Si on commence à comptabiliser les exactions d’un côté et de l’autre, on n’a pas fini de réveiller les morts et le conflit. Deux jours après la visite du toutou Le Drian à Alger, Bachelot, ministre de la Culture (ne riez pas) a envoyé un Scud macronique qui va réveiller les morts de la guerre d’Algérie.
« J’annonce que j’ouvre avec 15 ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d’Algérie. Je veux que sur cette question qui est une question troublante, qui est irritante, où il y a des falsificateurs. Je veux que sur cette question, qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’histoire qui sont à l’œuvre, je veux qu’on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur le mensonge. »
CNews a complété le fil du ministre :
« C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation ».
« On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité », a estimé le ministre de la Culture, qui a dans son périmètre la question des archives.
Interrogée sur les conséquences de cette décision, notamment sur la confirmation à venir d’actes de torture commis par l’armée française en Algérie, « c’est l’intérêt du pays que de le reconnaître ».
Le ministère de la Vérité a parlé. Maintenant, à nous.
De la rente mémorielle à la rente électorale…
On sent Emmanuel Macron poussé par une force venue d’on ne sait où, une force qui va dans le sens de la flagellation nationale et de la fracturation des communautés. Mais d’où cela peut-il bien venir ? De Bachelot ? Bof, ce n’est qu’un écran… Alors l’écran de qui, de quoi ?
Avec des pincettes géantes de 2000 km (la distance entre la France et l’Algérie), les observateurs politiques s’emparent de l’affaire. Sur France 24, on insiste sur les exactions françaises, évidemment :
« Une des conséquences principales ce serait éventuellement soit de découvrir soit de confirmer qu’il y a eu des exactions commises par l’armée française durant la guerre d’Algérie… »
Cette ouverture des archives en panique ressemble à un plan anti-Zemmour de Macron, histoire de mettre le candidat national-sioniste en difficulté morale, lui qui soutient que la France a aussi (on le souligne) beaucoup apporté en Algérie, avant que ce département français ne devienne algérien. Un plan qui pourrait apporter des voix « immigrées » à Macron, lui-même en difficulté en termes de popularité, pour 2022.
Décidément, entre Macron et Zemmour, c’est coup pour coup. Et si Zemmour force Macron à droitiser sa campagne, le Président en exercice ne peut pas non plus basculer trop à droite, rapport à son électorat de gauche, enfin, gauchiste, symbolisé par le chercheur Blanchard, pour qui la France est coupable de tous les crimes, ou presque, un Blanchard qu’on croirait sorti du ministère algérien de la Vérité, ou presque !
Rappel : Zemmour sur l’Algérie et Macron
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