-
Campagne de dons Février 2022
Chers amis lecteurs. Nous lançons une nouvelle campagne de dons pour ce mois de Février et nous comptons sur vous pour nous aider à continuer notre travail de réinformation. Récemment, nous avons fait des tests d’insertions publicitaires dans nos publications, mais nous avons vite renoncé car elles se sont avérées très envahissantes et génaient considérablement la lecture des articles. Nous comptons donc, encore une fois, sur vous pour assurer la continuité de notre travail de réflexion et de réinformation. Aujourd’hui, avec la désinformation généralisée érigée en mode de gouvernance à l’échelle mondiale, Réseau International a besoin de vous plus que jamais.
Total dons 5 815,00 €
Lors d’un briefing après les récents entretiens avec le président français Emmanuel Macron à Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que la France avait fourni à l’Ukraine une aide financière considérable : « Nous apprécions beaucoup une telle démarche de solidarité de la part de la France – l’allocation de 1,2 milliard d’euros d’aide macro financière à l’Ukraine. Cela nous aidera vraiment à stabiliser notre économie. Nous nous en sortons déjà assez bien, mais c’est une étape importante pour la stabilité économique de l’Ukraine ». Cette initiative est apparue particulièrement vive dans le contexte des promesses faites une semaine plus tôt par la chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyne, d’allouer exactement le même montant d’aide macro-financière de l’Union européenne.
Mais l’assistance macro-financière de l’UE est connue depuis longtemps. C’est un crédit très bon marché (0,125% par an) et « long » (15 ans), mais il est accordé par l’Europe dans des conditions politiques et économiques franchement oppressives. L’Ukraine a déjà reçu une telle « aide » à plusieurs reprises, bien qu’il se soit écoulé un long moment entre la promesse de son octroi et son transfert effectif, au cours duquel les « partenaires occidentaux » ont amené Kiev à remplir, sinon toutes, du moins le maximum des conditions qu’ils avaient fixées. Il est vrai que cette fois, une « aide d’urgence » a été promise, mais il n’y a aucune information sur l’arrivée de l’argent sur les comptes du gouvernement ukrainien.
Ce qui constitue une aide macro financière de la France d’un même montant n’était pas tout à fait clair au départ. Après le départ de Macron, le site internet du président ukrainien a fourni quelques explications : « En plus de l’aide macro financière de 1,2 milliard d’euros déjà fournie par l’Union Européenne (il n’y a pas d’information sur la réception de cet argent), la partie française fournit un financement supplémentaire de 1,2 milliard d’euros pour le programme ». Le ministère français de l’Économie et des Finances va accorder au gouvernement ukrainien un prêt de 200 millions d’euros et des garanties pour un milliard d’euros. Grâce à ces garanties, notre État pourra obtenir des prêts auprès des banques françaises à des conditions préférentielles. Les domaines pour lesquels ces fonds peuvent être utilisés seront convenus avec la partie française et impliqueront des fournisseurs et des entrepreneurs français. En outre, des documents ont été signés concernant le financement et la livraison de locomotives électriques d’Alstom à l’Ukraine pour un montant de 900 millions d’EUR, la fourniture d’équipements de lutte contre l’incendie et de sauvetage pour le Service national d’urgence de l’Ukraine et la construction de patrouilleurs pour le Service national des impôts de l’Ukraine, pour lesquels un financement distinct est envisagé.
Ces explications obscures impliquent que la France fournira à l’Ukraine une aide macro financière de 1,2 milliard d’euros et, « en plus », un financement de 900 millions d’euros pour l’achat de produits français. Mais cette conclusion serait erronée !
