Le dernier engagement Air-Air de la Royal Air Force (RAF) britannique remonte à la guerre des Malouines (Facklands) en 1982. Jusqu’à cette troisième semaine de décembre 2021: un Eurofighter Typhoon F2 de la Royal Air Force a abattu avec un missile Air-Air avancé de courte portée (ASRAAM) un petit drone hostile menaçant la base US d’Al-Tanf en Syrie, non loin des frontières irakiennes.
C’est le premier engagement Air-Air britannique depuis 1982. Une opportunité qui a manqué aux pilotes britanniques lors de la Guerre du Golfe de Janvier 1991 ou encore lors des multiples engagements de la RAF au Moyen-Orient durant les années 2000 et 2010, la plupart du temps passés sous silence par les médias.
Même si techniquement c’est un engagement Air-Air, le face-à-face entre un chasseur piloté par un humain et un drone n’est pas à proprement parler un duel aérien et encore moins un “dogfight” bien que d’ici peu, le développement de drones chasseurs dotés d’une intelligence artificielle de plus en plus perfectionnée (mais néanmoins infiniment limitée par rapport aux réflexes neuronaux des pilotes humains) va rendre possible une telle possibilité.
Au-dessus d’Al-Tanf, un chasseur piloté par un humain ayant décollé d’une base aérienne en Jordanie a abattu un drone destiné à l’attaque air-sol dépourvu de moyens électroniques ou opto-électroniques de lutte Air-Air, de faible vélocité et ne disposant d’aucune possibilité de manœuvre évasive. Il est également probable que le drone ait été “allumé” par des opérateurs au sol, facilitant ainsi le tir de l’appareil britannique.
Les bases US en Syrie sont de plus en plus la cible d’attaque aux drones. La plus grande base en territoire syrien, celle d’Al-Tanf a fait récemment l’objet de plusieurs attaques de drones. À chaque attaque, les drones changeaient de tactiques et d’approche. La dernière attaque impliquant ce que l’on peut qualifier d’un noyau d’essaim a été extrêmement difficile à contrer par les systèmes antiaériens et antidrone de la base. Certains drones hostiles sont même parvenus lâcher des projectiles et même d’autres drones kamikazes sur des cibles vitales (dépôt de carburant, poste de commandement, antennes relais, radar, etc.) sans qu’ils aient pu être détectés par les systèmes d’interception. D’où l’appel aux avions de combat britanniques ou autres stationnés en Jordanie voisine.
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