par Xelnaga.
Je voudrais dans cet article exposer la façon de faire de certains médias qui agissent d’après moi comme une propagande de guerre destinée à polariser nos émotions dans une direction malhonnête de façon artificielle. Ça ne dérange ni même intrigue personne le fait que dans nos médias on ne voit que 100% de destructions attribuées à l’armée russe ? Vous croyez quoi, qu’avec 200 000 hommes et des milliards de dollars d’armements accumulés pendant des années, l’armée ukrainienne ne détruit même pas un trottoir ? Et si vous pensez le contraire, vous trouvez ça bien, pour des médias « indépendants », de montrer tout le temps les destructions causées par les uns, et jamais celles causées par les autres ?
note : Mes commentaires seront entre crochets dans cet article.
Au sujet de l’emploi de projectiles à sous-munitions par l’armée russe en Ukraine (sujet très médiatisé ces derniers jours)
Je vais ici partir de cet article, publié le 11 mars par une association de vérificateurs de faits :
• https://www.bellingcat.com/…/these-are-the-cluster
« Au cours des 13 premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, il y a eu de multiples incidents vérifiables d’utilisation d’armes à sous-munitions dans des zones urbaines.
Les armes à sous-munitions sont un type d’arme qui déploie un grand nombre de sous-munitions plus petites sur une cible. Ces sous-munitions se répandent ensuite et explosent sur une zone plus large, ce qui augmente le risque de faire des victimes.
L’Ukraine a nié avoir utilisé des armes à sous-munitions pendant le conflit avec les séparatistes soutenus par la Russie dans l’est du pays en 2014, malgré un rapport de Human Rights Watch (HRW) qui indiquait qu’elle l’avait probablement fait.
Nous avons identifié plusieurs types d’armes à sous-munitions utilisées lors d’attaques contre des villages, des villes et des villages ukrainiens.
L’identification du type d’armes à sous-munitions utilisées peut, dans certains cas, fournir des indices sur l’identité de leur utilisateur. La façon dont elles atterrissent et l’endroit où elles se posent peuvent également aider à déterminer d’où elles sont tirées.
Jusqu’à présent, un seul exemple d’une arme à sous-munitions larguée par un avion a été documenté en Ukraine depuis le début de l’invasion. Il s’agit de la bombe à sous-munitions RBK-500 largement utilisée dans le conflit en Syrie ». [bombe de fabrication soviétique.]
[on peut compléter ce passage par ce qui suit, pris sur un autre site] « Dans le cas de cette utilisation récente en Ukraine, la plupart ou la totalité des sous-munitions PTAB-1M n’ont apparemment pas fonctionné à l’impact. En fait, rien qu’en examinant les sous-munitions visibles sur la figure 1, on peut discerner qu’au moins 80 % des 268 sous-munitions sont présentes. L’état de la munition et des sous-munitions dans cet exemple ukrainien suggère que la bombe n’a probablement pas fonctionné et que l’ensemble de la munition a frappé la cible sans distribuer (ou, selon toute vraisemblance, sans armer) ses sous-munitions ».
• source : https://armamentresearch.com/soviet-or-russian-ptab
[Je trouve ça bizarre qu’en deux semaines une armée russe de 100 000 hommes disposant du contrôle de l’espace aérien ne lance qu’une seule et unique de ces bombes (qui sont de fabrication soviétique donc l’armée ukrainienne pouvait en avoir de stockées quelque part) qui de surcroit ne se déclenche pas. Je ne dis pas qu’il y ait là la moindre preuve d’un coup monté, seulement que ça pourrait y faire penser et qu’une attitude impartiale impose de suspendre son jugement]
« Jusqu’à présent, l’utilisation des armes à sous-munitions en Ukraine semble avoir été dominée par le déploiement de roquettes et de missiles surface-surface, notamment le missile 9M544.
