Saviez-vous que le père Noël tel que nous le connaissons aujourd’hui a des origines chrétiennes ? Nous vous proposons de découvrir la fascinante histoire de l’un des saints les plus populaires au monde: Nicolas de Myre, dont la fête liturgique est célébrée le 6 décembre.
Il faut l’admettre d’emblée comme c’est souvent le cas avec les saints des premiers siècles, nous n’avons que bien peu de détails historiques avérés sur la vie de Nicolas. La plupart des informations que nous possédons à son sujet proviennent des récits hagiographiques médiévaux.
Un saint oriental
Nicolas serait né vers l’an 270 à Patare, dans la région de Lycie, dans l’actuelle Turquie. La légende raconte que, lors de son baptême, alors qu’il était à peine âgé de quelques jours, Nicolas se serait tenu debout par lui-même en signe de respect pour le Christ. Il s’agit du tout premier d’une très longue série de miracles qui lui seront attribués de son vivant et après sa mort. Cette liste impressionnante lui vaut d’ailleurs le surnom évocateur de « Nicolas le faiseur de miracles » dans les églises orthodoxes.
Les orthodoxes considèrent que Nicolas est un docteur de l’Église. Il jouit d’une telle importance qu’ils lui ont consacré l’une des trois grandes icônes de l’iconostase des églises orthodoxes russes.
La tradition raconte que ses parents, d’origine grecque, seraient tous deux décédés lors d’une épidémie de peste alors que Nicolas était enfant. C’est donc son oncle, l’évêque de Myre, une ville de Lycie, qui prend en charge son éducation.
Nicolas sera à son tour ordonné évêque de Myre, autour de l’an 300. Il a d’ailleurs très vraisemblablement participé au concile de Nicée en 325. Selon la tradition, Nicolas y aurait vaillamment défendu le dogme de la Trinité, au point où il en serait venu aux poings avec le prêtre hérétique Arius !
Les orthodoxes considèrent que Nicolas est un docteur de l’Église. Il jouit d’une telle importance qu’ils lui ont consacré l’une des trois grandes icônes de l’iconostase des églises orthodoxes russes. Nicolas se retrouve ainsi aux côtés du Christ et de la Vierge à l’Enfant.
De Byzance à Bari
C’est dès le IXe siècle que le culte de saint Nicolas arrive en Occident par le biais des relations marchandes entre les cités-États italiennes et l’Empire byzantin.
À la suite de la conquête de l’Anatolie par les musulmans en 1071, les cités-États italiennes, dont plusieurs ont Nicolas comme saint patron, décident de récupérer les reliques du saint, toujours conservées à Myre depuis son décès. C’est ainsi qu’une expédition est mise sur pied. Les reliques aboutissent à Bari, dans les Pouilles italiennes, en 1087. Ce transfert favorisera grandement le développement du culte de Nicolas en Occident.
La résurrection des trois enfants
Étrangement, c’est le miracle de la résurrection des trois enfants, dont la diffusion est faible en Orient, qui fait la popularité de Nicolas en Occident.
Selon la récit, trois enfants s’égarent et aboutissent devant la maison d’un infâme boucher. Les enfants innocents demandent donc l’hospitalité au méchant homme. Dès qu’ils sont entrés dans la demeure, le boucher saisit les trois enfants, les assassine et les jette dans le saloir. Sept ans plus tard, Nicolas vient à passer dans la région et demande à son tour l’hospitalité au boucher. Bien que méfiant, il ouvre sa demeure au saint, de peur d’avoir à souffrir d’une mauvaise réputation. Il s’empresse de lui offrir les meilleures coupes de viande qu’il possède. Cependant, Nicolas objecte qu’il ne veut avoir que ce qui est dans le saloir. Le saint en ouvre le couvercle et les trois enfants en sortent bien vivants, tandis que le boucher prend la fuite.
Cette légende s’est rapidement répandue partout en Europe de l’Ouest dès le XIIe siècle, faisant de Nicolas le patron des enfants pour l’Occident. Lors de la fête de Saint-Nicolas, il était coutume qu’un homme, souvent le curé du village, déguisé en évêque, se promène avec un âne chargé de cadeaux à distribuer aux enfants ayant été sages pendant l’année.
Du saint patron des enfants au père Noël
L’histoire a connu un tel succès en Occident que, même après la Réforme protestante, on a conservé la coutume de donner des cadeaux aux enfants le jour de la Saint-Nicolas.
C’est ainsi que les Hollandais du début du XVIIe siècle soulignaient toujours la Saint-Nicolas ou « Sinter Klaas » en langue flamande. Les Hollandais ont amené avec eux la tradition en Amérique du Nord lorsqu’ils ont fondé ce qui deviendra New York en 1667.
Le « Sinter Klaas » flamand deviendra peu à peu le « Santa Claus » anglophone. Or, comme les protestants ne rendent pas de culte aux saints, le personnage a été laïcisé petit à petit et la référence à Nicolas a fini par disparaitre complètement au profit de « Santa Claus », qui deviendra éventuellement « Father Christmas » (le père Noël) au milieu du XIXe siècle.
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Source : Lire l'article complet par Le Verbe
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