par Philippe Rosenthal.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré qu’« on est entré dans une nouvelle page de l’Histoire de l’Europe, une nouvelle page de la géopolitique mondiale, même ». Il a, également, indiqué que l’UE, les États-Unis et l’OTAN avait réalisé un faux pas en laissant croire à l’Ukraine qu’elle pouvait intégrer l’OTAN.
D’ailleurs, cette promesse concerne aussi la Géorgie. Josep Borrell avoue les erreurs de la diplomatie de l’UE et du monde occidental, des erreurs qui ont mené à cette guerre en Ukraine. Pourtant, il rigole quand le journaliste français lui demande comment livrer les armes à l’Ukraine quand les « gens de l’UE ne veulent pas rentrer dans le territoire ukrainien » ?
Dans un entretien à TF1, le chef de la diplomatie européenne a donné son expertise sur la situation en Ukraine. Il a évoqué le sujet de la guerre en Ukraine et les actions de l’UE à l’ouverture du Conseil de l’Union européenne à Versailles. Il a, tout d’abord, dénoncé « une guerre complètement injustifiée et gratuite qui devient de plus en plus brutale et complètement inacceptable pour le monde civilisé », mais à la fin de son entretien le chef de la diplomatie européen avoue les erreurs de la diplomatie occidentale. Pourtant, même si Josep Borrell reconnaît ces erreurs qui ont mené à la guerre, celui-ci a continué de parler de son engagement pour donner des armes à l’Ukraine, dont des armes lourdes, comme des canons et des « fusée » antichars, persistant, ainsi, dans la guerre et dans la catastrophe humanitaire.
« L’UE fait la liste des besoins militaires de l’Ukraine. C’est l’Ukraine qui nous demande ce [dont] elle a besoin. Et, nous demandons aux Etats membres qui peut fournir », a-t-il indiqué. « Moi, je paie. Je participe dans l’effort d’armement de l’Ukraine du point de vue financier. Le fondamental, c’est les munitions et le combustible », « il faut que les chars puissent rouler. Il faut aussi du matériel lourd, des obus, des canons, surtout des fusées antichars », fait-il savoir.
L’UE devient cobelligérant ? À la question du journaliste – « comment effectuer les livraisons ? » – qui s’imagine que les gens de l’UE ne veulent pas rentrer dans le territoire ukrainien, Josep Borrell répond en rigolant, « cela, je ne vais pas vous le dire ». Le journaliste lui fait remarquer que la Hongrie, par exemple, a interdit le passage par son territoire [des armes et munitions] et il demande à Josep Borrell, est-ce qu’on n’est pas en train de devenir cobelligérant ? « Nous, on n’est pas en guerre avec la Russie. Ni du point de vue financier, ni du point de vue militaire », affirme Josep Borrell au journaliste de TF1 qui ne manque pas de saisir la perche pour lui faire remarquer une totale incohérence concernant son affirmation : « Cela, c’est ce qu’ont dit. Mais, quand on est à livrer des armes antichars, de la munition, des armes pour tuer, oui, on est un peut en guerre ». Josep Borrell, n’en démordant pas continue sur son argumentation affirmant que l’UE n’est pas en guerre avec la Russie : « Non, on n’est pas en guerre », « on ne veut pas être en guerre », « on ne peut pas se permettre d’être en guerre ».
Même si Josep Borrell déclare ne pas penser « que la fin de la guerre ne viendra pas d’un soulèvement de la population russe », il évoque la technique du « regime change » mais en niant vouloir employer cet outil : « Nous, on n’est pas dans le regime change », car, selon Josep Borrell, « le but, ce n’est pas de changer le régime politique russe ». « Le but, c’est d’arrêter la guerre. Pour arrêter la guerre, il faut faire pression sur Poutine ».
Jospe Borrell admet les erreurs sur l’OTAN et sur les promesses faites à la Russie. Le journaliste de TF1 demande au diplomate de l’UE si « on a trop fait confiance aux Américains qui n’ont pas arrêtés d’étendre l’OTAN » et « qui nous dominent en réalité ». Il va même à dire qu’« on a aussi trompé les Russes ». C’est à ce moment de l’entretien que Josep Borrell déclare : « Je suis prêt à reconnaître qu’on a fait des erreurs ». Le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité accuse, dans cet instant, les mauvaises décisions politiques et diplomatiques de l’UE : « On a perdu des opportunités pour que la Russie s’approche plus de l’Occident après la fin de l’empire soviétique. Les Russes ont beaucoup souffert. Il faut comprendre cela aussi. Il y a eu des moments, peut être, où on aurait pu faire mieux. Il y a des moments où peut être où on a proposé des choses et qu’on n’a pas été capables de mener en pratique comme la promesse que l’Ukraine, la Géorgie, ne seraient partie de l’OTAN ». À la question du journaliste français si « c‘était une erreur que l’Ukraine puisse rentrer dans l’OTAN ? », Josep Borrell affirme que « c’est une erreur comme promesse qu’on ne peut pas accomplir ».
source : Observateur Continental
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