Ayant amassé la majeure partie de ses forces armées près du Donbass, l’Ukraine veut plus de missiles antichar FGM-148 Javelin américains comme si ces armes étaient la solution miracle face à un éventuel soutien russe-forcément blindé dans l’imaginaire collectif atlantiste, aux forces pro-russes en Ukraine.
En réalité, Kiev n’est qu’une partie d’un maillon d’une chaîne de commandement d’une force combinée usant de concepts de la guerre hybride et des menaces d’une guerre totale pour récupérer la Crimée annexée par la Russie suite à un référendum. Cette combination d’outils s’est heurtée jusqu’ici sur un autre concept russe d’une guerre hybride spécifique et assymétrique (Gibridnaya Voyna), lequel s’assimile plus à une forme de contre-guerre hybride qu’à une guerre hybride à proprement parler. Dans les deux cas, le FGM-148 Javelin ne pourrait constituer un facteur d’une révolution de type technologique. Tous les jeux de simulation de guerre impliquant des forces blindées aboutissent systématiquement à un taux de perte élevé et une durée de survie minimale pour les chars de combat même avec une couverture aérienne assez intense ou un traitement préalable du terrain par des moyens conventionnels ou non conventionnels (artillerie, missiles balistiques et de croisière, bombes aériennes, etc.)
À Kiev, on persiste à croire en l’arme miracle en attendant le déploiement d’armes nucléaires tactiques par l’OTAN, ce qui créerait à coup sur une crise comparable sinon plus grâce que celle des missiles à Cuba en 1962 durant laquelle les États-Unis et la défunte Union Soviétique faillirent déclencher une guerre thermonucléaire globale. Cette croyance en l’arme miracle relevé de l’esprit superstitieux et même magique. Or, la réalité du terrain n’a rien à voir avec la superstition et le fétichisme.
La situation en Ukraine est bien plus grave que ce que les médias en rapportent. La confrontation de la guerre hybride atlantiste avec la Gibridnaya Voyna russe a jusque là évité une confrontation à la “dure” et certainement une escalade très dangereuse d’un conflit ayant tous les critères requis pour déclencher un conflit mondial aussi destructeur que les deux précédents. Il suffirait d’une seule erreur de calcul pour que l’Europe s’enflamme.
Nous avons là une situation très grave qui rend caduque toute la narration tirée par les cheveux sur une prétendue pandémie du SARS CoV-2 visant plus à amasser un trésor de guerre à partir de la fabrique de la peur en attendant de rentabiliser la supposée empreinte carbone (un petit pas vers la taxation de l’air que respire les humains et qui est disponible en abondance sur Terre depuis quelques milliards d’années). Tout est donc lié à la confrontation. Le reste n’est que de la comédie fort mal interprétée et souvent totalement insipide s’il n’y avait la manipulation coercitive et l’inversion des valeurs du droit.
Le retour de la pensée magique est l’un des grands paradoxes du 21ème siècle. Le fétichisme est désormais une partie intégrante de la guerre hybride.
Source: Lire l'article complet de Strategika 51