Voix juives indépendantes (VJI) salue aujourd’hui la publication d’un rapport important par Amnistie internationale exposant dans le plus grand détail en quoi Israël se rend coupable du crime d’apartheid, une transgression reconnue du droit international. Amnistie internationale est la troisième grande organisation de défense des droits de la personne depuis janvier 2021 à produire un rapport tirant la même conclusion. Celui-ci suit de près des rapports similaires publiés par l’organisation étasunienne Human Rights Watch et l’organisation israélienne B’Tselem.
Les 280 pages du rapport d’Amnistie internationale détaillent les pratiques d’apartheid mises en œuvre par Israël depuis sa création en 1948. L’un des thèmes centraux du rapport est « le foyer », un enjeu qui a pris une dimension d’autant plus poignante dans les dernières semaines pour les familles palestiniennes du secteur occupé de Jérusalem Est. L’expulsion forcée de familles palestiniennes a récemment fait les manchettes internationales, et au moins 200 autres familles de Jérusalem Est sont toujours menacées de voir leur maison démolie pour faire place aux colons juifs israéliens.
« Le consensus est de plus en plus fort au sein de la communauté internationale de défense des droits de la personne à savoir que le traitement de la population palestinienne par Israël relève de l’apartheid, et le rapport d’Amnistie Internationale ne fait que confirmer ce constat », explique Aaron Lakoff, le coordonnateur des communications et médias pour VJI. « Les pratiques d’apartheid mises en œuvre par Israël deviennent ainsi de plus en plus flagrantes pour les Juifs du monde entier », poursuit-il. « Un sondage réalisé l’an dernier par la Jewish Electoral Institute, par exemple, révèle qu’au moins un quart des Juifs et des Juives aux États-Unis estiment qu’Israël est un État d’apartheid. Toujours en 2021, un sondage mené auprès d’universitaires de diverses disciplines au Moyen-Orient a montré que les deux tiers des personnes interrogées considéraient cette étiquette appropriée. »
« Les voix dissidentes palestiniennes et juives répètent depuis plusieurs décennies qu’Israël met en œuvre des pratiques d’apartheid », rappelle Aaron Lakoff. « Plusieurs anciens hauts responsables du gouvernement israélien ont aussi admis que les pratiques israéliennes à l’endroit du peuple palestinien relèvent de l’apartheid, dont l’ancien procureur général Michael Benyair et l’ancienne ministre de l’Éducation Shulamit Aloni. Ce qui a changé, c’est qu’on dit maintenant la même chose à des niveaux de plus en plus élevés sur le plan international, et à renfort d’arguments juridiques de plus en plus concrets. »
Au cours des dernières semaines, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, a exprimé son inquiétude de voir s’intensifier les efforts visant à dépeindre Israël comme un État d’apartheid en 2022. Yair Lapid dirige par ailleurs un projet gouvernemental bien financé ayant pour but d’améliorer l’image d’Israël sur la scène internationale. En prévision de cette nouvelle offensive, VJI demande aux responsables du gouvernement canadien de lire attentivement le rapport d’Amnistie internationale et d’en tirer les conclusions qui s’imposent.
« Les preuves sont éloquentes, et les faits sont clairs. Si les responsables du gouvernement lisent le rapport d’Amnistie internationale, il ne devrait subsister aucun doute dans leur esprit qu’Israël met bel et bien en œuvre des pratiques d’apartheid. Nous joignons nos voix, en tant que membres de la communauté juive canadienne, à celles d’Amnistie internationale, du peuple palestinien et des personnes de conscience du monde entier pour demander que le Canada appelle les choses par leur nom et impose des sanctions à l’État d’Israël jusqu’à ce que celui-ci cesse ses pratiques d’apartheid désormais largement démontrées. »
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