Le déconfinement a déjà débuté en Europe : à quand pour le Québec ?
VIDÉO. Les premiers allègements bénéfiques à l’économie vont entrer en vigueur la semaine prochaine, après les fêtes de Pâques.
En Europe, certains entrevoient déjà le bout du tunnel. L’Autriche commence par autoriser la réouverture des magasins, le Danemark celle des écoles primaires et maternelles : les deux premiers pays européens à annoncer des mesures de déconfinement l’ont fait de manière très prudente et progressive cette semaine. Les premiers allègements entreront en vigueur dans chacun des deux pays la semaine prochaine, après les fêtes de Pâques.
« Il est correct et justifié de commencer une ouverture lente, a expliqué la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, lors d’une conférence de presse à Copenhague. Mais à condition que chacun garde ses distances et se lave les mains. Le quotidien ne va pas revenir comme avant pour le moment. Nous allons vivre avec de nombreuses restrictions pendant encore de nombreux mois. »
Nouvelle normalité
À Vienne, le chancelier Sebastian Kurz, qui s’exprimait derrière une vitre en Plexiglas, a tenu un langage similaire. Il a tracé la voie vers ce qu’il appelle une « nouvelle normalité » qui passe par « une ouverture de la société par étapes ». Les restrictions aux déplacements individuels sont prolongées jusqu’à la fin avril, les écoles restent fermées jusqu’à la mi-mai. Le port du masque reste obligatoire pour chacun dans la rue et dans les bâtiments publics.
Mais les petits commerces d’une surface inférieure à 400 mètres carrés, ainsi que les grands magasins de bricolage et de jardinage vont pouvoir rouvrir leurs portes le 14 avril, et les restaurants et hôtels un mois plus tard. Pour l’économie du pays, c’est un premier signal de redémarrage. Les rassemblements, eux, restent interdits jusqu’à fin juin au moins. Le célèbre festival de musique de Salzbourg espère encore le maintien de son édition 2020, qui doit commencer fin juillet. Les déplacements internationaux non indispensables sont interdits jusqu’à nouvel ordre.
« Nous avons réussi à traverser la crise mieux que la plupart des autres pays », a assuré Sebastian Kurz. L’Autriche a été l’un des premiers pays européens à confiner toute sa population, à la mi-mars. Les chiffres des nouvelles infections, qui sont redevenus inférieurs à ceux des guérisons, permettent l’allègement, mais Kurz a prévenu qu’il n’hésiterait pas à revenir en arrière en cas de besoin. Sur les 12 058 cas de Covid-19 comptabilisés dans le pays, 204 personnes sont décédées et environ un millier de malades sont toujours hospitalisés.
Civisme
Le Danemark, lui, compte 4 875 cas déclarés depuis le début de l’épidémie et 187 décès lui sont attribués. Si les plus jeunes pourront retourner à la crèche et à l’école maternelle et primaire le 15 avril, les collégiens et lycéens devront attendre le 10 mai, a indiqué la cheffe du gouvernement. Bars, restaurants, salons de coiffure, grands centres commerciaux et discothèques restent fermés, et les rassemblements de plus de 10 personnes interdits. Mais les petits commerces et les supermarchés, eux, ont pu rester ouverts pendant toute la crise.
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Mme Frederiksen a appelé les Danois au civisme pour continuer à faire barrière au virus. « Un petit dérapage dans notre comportement individuel peut avoir un grand impact sur notre bien-être en tant que société », a-t-elle dit. Elle a laissé entendre que les restaurants pourraient rouvrir prochainement, mais elle a précisé que les grands rassemblements, eux, resteraient proscrits jusqu’au mois d’août au moins. « Je ne pense pas que nous reviendrons au Danemark que nous connaissions avant le coronavirus, a-t-elle dit. Mais il est tout aussi important de ne pas maintenir le royaume fermé plus longtemps que nécessaire. »
Au Danemark comme en Autriche, l’objectif est de prendre en compte l’impatience de la population et de donner un ballon d’oxygène à l’économie, en facilitant le télétravail des parents déchargés de leurs enfants dans un cas, en relançant la consommation dans l’autre cas. À Copenhague comme à Vienne, la plus grande prudence reste à l’ordre du jour, mais, au moins, le mouvement est enclenché.
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