqa et Mossoul qui ont été réduites en cendres par les États-Unis, tuant des milliers de civils, y compris des femmes et des enfants, dont les corps ont été laissés sans sépulture pendant des semaines, voire des mois.
Je vous en dirai plus demain, car d’autres informations vont arriver. Je pense que la vérité sur ce qui s’est passé à Boutcha se révélera très bientôt.
Question : Une réunion du Conseil de sécurité n’a pas eu lieu parce que la Grande-Bretagne a dit non. Les États-Unis ont l’intention de poursuivre la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Pensez-vous que ces actions peuvent saper les efforts de négociation pour un cessez-le-feu humanitaire ? Quelles sont les prochaines étapes que vous envisagez ici à l’ONU ?
Réponse : Bien sûr, le Conseil des droits de l’homme n’est pas notre part de gâteau, pour ainsi dire. Nous sommes dans un autre format. Mais je pense que c’est encore une fois incroyable ce que l’Occident et les autres tentent de faire avec la Russie aujourd’hui, en essayant de l’exclure de tous les forums multilatéraux que nous avons dans le monde.
Donc, pour répondre à ce que vous dites, je pense que oui, ils le peuvent. C’est, encore une fois, sans précédent. Et cela ne facilitera pas, n’encouragera pas et n’aidera pas ce qui se passe dans les pourparlers de paix russo-ukrainiens.
Question : De l’autre côté, les Ukrainiens ont présenté des images de personnes qui disent que leurs proches ont été tués par les troupes russes, des civils qui n’ont rien fait. En ce qui concerne les images qui ont été montrées, nous en avons vu un peu, mais considérez-vous que les déclarations de ces femmes et des membres des familles qui ont vu leurs proches se faire tuer par les troupes russes sont fausses ?
Réponse : Il s’agit d’une guerre. Et dans une guerre, tout peut arriver. Vous ne pouvez pas exclure que des civils puissent mourir. C’est une triste réalité de la vie. Mais les images qui nous sont présentées, en particulier à Boutcha, dont j’ai parlé, ne nous permettent pas de douter qu’il s’agit d’une mise en scène. Nous présenterons d’autres preuves à ce sujet demain lorsque nous nous exprimerons devant le Conseil de sécurité.
Question : J’aimerais vous poser une question complémentaire. Le procureur général ukrainien, Irina Venedictova, a déclaré aujourd’hui à la télévision ukrainienne que la situation dans une ville appelée Borodyanka pourrait être pire que celle de Boutcha en termes de personnes retrouvées mortes. Cette ville était également occupée par les forces russes jusqu’à récemment. Savez-vous quelque chose à ce sujet ?
Réponse : Franchement, non. C’est la première fois que j’entends parler de ça.
Question : Ma question concerne Boutcha. Il y a des photos. Il y a des preuves de témoins oculaires. Que dites-vous sur la façon dont cela s’est passé ? Vous nous avez montré des photos de deux femmes enceintes qui étaient des photos truquées, et nous avons vu l’une d’entre elles accoucher et nous avons vu l’autre mourir. Croyez-vous que les photos et l’histoire que vous nous racontez en ce moment à propos de Boutcha sont vraies ?
Réponse : Je viens de voir aujourd’hui à la télévision russe une séquence de la femme qui a accouché à Mariupol. Elle a admis que c’était un faux. Il s’agit d’une blogueuse ukrainienne nommée Mariana. Elle a admis que c’était un faux, qu’on l’avait obligée à faire cette séquence.
Maintenant, à ce que vous voyez dans les rues de Boutcha. Les cadavres n’ont jamais existé avant le départ des troupes russes, puis ils sont soudainement apparus dans les rues, couchés sur la route un par un, à droite et à gauche. Si vous regardez attentivement, vous verrez que certains d’entre eux bougent. Certains d’entre eux montrent des signes de vie. Vous ne pouvez pas ne pas comprendre que c’est une mise en scène, que c’est un faux et une provocation. Car, comme vous le savez tous, outre la guerre, nous avons une guerre de l’information qui fait rage. Et nous avons des preuves que cela a été prémédité et organisé par la machine ukrainienne de guerre de l’information.
Question : Par conséquent, vous accusez les Ukrainiens d’avoir déposé ces corps là ?
Réponse : Une chose que vous ne pouvez pas nier, c’est que les Ukrainiens utilisent les gens comme bouclier humain lorsqu’ils se cachent derrière eux dans des immeubles résidentiels, qu’ils utilisent pour appeler le feu sur eux.
