par xenalga.
Voici mes éléments de doute concernant l’emploi de mines anti-personnelles par les russes, élément dont se régalent nos médias ces derniers jours.
Cette information a été massivement relayée ces derniers jours :
29 mars 2022
« Quatre mines antipersonnel russes POM-3 retrouvées dans la région de Kharkiv, en Ukraine, le 28 mars 2022. Elles ont été désamorcées et posées sur un pneu afin d’être photographiées, près d’un conteneur retrouvé à proximité. L’Ukraine ne possède pas ce type de mines terrestres, ni leur système de déploiement. »
Cette information a été massivement relayée ces derniers jours.
Il faut néanmoins la prendre avec le recul qu’imposent les éléments factuels suivants :
« En 2020, 277 personnes sont mortes en Ukraine à cause d’explosions de mine antipersonnel, en majorité dans les territoires séparatistes du Donetsk et du Lougansk de l’est du pays, qui avaient fait sécession après l’annexion de la Crimée par la Russie. »
« En moins de deux ans de conflit entre les forces gouvernementales ukrainiennes et les groupes rebelles pro-russes, 260 civils ont été tués par des engins explosifs enterrés. (…) Leur dispersion par milliers, marque un sérieux revers aux décennies d’efforts internationaux visant à éliminer le massacre aveugle. Pour la première fois, l’armée ukrainienne révèle qu’elle est en train de déployer des engins explosifs ciblant les individus et les véhicules dans l’est du pays. »
« Dans un communiqué, le samedi 19 mars 2022, les services de sécurité russes préviennent l’Ukraine que leurs mines installées dans la mer Noire, dérivent. Potentiellement elles pourraient atteindre le détroit du Bosphore ou même la Méditerranée. » voir également :
16 mars 2022
« Ce mardi, le ministère ukrainien de la Défense a publié sur Twitter une vidéo dans laquelle on peut voir un char, supposé russe, exploser violemment. Ces images capturées par un drone auraient été prises à Kharkiv, deuxième plus grande ville du pays, qui fait l’objet d’attaques depuis de nombreux jours. Selon la description de la publication, le véhicule part en fumée en l’espace de quelques secondes, après avoir roulé sur une mine. Le ministère ukrainien de la Défense commente la scène sur un ton triomphant : « Game over, envahisseurs russes. Nous gagnerons! Vive l’Ukraine ! ».
17 mars 2022
« Sur une plage de sable à Odesa, troisième ville d’Ukraine et plus grand port, des dizaines d’hommes remplissent des sacs de sable et les empilent dans une camionnette pour les transférer vers les lignes de front de la bataille urbaine qu’ils craignent de voir arriver bientôt. De longues portions du littoral ont été truffées de mines terrestres afin de retarder tout débarquement sur la plage, alors que des informations indiquent qu’une importante flotte amphibie russe s’approche de la ville, située sur la côte de la mer Noire, depuis la péninsule de Crimée annexée par la Russie. »
« L’Ukraine est l’un des pays les plus touchés au monde par le problème des mines antipersonnel, avec plus de 1000 victimes d’accidents de ce type depuis 2014. En 2018, 43% des victimes civiles étaient le fait de mines ou de restes explosifs de guerre. Les accidents liés aux mines terrestres étaient la principale cause de décès d’enfants en 2018. »
« Plus de 1 600 résidents du Donbass sont morts ou ont été blessés à la suite de détonations d’engins non explosés ou de mines. (…) Bien que les parties au conflit mènent régulièrement des opérations limitées de déminage, le nombre total de mines a peu de chances de diminuer en raison du déploiement constant de nouvelles mines. La législation ukrainienne en vigueur crée également des obstacles bureaucratiques supplémentaires, puisqu’elle restreint considérablement les opérations de déminage des organisations internationales. (…)
Pendant la phase active de la confrontation, la ligne de contact entre les parties combattantes a constamment changé, ce qui a conduit à une plus grande contamination du territoire par divers types de munitions utilisées tant par l’armée ukrainienne que par les groupes séparatistes.
Officiellement, les autorités ukrainiennes ont signé en 2005 un traité d’interdiction des mines, interdisant l’utilisation, ainsi que la production, l’acquisition, le stockage ou le transfert de mines antipersonnel. Les autorités ukrainiennes actuelles nient l’utilisation de mines antipersonnel dans la zone de conflit du Donbass, accusant exclusivement les milices de la DPR et de la LPR de les poser.
Cependant l’Observatoire des mines 2017 attribue l’utilisation de mines antipersonnel à des groupes armés non étatiques ukrainiens. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a indiqué en 2016 que les forces armées ukrainiennes tout comme les groupes séparatistes avaient posé des mines terrestres, y compris des mines antipersonnel.«
Bon maintenant revenons-en au tout premier article du 29 mars 2022 qui parle de quatre mines POM-3 trouvées par l’armée ukrainienne. Il y était affirmé que seuls les russes peuvent disposer de ce modèle de mines. Mais cette assertion doit être un peu nuancée à la lueur de l’information suivante :
« Toutes les mines terrestres antipersonnel qui auraient été déployées dans la zone de conflit du Donbass ukrainien par les deux parties ont été fabriquées par l’Union soviétique ou la Russie. Les autorités ukrainiennes trouvent et saisissent régulièrement des mines antipersonnel des types suivants, produits par l’Union soviétique : munitions à fragmentation directionnelles de la série MON, mines à fragmentation limitantes OZM, mines à effet de souffle PMN et mines dispersables POM. »
source : https://reliefweb.int/…/landmines-donbass-conflict-zone…
Donc l’armée ukrainienne aurait bel et bien pu avoir quelques mines POM-3 russes en sa possession.
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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