Les restes de ce missile ont été documentés à Pokrovsk, au nord-ouest de la ville de Donetsk contrôlée par la Russie dans l’est de l’Ukraine, et dans le village de Chornomors’ke à Kherson, près de la Crimée occupée par la Russie. »
[Là aussi je trouve ça un peu louche que tous les impacts documentés de ces missiles se trouvent à côté ou dans des zones contrôlées par l’armée russe, alors que ce sont des missiles ayant une portée d’environ une centaine de kilomètres]
« Il s’agit de restes d’armes à sous-munitions lancées par un lance-roquettes multiple 9A52-4 Tornado, utilisé uniquement par les forces russes, qui ont atterri sur le village ukrainien de Chornomorske, à Kherson. Nous avons des dizaines d’incidents de ce type utilisant des armes à sous-munitions russes dans des centres de population civile. »
[Alors, oui : ce modèle de lance-missiles est bien utilisé uniquement par l’armée russe ; bien qu’il aie été autorisé à l’exportation depuis 2018 (quelques exemplaires auraient donc pu « tourner » de ventes en vente, de pays en pays, jusqu’à parvenir à l’Ukraine). Mais ce que je voudrais souligner ici, c’est qu’à partir de 2018 l’armée ukrainienne s’est doté de lance-missiles quasiment identiques… qui tirent le même modèle de missiles : https://en.wikipedia.org/wiki/Vilkha_(missile_complex) ; https://vpk.name/…/565677_ukraine-announced-the… ; https://www.army-technology.com/…/vilkha-m-multiple…/ etc D’ailleurs, fait important, la suite de l’article principal de ce post passe soudainement de la mention du 9A52-4 Tornado à celle du BM-30 Smerch, qui lui est plus ancien et a été utilisé par l’Union soviétique depuis le début des années 80 et qui a été transmis aux États successeurs de cette dernière parmi lesquels se trouvait l’Ukraine : https://en.wikipedia.org/wiki/BM-30_Smerch. Ça fait beaucoup de raisons d’avoir des doutes. D’autant plus que dans la suite de l’article il ne sera plus question du 9A52-4 Tornado mais seulement du BM-30 Smerch]
[L’article admet d’ailleurs par la suite que] « Les types d’armes à sous-munitions les plus courants documentés dans le conflit sont les roquettes à sous-munitions 9M55K et 9M27K tirées par les lanceurs de roquettes multiples BM-30 Smerch et BM-27 Uragan. Ces armes à sous-munitions ont été fréquemment utilisées par les deux parties lors du conflit de 2014 en Ukraine, comme l’a documenté Human Rights Watch dans un rapport de juin 2015. Elles sont maintenant documentées dans des endroits à travers l’Ukraine, le plus fréquemment dans la ville de Kharkiv. »
[Kharkiv, à 20 km de la frontière russe, où l’armée ukrainienne met le paquet depuis le début pour empêcher les russes de s’en emparer]
[suite de l’article]
« Les sous-munitions 9N210 et 9N235 transportées par les roquettes sont extérieurement identiques, les marques de fabrication étant le principal indicateur du type spécifique de sous-munition utilisé (par exemple, s’il s’agit d’une 9N210 ou d’une 9N235, cela est indiqué sur le boîtier extérieur). Il convient de noter que les sous-munitions trouvées sur les lieux des attaques portent des marques indiquant des dates de fabrication après que la Russie a cessé de vendre des armes à l’Ukraine. » [Donc elle lui en a vendue. Et donc, là aussi, les explosifs n’auraient pas fonctionné, et le choc de l’engin propulsé à toute vitesse contre une surface dure l’a néanmoins laissé suffisamment intact pour qu’on puisse y lire le marquage attestant date de fabrication.]
[suite de l’article]
« Outre les roquettes et les missiles des séries 9M27, 9M54 et 9M55 à plus courte portée, des missiles balistiques à plus longue portée ont été utilisés pour lancer des sous-munitions à fragmentation en Ukraine. Les restes de missiles balistiques Tochka de la série 9M79 ont été découverts à plusieurs endroits en Ukraine. »
[Voici des articles où l’on apprenait que l’armée ukrainienne disposait d’une centaine de ces missiles, qu’elle en avait tiré au moins un en 2014 et qu’elle en a tiré deux autres à partir du début de l’attaque russe : https://histoireetsociete.wordpress.com/2014/08/04/lotan-confirme-lutilisation-de-missiles-balistiques-par-kiev-par-manon-masset ; https://www.lefigaro.fr/au-moins-23-civils-tues-a-donetsk-par-une-frappe-ukrainienne-accuse-moscou]
« Le 24 février, dans un hôpital situé juste à l’extérieur de la ville de Vuhledar, Human Rights Watch a rapporté que quatre civils ont été tués et dix autres blessés après qu’une attaque aux armes à sous-munitions utilisant un missile balistique Tochka armé d’une tête d’arme à sous-munitions 9N123 ait frappé la zone autour de l’hôpital. C’est actuellement le seul incident dont Bellingcat a connaissance où un missile balistique Tochka armé d’une tête d’arme à sous-munitions a été utilisé dans le conflit.