Question : La deuxième femme qui était enceinte, soit dit en passant, est bien morte.
Réponse : Si c’est le cas, je suis désolé pour elle. Je le suis vraiment. Vous pouvez me croire.
Question : Mais une partie de la question est alors la vue d’ensemble. Martin Griffith vient d’arriver de Moscou. Y a-t-il une possibilité de cessez-le-feu ?
Réponse : Et la question est de savoir qui est responsable de sa mort. Ils ont affirmé qu’il s’agissait d’une frappe aérienne russe, alors que les preuves montrent que le bâtiment n’avait pas subi de frappe aérienne, mais plutôt une explosion.
Sur Martin Griffiths et la résolution. Nous avons proposé une résolution la semaine dernière, qu’ils ont rejetée. Ils ont dit non parce que « la Russie en tant qu’agresseur » ne peut rien offrir. Nous essayons de faire sortir les gens des villes et de leur offrir une évacuation gratuite, ce qu’ils refusent également. Ils disent « non, les Ukrainiens ne peuvent que partir vers l’Ouest, ils ne peuvent pas vivre en Russie, ils n’en ont pas le droit ». Ils disent cela malgré le fait qu’un demi-million d’Ukrainiens sont déjà en Russie. Et croyez-moi, il n’y a pas de xénophobie envers les Ukrainiens en Russie. Il n’y en a jamais eu, malgré ce qui se passe avec les Russes dans le monde entier aujourd’hui. Je suis reconnaissant aux Américains de ne pas être à la hauteur. Mais regardez ce qui se passe en Europe, comment ils traitent les Russes uniquement parce qu’ils ont des passeports russes. C’est incroyable. C’est incroyable. Je laisse de côté la question des sanctions, qui dépassent tout entendement, mais la façon dont ils traitent les Russes en Europe est quelque chose qui dépasse tout entendement.
Question : La Russie, par exemple, accueillerait-elle favorablement une enquête indépendante ? Vous parlez de la guerre de la désinformation, du brouillard de la guerre. Il est difficile de comprendre qui vous donne les faits et qui ne les donne pas. C’est vrai. Donc, seriez-vous d’accord pour qu’un mécanisme indépendant enquête sur les atrocités qui, nous sommes tous deux d’accord, se produisent en Ukraine ? Et puis une deuxième question, qu’est-ce qui est si flagrant dans le délai de 24 heures ? Pour nous aider à comprendre, la réunion que vous avez demandée pour aujourd’hui aura lieu demain. Alors qu’y a-t-il de si scandaleux dans ce délai ?
Réponse : La question est de savoir qui mène cette soi-disant enquête indépendante. Nous avons vu beaucoup d’enquêtes indépendantes qui n’étaient pas du tout indépendantes parce qu’elles étaient motivées politiquement, biaisées, etc.
Quant à la réunion, leur objectif et leur idée sont absolument clairs. Ils ne veulent pas nous laisser présenter nos points de vue, et veulent aller de l’avant avec leur propre interprétation de la situation. Mais d’ici demain, beaucoup de choses peuvent surgir qu’ils n’aimeraient pas entendre. Ils ont donc peut-être perdu du temps en ne tenant pas cette réunion aujourd’hui et en la reportant à demain.
Pas seulement dans ma mémoire ici, mais dans la procédure, la tradition et les règles du Conseil de sécurité, je ne me souviens pas d’un seul cas où la présidence aurait refusé à un pays une réunion quand il le souhaitait. S’il s’agit d’une réunion d’urgence, le Conseil devrait se réunir dans les 3 heures suivant l’annonce. J’ai moi-même été dans cette situation à de nombreuses reprises.
J’ai écouté le briefing d’aujourd’hui et j’ai entendu la question que vous avez posée à [l’ambassadrice] Barbara [Woodward]. Elle n’y a jamais répondu. Je veux dire que nous avons été accusés d’atrocités, que nous sommes accusés de ne pas respecter les règles de la guerre, etc., mais qu’a-t-elle répondu lorsque vous l’avez interrogée sur Raqqa et Mossoul ? Elle a juste éludé la question. Elle a pris des chemins de traverse. Quoi qu’il en soit, nous verrons ce qui se passera demain. Demain, vous en entendrez davantage de notre part. Je vous promets que je serai encore plus factuel qu’aujourd’hui.
Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.
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Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples