Le nombre de morts parmi les forces de l’ordre lors des troubles à Almaty aurait atteint 18, dont deux décapités par les « manifestants »
Note du Cri des Peuples : l’OTAN rejoue son scénario de déstabilisation & changement de régime éprouvé en Syrie et en Ukraine, mais cette fois, il semble que la Russie et ses alliés n’ont nullement été pris par surprise.
Source : RT
Traduction : lecridespeuples.fr
Au moins deux membres des forces de l’ordre ont été décapités lors de violentes manifestations dans la ville kazakhe d’Almaty, selon les médias locaux jeudi.
La nouvelle des incidents présumés a été diffusée par la chaîne de télévision publique Khabar 24, basée à Nur-Sultan (capitale du pays), citant les autorités de la ville. Quelque 750 agents des forces militaires et de sécurité auraient été blessés jusqu’à présent. Le nombre de morts parmi les membres de la police et des services de sécurité aurait atteint 18.
Il n’est pas encore clair si les émeutiers ont décapité les victimes vivantes ou mutilé leurs corps après leur mort.
La chaîne TV a cité des responsables déclarant que les décapitations étaient « la preuve directe de la nature terroriste et extrémiste des groupes émeutiers ».
L’agence de presse russe RIA a demandé des commentaires aux autorités d’Almaty, des responsables ayant déclaré à ses journalistes qu’au moins deux corps avaient été retrouvés décapités.
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs régions du Kazakhstan cette semaine, les citoyens dénonçant initialement une forte augmentation du coût du gaz de pétrole liquéfié, principal carburant dans le pays. Dans une tentative apparente de désamorcer la situation, le Président Kassym-Jomart Tokayev a imposé un plafond sur les prix du carburant pendant six mois et a dissous son gouvernement. Cependant, les manifestations violentes se poursuivent sans relâche, l’ancienne capitale, Almaty, devenant le point névralgique.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des manifestants frappant des policiers, saisissant des armes à feu et des grenades, et prenant d’assaut et incendiant des bâtiments administratifs à travers la ville. Des pillards auraient également saccagé de nombreux magasins.
Notes de Pepe Escobar :
« Alors, est-ce que tant de bruit et de fureur sont liés au prix du gaz ? Pas vraiment.
Le Kazakhstan a été plongé dans le chaos pratiquement du jour au lendemain, en principe, à cause du doublement des prix du gaz liquéfié, qui ont atteint l’équivalent (russe) de 20 roubles le litre (à comparer à une moyenne de 30 roubles le litre en Russie même).
Ce fut l’étincelle déclenchant des manifestations à l’échelle nationale couvrant toutes les latitudes, du principal centre d’affaires d’Almaty aux ports de la mer Caspienne d’Aktau et d’Atyrau et même de la capitale Nur-Sultan, anciennement Astana.
Le gouvernement central a été contraint de réduire le prix du gaz à l’équivalent de 8 roubles le litre. Pourtant, cela n’a fait que déclencher la prochaine étape des manifestations, exigeant une baisse des prix des denrées alimentaires, la fin de la campagne de vaccination, un âge de départ à la retraite plus bas pour les mères de famille nombreuse et – last but not least – un changement de régime. […] »
La perspective d’une autre révolution des couleurs vient inévitablement à l’esprit : peut-être sera-ce le jaune turquoise, reflétant les couleurs du drapeau national kazakh. Surtout parce que juste au bon moment, des observateurs avisés ont découvert que les suspects habituels – l’ambassade américaine – avaient déjà « mis en garde » contre des manifestations de masse dès le 16 décembre 2021. […]
Les suspects déstabilisateurs habituels sont bien connus. Ils n’ont peut-être pas la portée, l’influence politique et la quantité nécessaire de chevaux de Troie pour maintenir le Kazakhstan en feu indéfiniment.
Au moins, les chevaux de Troie eux-mêmes sont très explicites. Ils veulent une libération immédiate de tous les prisonniers politiques ; un changement de régime ; un gouvernement provisoire de citoyens « honorables » ; et – quoi d’autre – « un retrait de toutes les alliances avec la Russie ».