Bien entendu, il n’y a pas de financement distinct pour l’achat de biens français, et « l’aide macro financière » est en fait un prêt sur marchandises. Ce qui finira par détruire l’industrie ukrainienne de la construction de locomotives, qui est déjà à moitié morte, ainsi que la production locale d’équipements de lutte contre l’incendie (qui est produite par au moins trois entreprises ukrainiennes), et rendra donc l’Ukraine dépendante des locomotives et des équipements de lutte contre l’incendie importés pour toujours. Et en même temps, cela l’asservira financièrement de manière durable : à part le remboursement des prêts avec intérêts, il faudra payer longtemps et cher le service de la technique acquise.
Au final, il s’agit de fournir 130 locomotives d’Alstom pour un montant de 900 millions d’euros et 370 unités de matériel de lutte contre l’incendie et de sauvetage pour un montant de 300 millions d’euros.
En fait, cela fait maintenant un an et demi que dure la petite guéguerre à propos de la vente par les Français à l’Ukraine de leurs locomotives et de leurs véhicules de lutte contre l’incendie. Et cela s’est poursuivi de la même manière que pour l’achat d’hélicoptères français, dont la moitié au moins s’est avérée être d’occasion. C’est-à-dire par l’intermédiaire de l’ancien ministre de l’Intérieur Avakov et de la diaspora nationale concernée en France – avec l’intérêt compréhensible de chacune des parties concernées. Soit dit en passant, pour en revenir aux hélicoptères, ils ont finalement été modernisés non pas en Ukraine, qui possède encore un semblant d’industrie aéronautique, qui est certainement capable de réparer et de moderniser des hélicoptères, mais en Roumanie.
Les négociations sur les locomotives ont trainé en longueur en raison du désir inattendu de la partie ukrainienne de localiser 35% de la production des machines proposées par les Français. Il a même été signalé que les Français ont signé 50 contrats avec certains fournisseurs ukrainiens potentiels. Cependant, il semble qu’aucun d’entre eux ne parviendra à réaliser son potentiel. Suite à la visite de Macron à Kiev, il n’est pas question d’un quelconque contenu local dans la production de locomotives électriques.
Le charme particulier de la situation réside dans le fait que l’Ukraine se voit proposer des locomotives qui avaient été précédemment rejetées par l’Argentine en raison de leur coût élevé. Et elle les a rejetées en faveur des locomotives russes de Transmashholding.
La situation des équipements de lutte contre l’incendie n’est pas moins belle. Les camions de pompiers à 810 000 euros pièce ne sont pas seulement impressionnants. Ils sont également plusieurs fois plus chers que ce que l’on peut acheter auprès d’autres fournisseurs européens. Bien entendu, il n’est pas question de localisation : les machines « en or » devraient arriver en Ukraine depuis l’usine française Desautel. Ou pas de l’usine française, comme ce fut le cas pour les locomotives GE (General Electric), quelle différence cela fait-il ?
On ne peut que deviner combien l’entretien de tout ce matériel coûtera à l’Ukraine à moyen terme (entretien de routine, achat de pièces de rechange, réparations, etc. Mais il est possible d’affirmer avec certitude qu’il n’y a pas assez d’argent pour l’achat de moteurs d’incendie auprès de ses propres fabricants. Pour qu’ils puissent sécher leurs rames.
En fait, les courtes visites de Macron à Moscou et à Kiev se sont plutôt bien terminées. Le Donbass est une chose… Mais à Moscou, il a été reçu à un haut niveau quelques mois avant les élections, ce qui est déjà très bien. Et à Kiev, où il n’a même pas passé la nuit, Macron a réussi à vendre des produits français à forte valeur ajoutée à un prix très élevé. Et même si 1,2 milliard d’euros n’est pas une grande compensation pour l’industrie française, qui a notamment perdu de manière spectaculaire un contrat de sous-marins d’une valeur de 60 milliards de dollars avec l’Australie. Mais, comme on dit, un sou est un sou. D’autant plus que pour l’Ukraine, les 1,2 milliard d’euros et les coûts ultérieurs de l’opération ne sont pas une petite somme.
source : RIA Novosti
traduction Avic pour Réseau International
Adblock test (Why?)
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International