Plus récemment, le 9 mars, les restes d’une variante à fragmentation d’un missile Iskander-M 9M723 ont été documentés par la police locale dans la ville de Kramatorsk, au nord de Donetsk, comme ayant été abattus par l’armée ukrainienne. Ces armes puissantes ont une portée de plusieurs centaines de kilomètres. »
[Ok là rien à redire, la variante M du missile Iskander est utilisée exclusivement par l’armée russe. D’après l’article c’est la première fois que l’on documente l’emploi de sous-munitions pour l’un d’entre eux lors de ce conflit ; de plus il affirme que l’emploi desdites sous-munitions est sujet à un doute. Pour ma part, étant donné que d’après les enquêteurs états-uniens une centaine de ces missiles auraient été tirés depuis le 24, je me demande pourquoi l’armée russe n’en aurait utilisé qu’un seul avec des sous-munitions, et aussi d’ailleurs est-ce qu’on détermine quel type de munitions étaient impliquées dans un impact de cette magnitude]
L’interprétation malhonnête des pièces visuelles
Il y a quelques jours on m’avait suggéré la vidéo suivante afin d’illustrer les soi-disants bombardements de l’armée russe sur des zones résidentielles :
• https://twitter.com/MagicZo…/status/1499561807840616450
D’abord un peu de contexte : la vidéo provient du compte tweeter de l’une des principales agences de presse britanniques, le pays historiquement le plus hostile à la russie dans l’histoire du XXe siècle. Je ne dis pas que c’est un fake à cause de ça ; bien qu’elle ne soit attribuée à aucun journaliste amateur ou professionnel, seulement que comme argument y’a quand-même mieux, surtout si l’on cherche de bonne foi à éviter la propagande de tous les côtés, russe comme anglo-saxon.
Maintenant, ce qui cloche d’après moi : depuis un drone, comment est-ce qu’ils savent que ce sont des « missiles de croisière russes » qui ont fait ça ? Ils ont fait une enquête balistique à partir de ces quelques images prises de loin ? Ça ne ressemble pas du tout à des dégâts occasionnés par des missiles, mais plutôt à des tirs d’obus de mortier ou de roquettes. D’ailleurs, il est invraisemblable que les russes envoient des missiles hors de prix pour dégommer au pif des voitures sur les routes ; et un missile de croisière ça ne crame pas les façades des bâtiments : un obusier ça en arrache la moitié ou une bonne partie, et un missile de croisière ça te le rase complètement.
En plus, à la fin de la vidéo on voit deux camions militaires défoncés mais néanmoins assez préservés pour qu’on puisse y lire la lettre « V » sur le capot, qui est un marquage utilisé par les forces russes durant cette opération :
«Le spécialiste américain de la politique de défense russe, Rob Lee, estimait quant à lui dans un tweet que les forces russes portaient le « Z », afin d’identifier les différents groupes d’intervention. Une hypothèse crédible, étant donné que la lettre n’est pas le seul symbole affiché sur les blindés de l’armée russe. Dans certaines régions, ce sont des « V » et des « O » qui figurent sur les tanks lancés par Vladimir Poutine.»
L’armée russe se tirerait elle-même dessus ? (ironie)
Sur cette vidéo on ne voit aucun des tireurs, et en plus le journaliste lui-même dit clairement « we think its an ukrainien checkpoint ». Néanmoins le texte de la vidéo affirme que : « En banlieue de Kiev, une équipe a été attaquée par des hommes armés qui seraient des saboteurs russes, selon les Ukrainiens ».
Le commentateur qui fait le récit en même temps que la vidéo, qui était présent car il parle de « nous », dit, exactement pendant qu’on leur tire dessus : « Nous pensons que c’est un point de contrôle ukrainien, et qu’il s’agit d’une erreur. Nous décidons de nous identifier. » Et après on apprends qu’ils ont été libérés par la police ukrainienne du hangar où ils étaient retenus prisonniers, donc a priori ils étaient retenus par les ukrainiens.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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