Et puis tout devient une farce ridicule, alors que l’UE commence à appeler les autorités kazakhes à « respecter le droit de manifester pacifiquement ». Il faudrait donc permettre l’anarchie totale, le vol, le pillage, des centaines de véhicules détruits, des attaques au fusil d’assaut, le pillage total de guichets automatiques et même du Duty Free de l’aéroport d’Almaty.
Cette analyse (en russe) couvre certains points clés, mentionnant qu’ « Internet regorge d’affiches de propagande préétablies et de notes de service aux rebelles ».
Jusqu’à présent, les slogans semblent provenir de nombreuses sources – vantant tout, d’une « voie occidentale » vers le Kazakhstan à la polygamie et à la charia : « Il n’y a pas encore d’objectif unique, il n’a pas été identifié. Le résultat viendra plus tard. C’est généralement la même chose. L’élimination de la souveraineté, la gestion externe et, enfin, en règle générale, la formation d’un parti politique anti-russe. »
Poutine, Loukachenko et Tokayev (Président du Kazakhstan) se sont longuement entretenus au téléphone, à l’initiative de Loukachenko. Les dirigeants de tous les membres de l’OTSC sont en contact étroit. Un plan de maître directeur – comme dans une « opération antiterroriste » massive – a déjà été élaboré. Le général Gerasimov le supervisera personnellement.
Maintenant, comparez-le à ce que j’ai appris de deux sources d’informations différentes et de haut niveau.
La première source était explicite : toute l’aventure kazakhe est parrainée par les services britanniques du MI6 pour créer un nouveau Maïdan juste avant les pourparlers Russie/US-OTAN à Genève et Bruxelles la semaine prochaine, afin d’empêcher tout accord. De manière significative, les « rebelles » ont pu maintenir leur coordination nationale même après la déconnexion d’Internet.
La deuxième source est plus nuancée : les suspects habituels tentent de forcer la Russie à reculer face à l’Occident collectif en créant une distraction majeure sur leur front oriental, dans le cadre d’une stratégie de chaos roulant tout le long des frontières de la Russie. C’est peut-être une tactique de diversion intelligente, mais les renseignements militaires russes surveillent. Étroitement. Et pour le bien des suspects habituels, il vaut mieux que cela ne soit pas être interprété – de façon inquiétante – comme une provocation à la guerre.
Des unités spéciales ont été déployées à Almaty mercredi soir, avec des informations faisant état de fusillades entre les forces de sécurité et des émeutiers armés. Les autorités affirment que des dizaines de citoyens armés ont été tués par les forces de sécurité alors qu’ils prenaient d’assaut le quartier général de la police.
Un responsable de l’ONU a affirmé jeudi que pas moins de 1 000 personnes avaient été blessées lors des émeutes. « Près de 1 000 personnes auraient été blessées parmi la population », a déclaré jeudi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), qui a exhorté toutes les parties au Kazakhstan à « s’abstenir de toute violence et à rechercher une résolution pacifique de griefs. » Le HCDH n’a pas précisé ses sources pour le nombre cité.
Les autorités d’Almaty ont répondu par une opération policière massive jeudi, et des tirs nourris ont été entendus sur la place centrale de la République, où des centaines de manifestants s’étaient auparavant rassemblés et où des groupes d’émeutiers ont fait irruption mercredi dans le bâtiment administratif de la ville, y mettant le feu. Les forces de l’ordre ont déclaré avoir réussi à sécuriser la zone, l’opération étant en cours dans d’autres parties d’Almaty.
Le Président a qualifié les émeutiers de « terroristes » et a affirmé qu’ils avaient été formés à l’étranger, avertissant les manifestants que les autorités ne toléreraient ni violence ni pillage. Il a demandé aux alliés de l’Organisation du Traité de sécurité collective d’envoyer des soldats de la paix pour aider à stabiliser la situation, décision qui a été votée et mis en œuvre en un temps record. La Russie, qui fait partie du bloc, a déjà déployé des parachutistes pour garder les bâtiments officiels.
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