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par Christelle Néant.
Pendant qu’en Ukraine, la russophobie bat son plein (avec des déclarations délirantes sur la dangerosité de la langue russe), en Russie, les Ukrainiens sont accueillis à bras ouverts et peuvent recevoir la citoyenneté russe de manière simplifiée.
Depuis le coup d’État du Maïdan en 2014, la russophobie n’a eu de cesse de progresser en Ukraine : retrait à la langue russe du statut de langue régionale (qui a provoqué la sécession de la Crimée et du Donbass), loi imposant la langue ukrainienne comme seule langue officielle et comme langue d’enseignement, loi imposant aux sociétés de service de servir leurs clients en ukrainien, loi sur les peuples autochtones niant aux Russes ce statut, et loi imposant aux médias ukrainiens des quotas très restrictifs en matière de publications en langue russe.
Sans parler des nombreuses agressions contre des chauffeurs de taxis, caissiers, vendeurs, ou autres, lorsqu’ils ont eu le malheur de parler en russe à des nationalistes ukrainiens. Et tout cela, alors que la moitié de la population ukrainienne est russophone native (c’est-à-dire que le russe est la première langue qu’ils apprennent à parler étant enfant et celle qu’ils utilisent à la maison).
Cette russophobie va tellement loin, que le 1er février 2022, le secrétaire du Conseil de Sécurité nationale et de Défense de l’Ukraine, Alexeï Danilov, a déclaré qu’utiliser la langue russe est très dangereux, parce que la Russie demande que les droits des russophones soient protégés. Encore un peu et les autorités ukrainiennes diront que parler russe provoque des séismes, la peste, et les pluies de grenouilles…
Si on regarde côté russe, on ne voit rien de tel. Dans la République autonome de Crimée, la langue ukrainienne est une langue officielle, au même titre que le russe.
La diaspora ukrainienne en Russie est la plus importante au monde, avec 4 millions de citoyens ukrainiens, représentant ainsi la 3ème plus grande population de migrants du pays. Il faut dire que, comme beaucoup de citoyens d’anciennes républiques soviétiques, les Ukrainiens n’ont même pas besoin de passeport extérieur pour entrer en Russie (ils en ont par contre besoin pour sortir d’Ukraine, à cause d’une loi votée par les autorités ukrainiennes en mas 2020 visant à compliquer l’émigration d’Ukrainiens vers la Russie). Leur passeport interne (l’équivalent de la carte d’identité en France) leur suffit, et ils n’ont pas besoin de demander de visa.
Suite à l’éclatement de la guerre dans le Donbass, un million d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Russie. Et des centaines de milliers d’entre eux ont demandé et obtenu le statut de réfugié. Les Ukrainiens représentent aussi la majorité des obtentions de citoyenneté russe ces dernières années (62 % des nouveaux passeports russes délivrés en 2020 l’ont été à des Ukrainiens), avec près d’un millions de citoyens ukrainiens ayant reçu un passeport russe de 2016 à 2020. Et en 2021, sur les plus de 735 000 passeports russes accordés à des étrangers, une large part est de nouveau représentée par les citoyens ukrainiens.
Les autorités russes ont d’ailleurs simplifié la procédure d’obtention de la citoyenneté russe pour les Ukrainiens, et pas seulement pour les habitants du Donbass. Un Ukrainien qui emménage en Russie n’a plus besoin de demander un permis de séjour temporaire (il lui suffit de demander un permis de séjour permanent), ni d’attendre cinq ans avant de pouvoir demander la citoyenneté russe. Il n’a plus besoin de justifier de ses revenus, de sa connaissance de la langue russe, ni de renoncer à sa citoyenneté ukrainienne. Et son dossier est étudié en trois mois maximum au lieu d’un an.
Le programme d’État russe « Compatriotes » visant à repeupler et développer certaines régions de Russie s’applique d’ailleurs aux Ukrainiens, leur permettant ainsi de bâtir une nouvelle vie plus facilement, avec entre autre des aides financières pour les démarches administratives (entre autre pour demander le permis de séjour et la citoyenneté russe) et le déménagement, une aide au logement, ainsi que le droit à une éducation et des soins médicaux gratuits.
Et si l’Ukraine post-Maïdan se définit comme anti-Russie, la Russie de son côté ne se définit pas comme anti-Ukraine, ce qui se reflète dans l’attitude des citoyens de chaque pays envers le voisin. Ainsi, en novembre 2021, seuls 39 % des Ukrainiens avaient une bonne ou très bonne attitude envers la Russie, contre 45 % de Russes qui ont une bonne ou très bonne attitude envers l’Ukraine. Si ces chiffres ont baissé en un an (en février 2021 ils étaient 54 % de Russes à avoir une attitude positive envers l’Ukraine), une constante reste : en moyenne l’attitude des Russes envers l’Ukraine est plus positive que celle des Ukrainiens envers la Russie.
Une différence due au fait qu’en Russie, contrairement à ce qui se passe en Ukraine, l’unité historique des Russes et des Ukrainiens n’est pas effacée. Une unité historique dont les Ukrainiens feraient bien de se rappeler au lieu de se laisser utiliser par l’Occident pour servir de chair à canon dans leur guerre par procuration contre la Russie…
source : Donbass Insider
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