À vouloir jouer « en même temps » le leader de la paix et le va-t-en-guerre, sans avoir réellement les moyens, ni de l’une, ni de l’autre, Emmanuel Macron semble avoir perdu la main dans le « grand jeu ».
Entre l’Ukraine et la Russie, quelques chefs d’États se sont présentés en tant que médiateurs pour la paix. Parmi eux, Emmanuel Macron avait tôt fait de s’envoler pour Moscou le 7 février dernier, où il a échangé avec Vladimir Poutine, en vain. Les bombes ont tout de même explosé ; le 24 février, le conflit est engagé. Aussitôt, les pays occidentaux se sont concertés pour donner naissance à une salve de sanctions inédite contre la Russie.
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Depuis, malgré de nombreux coups de fil allègrement mis en scène par l’Élysée, le président français cède peu à peu sa place de pacificateur à Israël, la Chine, la Turquie ou même… le pape.
Israël, candidat le plus crédible
Le samedi 5 mars dernier, c’est le Premier ministre israélien Naftali Bennett qui rencontrait Vladimir Poutine. Il a ensuite pu échanger avec Volodymyr Zelensky ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz. Trois jours plus tard, au cours d’un entretien donné à la chaîne américaine ABC, le président ukrainien se disait « prêt pour le dialogue », tant sur le sujet de l’adhésion à l’OTAN que sur celui des territoires séparatistes de l’Est de l’Ukraine.
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C’est un pas en avant qui est fait. Peut-être Naftali Bennett aura-t-il plus de succès dans les négociations, et d’un côté et de l’autre, notamment parce qu’Israël ne s’est pas lancé dans la course folle aux sanctions contre la Russie.
La Chine, de son côté, qui ne cache pas sa sympathie grandissante pour la Russie, s’est dit prête à assurer une médiation « le moment venu ». Le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, déclarait le 7 février que le pays souhaitait « continuer à jouer un rôle constructif dans la promotion des pourparlers de paix » et était prêt « à travailler avec la communauté internationale pour mener à bien une médiation ».
En Autriche et en Italie, des responsables politiques de partis naissants ont aussi appelé à ce qu’une médiation naisse entre les deux pays belligérants.
Même le pape François a proposé une médiation auprès de Vladimir Poutine.
Vraie-fausse médiation d’Emmanuel Macron
Pendant ce temps, le service de photographie de l’Élysée se pliait en quatre pour faire d’Emmanuel Macron une espèce de penseur torturé ; un « mème » devenu international, selon France Inter. Ces images ont fait le tour de la toile et n’ont pas manqué de faire réagir les internautes :
De fait, Emmanuel Macron a du mal à sauvegarder son image de pacificateur. Et pour cause ! La France est loin de cacher son soutien à l’Ukraine, affichant le drapeau bleu et jaune lors des discours officiels ; et, si la communication se concentre autour de « l’humanitaire », Europe 1 rapporte qu’en plus « de l’équipement défensif, des armes létales sont expédiées pour lutter contre l’invasion russe. » Par ailleurs, le gouvernement n’a pas fait montre de beaucoup de retenue, si bien que le président a été contraint de rassurer : « Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie ». Mais cette position soi-disant neutre est-elle vraiment crédible ?
Prenant acte d’une France et d’une Europe qui se sont mises hors jeu, Jean-Luc Mélenchon a cinglé sur RMC :
Aujourd’hui et demain, le château de Versailles accueille les chefs d’États européens pour traiter cette question de l’Ukraine, en évoquant notamment l’indépendance énergétique et l’élargissement de l’Union. Pendant ce sommet, en plus du rôle de président français, Emmanuel Macron devra tenir son rôle de président du Conseil de l’UE, sans oublier son rôle de… candidat.
Auteur(s): FranceSoir
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