par Narjes El Zein.
Tranchons le débat et mettons les choses au clair une fois pour toutes ! Qu’est-ce que l’antisémitisme ? Et comment est-il utilisé pour criminaliser les actes de solidarité avec les Palestiniens ?
À Hollywood, dans les discussions politiques de couloirs, il y a une chose dont on parle rarement, voire qu’on occulte intentionnellement. Une chose qu’on ne mentionne qu’en secret, à voix basse, dans un murmure, une chose qui n’est jamais clairement dénoncée, sauf par ceux qui sont assez courageux pour assumer les douloureuses conséquences de leur soutien au peuple palestinien.
Je veux parler des fallacieuses accusations d’antisémitisme qui ont déréglé, interrompu ou complètement anéanti la carrière d’innombrables personnalités. Et pourtant ces personnalités n’avaient fait que se placer du bon côté de l’histoire.
10 sur 10 à Gryffondor
Emma Watson est l’une des dernières stars hollywoodiennes à avoir été confrontée à la haine et au trolling [agressions verbales répétées] sur les réseaux sociaux en raison de ses prises de position politiques et de son soutien légitime aux opprimés.
Watson, actrice primée et militante, a posté sur son compte Instagram de 64 millions d’abonnés, un message exprimant sa solidarité avec la cause palestinienne… Mais son message a apparemment contrarié des commentateurs pro-« Israël », qui se sont empressé d’accuser la star britannique d’antisémitisme.
Ce qui s’est passé avec Watson a suscité une nouvelle polémique qui a relancé le débat sur le lien entre la défense des droits des Palestiniens et les accusations de racisme ou antisémitisme.
Beaucoup d’autres célébrités et personnalités publiques ont fait l’objet de réactions haineuses en raison de leur soutien à la cause palestinienne : Sally Rooney, Bella Hadid, Mark Ruffalo, Susan Sarandon et beaucoup d’autres.
Alors une fois pour toutes, tranchons le débat et mettons les choses au clair… Qu’est-ce que l’antisémitisme ?
L’antisémitisme
Le terme antisémitisme désigne toute forme d’hostilité, de préjugé ou de discrimination à l’égard des Juifs. Selon le dictionnaire Merriam-Webster, l’antisémitisme est défini comme [un acte] d’hostilité ou de discrimination envers les Juifs en tant que groupe religieux, ethnique ou racial.
Cependant, en 2016, une nouvelle définition de l’antisémitisme a été introduite par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, qui inclut parmi ses « exemples contemporains » d’antisémitisme « le déni du droit du peuple juif à l’autodétermination ».
Cependant, il paraît évident que l’antisémitisme ne devrait pas être défini par les Israéliens.
De telles redéfinitions et tentatives de plagiat de terminologies sont l’expression d’efforts systématiques pour imposer l’idée qu’antisionisme égale haine des Juifs, afin que le fait de haïr « Israël » soi considéré comme aussi ignoble que le fait de haïr les Juifs.
Mais, la critique d’« Israël » est-elle antisémite ?
Pour répondre à cette question, nous devons d’abord aborder les points suivants :
Tous les juifs sont-ils israéliens ?
La plupart des Juifs ne vivent pas en « Israël » et tous les habitants d’« Israël » ne sont pas juifs. Prétendre le contraire est faux et même insultant pour un grand nombre de Juifs, qui ne sont pas israéliens et n’ont pas ce « lien » ou cet « attachement » à « Israël ».
Et la meilleure preuve en est l’opposition juive au mouvement sioniste bien avant la proclamation de l’« État d’Israël » en 1948.
Ainsi, être sioniste et être juif ne sont pas la même chose.
Qu’est-ce que le sionisme ?
Le sionisme est un mouvement politique et colonial, soutenu par de nombreux non-Juifs, y compris des gouvernements occidentaux. Il est apparu au XIXe siècle en Europe et avait comme but d’instaurer une « patrie » juive dans la Palestine historique par tous les moyens nécessaires.
