On apprend, par le biais de certains médias, que le couvre-feu comme mesure sanitaire laisse planer certains doutes sérieux sur son efficacité réelle. À titre d’exemple, l’une des études citées par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) comme démontrant l’efficacité du couvre-feu a été publiée chez un éditeur aux pratiques douteuses.
De son côté, lors de la conférence de presse du 30 décembre, le premier ministre François Legault a mentionné des indications selon lesquelles le couvre-feu pourrait avoir un effet sur la situation épidémiologique. Il a aussi invoqué une question de « gros bon sens » bien que le Québec soit actuellement le seul endroit en Amérique du Nord et l’un des rares endroits dans le monde à avoir recours à une telle mesure devant la montée généralisée du variant Omicron.Quant au MSSS, il a admis, à l’époque, ne jamais avoir mené d’étude sur l’effet réel de ladite mesure imposée au Québec de janvier à mai 2021.
Parmi les études citées le 30 décembre par le MSSS, deux ont été menées en France, une en Ontario, et une autre en Jordanie. Cette dernière a été publiée dans la revue Frontiers in Public Health, dont l’éditeur, Frontiers, est inclus dans la liste des revues et éditeurs prédateurs, ces derniers prétendant publier des revues en accès libre de manière légitime, alors que leurs pratiques d’évaluation par les pairs sont douteuses et le contrôle de la qualité, inadéquat, Questionné à ce sujet par courriel, le MSSS n’a pas répondu aux demandes de Radio-Canada concernant la fiabilité de l’étude.
En ce qui concerne l’étude ontarienne, elle souffrirait, selon deux chercheurs québécois, de plusieurs faiblesses méthodologiques, notamment en ce qui concerne la transparence des données et les postulats de base. Enfin, pour ce qui est des deux études françaises, elles montrent effectivement une diminution du nombre de cas suivant l’instauration du couvre-feu. Toutefois, les chercheurs ont constaté qu’au Québec, lors du premier couvre-feu, la baisse de cas s’est produite avant même l’imposition du couvre-feu, et une absence d’effet après.
Fort de ces constats pour le moins inquiétants, force est de constater que l’imposition du couvre-feu comme mesure sanitaire est loin de faire l’unanimité, et que la cellule de crise devrait retourner faire ses devoirs consciencieusement!
Henri Marineau, Québec
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