Et ce que nous entendons par « tous les moyens nécessaires » inclut, mais ne se limite pas à : attaquer, agresser et tuer les Palestiniens (les propriétaires légitimes de la terre), voler les propriétés des propriétaires légitimes de la terre, et les chasser de leurs terres, transformer de milliers d’enfants en orphelins, et mettre en place des politiques de ségrégation et d’apartheid.
Ainsi, la mise en œuvre du projet sioniste nécessite le nettoyage ethnique brutal de la population palestinienne et la construction de colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés.
Ainsi, le sionisme lui-même est une idéologie raciste, fondée sur les horribles crimes de guerre perpétrés chaque jour contre le peuple palestinien, et il ne peut se réaliser qu’à travers un projet de colonisation.
Confondre délibérément les termes, symboles et images idéologiques est depuis longtemps une tactique des propagandistes qui manipulent le terme « sioniste » pour en faire un nom de code pour « juif ».
Il ne s’agit absolument pas d’un « dérapage » verbal mineur, mais plutôt d’une stratégie systématique que les sionistes et « Israël » développent de jour en jour.
Une guerre idéologique
Comment peut-on vaincre un adversaire dans l’arène idéologique ?
C’est simple : Manipuler l’opinion publique pour imposer l’idée que le fait de vous critiquer, vous-même ou l’institution à laquelle vous appartenez, est un « blasphème » et un geste extrêmement discriminatoire et sectaire.
Au fil des années, les sionistes ont compris qu’ils pouvaient combattre les sentiments anti-« Israël » en les qualifiant d’antisémites – cela marche très bien, en occident surtout. Pour désamorcer tout appel à en finir avec la colonisation sioniste, ils se dépêchent donc de brandir l’argument de l’antisémitisme.
On se trouve là devant une confusion délibérée entre l’antisionisme et l’antisémitisme, visant à discréditer toute tentative de s’attaquer à l’État d’apartheid « Israël ».
Soyons clairs : de même que l’antisionisme n’est en aucun cas la même chose que l’antisémitisme, l’opposition légitime à l’« existence » et aux actions de l’État d’apartheid « Israël » n’est en aucun cas l’expression d’un préjugé anti-juif.
Un tour de passe-passe pour faire taire l’opposition
Il est facile de comprendre, en creusant un tout petit peu, les motivations qui sous-tendent l’utilisation de ces termes dans le discours contemporain.
Définir l’antisionisme comme de l’antisémitisme et utiliser les deux mots de manière interchangeable réduit la menace que les politiques israéliennes soient attaquées et dénoncées, ce qui laisse « Israël » libre de poursuivre sans entrave son brutal projet d’expansion coloniale en Palestine historique et son viol des droits fondamentaux de millions de Palestiniens.
Les accusations d’antisémitisme servent à intimider toutes sortes de gens et à les inciter à faire taire ceux qui critiquent les politiques israéliennes en les délégitimant.
Démystifier le mythe
Les politiques brutales du gouvernement israélien, telles que le meurtre systématique de Palestiniens, le viol des droits fondamentaux des Palestiniens, l’emprisonnement de femmes et d’enfants, le mépris des droits des prisonniers et la construction de colonies, pour n’en citer que quelques-unes, sont la marque abominable et dévastatrice du sionisme, et du sionisme seulement.
L’accusation d’antisémitisme est devenue un moyen d’intimider les individus et de les empêcher d’exprimer leur soutien et leur solidarité avec le peuple palestinien et de s’opposer aux nombreuses, nombreuses, nombreuses injustices que les Palestiniens subissent chaque jour.
Donc, pour en venir à l’essentiel, Emma Watson (ainsi que les autres célébrités pro-palestiniennes) est-elle antisémite parce qu’elle a exprimé son soutien aux Palestiniens ?
Non.
Est-elle antisémite de soutenir la voix d’une nation opprimée ?
Non. Bien au contraire.
Parce qu’au fond et au regard de tout ce qui se produit chaque jour dans le monde, un discours qui passe sous silence les souffrances du peuple palestinien autochtone apparaît comme l’une des formes les plus grossières d’anti-HUMANITÉ !
source : https://english.almayadeen.net
traduction Dominique Muselet
via https://www.chroniquepalestine.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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